« Moi je ne veux plus de l'anonymat sur les plateformes internet », a insisté le Président français le 7 février, dans le cadre du grand débat après qu'une jeune fille lui a demandé comment il comptait s'attaquer au problème de harcèlement en milieu scolaire. Ces propos d'Emmanuel Macron montrent qu'il pensait vraiment ce qu'il disait la première fois sur l'anonymat en ligne, et en même temps balaient du revers de la main les explications données par Mounir Mahjoubi dans une tentative de faire croire que Macron ne parlait pas de l'anonymat en général.
Comme nous l'avons rapporté, le 18 janvier, Emmanuel Macron avait plaidé en faveur d'une « levée progressive de tout anonymat » devant les maires réunis pour le deuxième acte du grand débat national au Palais des congrès de Souillac (Lot). Le Président français a déclaré que pour améliorer la qualité de la démocratie participative, l'on « doit aller vers une levée progressive de toute forme d'anonymat » en faisant mention de « processus où on sait distinguer le vrai du faux et où on doit savoir d’où les gens parlent et pourquoi ils disent les choses ». Macron pense que cela est nécessaire étant donné qu'aujourd'hui, « on a beaucoup d’informations, tout le temps, mais on ne sait pas d’où elles viennent. »
Avec de tels propos, le Président français n'a pas échappé aux critiques des internautes et des défenseurs des droits et libertés des citoyens sur Internet, comme la Quadrature du Net. Mais Mounir Mahjoubi, le Secrétaire d'État chargé du Numérique, invité sur RMC quelques jours plus tard, a essayé de clarifier les déclarations de Macron. Selon lui, le Président français ne voulait pas parler de l’anonymat en général, mais plutôt de l’anonymat lié à la démocratie participative en ligne. Sur les réseaux sociaux, Mounir Mahjoubi dit souhaiter qu'on ne mette pas fin à l’anonymat. « Sur un site de rencontres, je veux bien que tout le monde s’appelle Robert234 ou Angeline2828. Chacun doit pouvoir choisir son pseudo et sa vie virtuelle. Mais quand on est sur un site de démocratie participative, notamment les dispositifs numériques pour que les citoyens puissent s’exprimer régulièrement, faire des pétitions légales, je ne veux plus que ce soit anonyme », disait-il.
Que faut-il penser à présent avec les nouvelles déclarations de Macron ? Interpelé dans le cadre du grand débat sur la question du harcèlement en milieu scolaire, le Président s’est à nouveau attaqué, et en des termes très clairs, à l’anonymat sur Internet. « On se bat contre », dit-il à propos du harcèlement en milieu scolaire. « On va continuer à travailler avec les plateformes Internet, pour sanctionner ce qui est fait sur ces plateformes. Moi je ne veux plus de l’anonymat sur les plateformes Internet, et je veux une vraie responsabilité des parents et l’interdiction, c’est le seul moyen », a-t-il ajouté.
On peut donc mieux comprendre pourquoi des députés LREM ont récemment proposé d'imposer une pièce d'identité à la création de comptes sur les réseaux sociaux, alors que le Secrétaire d'État chargé du Numérique disait quelques jours plutôt qu'il n'y était pas favorable. « Nous proposons que soit envisagée l’hypothèse de créer une obligation légale de recueil des pièces d’identité à l’occasion de la création de comptes sur les réseaux sociaux, à l'image de ce qui existe sur d'autres plateformes telles que AirBnb », avaient suggéré les députés Laurence Vanceunebrock-Mialon, Raphael Gérard et Gabriel Serville, en rebondissant sur les agressions qu'a connues le chanteur LGBT Bilal Hassani sur Twitter. Leur proposition fait bien écho de la position d'Emmanuel Macron sur la fin de l'anonymat en ligne. Ainsi, comme pour la loi sur la manipulation de l'information en période électorale, les élus vont-ils entamer un processus législatif pour la suppression de l'anonymat en ligne ?
Source : CNEWS (Twitter)
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Vu la détermination d'Emmanuel Macron, la fin de l'anonymat en ligne en France est-elle évitable ?
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Le Président français confirme qu'il veut bien la fin de l'anonymat en ligne
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Le , par Michael Guilloux
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