
Dans une déclaration vendredi, lors d’un événement de campagne dans le Queens, la sénatrice Elizabeth Warren a fait la promesse de démanteler les géants de la technologie comme Amazon, Google et Facebook si elle était élue présidente des États-Unis afin de promouvoir la concurrence dans le secteur technologique. « Nous avons ces géants de la technologie qui pensent régner sur la terre », a-t-elle dit à une foule d'environ 300 personnes à Long Island City. « Je ne veux pas d'un gouvernement qui est là pour travailler pour les géants de la technologie. Je veux un gouvernement qui travaille pour le peuple. », a rapporté Reuters la semaine dernière.
Bien avant ces déclarations, vendredi dernier, lors des événements de campagne, Mme Warren avait déjà dévoilé, dans un post sur Medium, un projet agressif qui consistait à mettre fin au règne des géants Amazon, Google et Facebook dans le cadre d'un plan visant à réglementer les plateformes technologiques comme services publics. Sa proposition imposerait de nouvelles règles à certaines plateformes numériques dont le chiffre d'affaires annuel s'élève à 25 milliards de dollars ou plus, ce qui les forcerait à abandonner leur contrôle écrasant sur le commerce en ligne et mettrait fin à certaines fusions telles que l'acquisition par Facebook d'Instagram et de WhatsApp.
« Les grandes entreprises technologiques d'aujourd'hui ont trop de pouvoir… Ils ont écrasé la concurrence, utilisé nos renseignements personnels à des fins lucratives et incliné le terrain de jeu contre tout le monde. Et ce faisant, ils ont nui aux petites entreprises et étouffé l'innovation », pouvait-on lire dans la proposition de la sénatrice Warren.
Cependant, à la suite des rapports sur la suppression des annonces de campagne de Warren, Facebook a dit à Politico qu'il restaurerait les publicités qu'il avait retirées. « Nous avons retiré les publicités parce qu'elles violaient nos politiques contre l'utilisation de notre logo d'entreprise. Afin de permettre un débat solide, nous restaurons les publicités », a déclaré un porte-parole de Facebook.
Selon Politico, les publicités qui étaient toutes identiques et qui utilisaient les mêmes images et le même texte, mettaient un accent particulier sur la récente proposition de Warren qui consiste mettre fin aux fusions technologiques « anticoncurrentielles », y compris l'acquisition par Facebook de WhatsApp et Instagram.
« Trois entreprises ont un vaste pouvoir sur notre économie et notre démocratie. Facebook, Amazon et Google », disaient les annonces que la campagne de Warren avait placées vendredi sur Facebook. « Nous les utilisons tous. Mais dans leur ascension au pouvoir, ils ont détruit la concurrence, utilisé nos informations privées à des fins lucratives, et fait pencher la balance en leur faveur. »
Après la suppression de certaines des annonces de la campagne de Warren, un message à la place des annonces disait : « Cette annonce a été retirée parce qu'elle va à l'encontre de la politique publicitaire de Facebook ». Un porte-parole du réseau social a ensuite confirmé que les publicités avaient été retirées, mais a ensuite déclaré que l'entreprise était en train de les restaurer.
« Nous avons retiré les publicités parce qu'elles violaient nos politiques contre l'utilisation de notre logo d'entreprise », a déclaré le porte-parole. « Dans l'intérêt d'un débat solide, nous restaurons les publicités ». Facebook a justifié la suppression des publicités de sa plateforme par l’existence des politiques concernant l'utilisation du logo et du nom de l’entreprise dans les publicités.
Selon Politico, les publicités en question comprenaient une vidéo et dirigeaient les utilisateurs vers une pétition sur le site Web de la campagne de Warren, les exhortant à « appuyer notre plan visant à démanteler ces grandes entreprises technologiques ». Il s'agit là de la proposition la plus rigoureuse de tous les législateurs, qui vient couronner une augmentation constante des demandes d'action antitrust contre la Silicon Valley émanant du ministère de la Justice et d'autres régulateurs, dans un contexte où Facebook est en train de travailler à unifier ses plateformes de messagerie WhatsApp, Instagram et Messenger.
En effet, en janvier, le New York Times a révélé que Mark Zuckerberg, le PDG Facebook, envisageait d’unifier les infrastructures de messagerie des applications WhatsApp, Instagram et Messenger, alors qu’à l’origine, il avait assuré que ces plateformes continueraient de fonctionner indépendamment les unes des autres. Quant à savoir pourquoi Facebook veut combiner les trois plateformes, Zuckerberg a évoqué le chiffrement étendu de bout en bout de l’ensemble des plateformes. Cela permettrait, par exemple, à un utilisateur de Facebook Messenger d’envoyer un message chiffré de bout en bout à un utilisateur de WhatsApp ou d’Instagram et vice-versa.
Selon Politico, la sénatrice a récupéré la suppression de ses annonces comme preuve de son affirmation selon laquelle Facebook et les autres géants sont devenus trop puissants. « Curieux de savoir pourquoi je pense que FB a trop de pouvoir ? Commençons par leur capacité à mettre fin à un débat sur la question de savoir si FB a trop de pouvoir », a-t-elle tweeté. « Merci d'avoir restauré mes posts. Mais je veux un marché des médias sociaux qui ne soit pas dominé par une seule censure », a ajouté la sénatrice.
Plusieurs autres voix ont appelé au démantèlement des géants de la Silicon Valley, y compris des groupes de pression qui poussent la FTC à le faire, la Commissaire européenne à la Concurrence qui a menacé de démanteler Google il y a un an, Tim Berners-Lee qui veut le faire à cause de l’ultra-domination des géants et un professeur de l'université de New York qui appelle au démantèlement des GAFA, parce que devenus beaucoup trop puissants.
Source : Politico
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