Avec de tels propos, le Président français n'a pas échappé aux critiques des internautes et des défenseurs des droits et libertés des citoyens sur Internet, comme la Quadrature du Net. Une réaction similaire s'est produite en avril 2017 quand Emmanuel Macron s'est attaqué au chiffrement pendant les campagnes présidentielles. Heureusement, Mounir Mahjoubi, qui s'occupait du volet numérique de l'équipe En Marche a fait une sortie le lendemain pour apporter des compléments d'information afin de corriger le tir de son candidat. Encore une fois, Mounir Mahjoubi vient à la rescousse du Président français.
Invité sur RMC le 25 janvier, le Secrétaire d'État chargé du numérique a tenu à clarifier les propos de Macron relatifs à la fin de l'anonymat en ligne, en distinguant plusieurs cas de figure. « Sur un site de rencontres, je veux bien que tout le monde s’appelle Robert234 ou Angeline2828. Chacun doit pouvoir choisir son pseudo et sa vie virtuelle », dit-il. « Mais quand on est sur un site de démocratie participative, notamment les dispositifs numériques pour que les citoyens puissent s’exprimer régulièrement, faire des pétitions légales, je ne veux plus que ce soit anonyme », a-t-il tranché, en indiquant que l’État proposerait dès 2020 à tous les citoyens une identité numérique publique à utiliser volontairement pour participer à tous les services publics en ligne. « C’est la réponse qu’a voulu donner Emmanuel Macron dans son débat avec les maires. Ce n’était pas l’anonymat en général, mais l’anonymat lié à la démocratie participative en ligne », a expliqué le Secrétaire d'État chargé du numérique. « Sur les réseaux sociaux, je ne souhaite pas qu’on mette fin à l’anonymat », a-t-il ajouté.
D'ailleurs, sur les réseaux sociaux, Mounir Mahjoubi avertit que la question d'anonymat est relative. « Cet anonymat, il est tout relatif. Quand quelqu’un insulte, harcèle en ligne, croyant qu’il est anonyme derrière un pseudonyme », en réalité, il y a beaucoup de chance qu'il ne soit pas du tout anonyme. Cette année, dit-il, « c’est plus de 500 d’entre eux qu’on a attrapés et condamnés », alors qu'ils pensaient être cachés sous un pseudonyme.
Enfin, il estime qu'il est impossible de mettre fin à toute forme d'anonymat en ligne comme le déclarait Macron. « Pour ceux qui maîtrisent deux microgrammes de technicité, c’est impossible ! Si l'on disait demain sur Twitter qu'on levait l'anonymat, les gens iraient ailleurs, prendraient d'autres identités. Aujourd’hui ce n’est techniquement pas souhaitable et pas possible. » Plutôt que de s'attaquer à l'anonymat pour mettre fin aux discours de haine ou harcèlement en ligne, il appelle donc à adopter des lois qui exigeront la suppression de tels contenus dans les 24h par exemple.
Source : BFM TV
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