
C’est en juin dernier que tout a commencé lorsque Tesla a déposé une plainte alléguant que Martin Tripp, un ancien technicien de processus de la société Gigafactory au Nevada, avait piraté le système de l'entreprise et transféré des gigaoctets de données à des tiers non nommés. La plainte avait été déposée devant un tribunal fédéral du Nevada et accusait Tripp d’avoir développé un logiciel qui avait servi à pirater le système d'exploitation de fabrication de Tesla et à transférer plusieurs gigaoctets de données de Tesla à des entités extérieures, y compris des dizaines de photographies confidentielles et une vidéo des systèmes de fabrication de Tesla.
Tesla avait accusé également Tripp pour divulgation de fausses informations : « Tripp a également fait de fausses déclarations aux médias au sujet des informations qu'il a volées. Par exemple, Tripp a affirmé que des cellules de batteries perforées avaient été utilisées dans certains véhicules du Model 3, pourtant aucune cellule, batterie ou autre matériel perforé n’a été utilisé dans des véhicules. Tripp a également largement exagéré lorsqu’il a évoqué la quantité réelle et la valeur du matériau "rebut" que Tesla a généré durant le processus de fabrication. Il a faussement affirmé que Tesla a connu un retard dans l’apport de nouveaux équipements de fabrication en ligne », selon la plainte.
En effet, l’ex-employé a révélé à la presse des documents internes compromettants sur la société d’Elon Musk. Les documents examinés par Business Insider ont révélé les informations citées ci-dessus que Tesla a énumérées dans sa plainte.
Cependant, Martin Tripp, accusé de sabotage et de vol de secret de fabrication par son ancien employeur, avait rejeté ces accusations. Il ne voyait pas les choses comme son ancien employeur. Par contre, se confiant à CNN, Tripp se voyait plutôt comme un dénonciateur : « Je me distingue en tant que personne tirant la sonnette d’alarme. Je n’ai pas hacké le système. Les données que j’ai collectées sont tellement graves que je devais aller parler aux médias », a-t-il déclaré.
En réponse à l’accusation de son ex-patron d’avoir rependu de fausses informations, Tripp a partagé des échanges par courriels qu’il a eu avec Elon Musk à propos de l’affaire et s’est autoproclamé comme lanceur d'alerte après avoir vu ce qu'il a appelé des conditions dangereuses dans les batteries de voiture de l'entreprise.
Par ailleurs, pour tenter de corroborer ses affirmations, Tripp a partagé, en août dernier, sur le réseau social Twitter des graphiques censées témoigner de la production « anormalement élevée » de déchets chez Tesla, des images de plaques d’immatriculation des véhicules qui, selon lui, ont été livrés avec des batteries défectueuses, et bien d’autres informations.
Un récent rapport provisoire de gestion de l’affaire Tesla-Tripp a été publié le 27 novembre selon lequel Tesla poursuivait Martin Tripp en justice pour 167 millions de dollars pour réparation de dommages causés à Tesla par les agissements de l’ancien employé. Le rapport révèle également que les avocats de Tripp ont pour objectif de destituer le PDG de Tesla, Elon Musk, ainsi que plus de 10 personnes impliquées dans la société, mais Tesla a refusé de rendre Musk disponible et a cherché à limiter le nombre de personnes impliquées dans l’affaire par l'équipe de défense de Tripp.
En effet, les avocats de Tripp ont écrit dans ce rapport: « Tesla s'est opposé au désir de M. Tripp de prendre plus de dix dépositions ... Dans cette affaire, M. Tripp est poursuivi en justice pour plus de 167 000 000 $ et a fait valoir des demandes reconventionnelles contre Tesla, plus de dix dépositions sont certainement raisonnable et approprié. »
Selon Robert D. Mitchell, l’avocat de Tripp, dans une déclaration qu’il a faite par courrier électronique à CNBC, « Le prétendu montant des dommages réclamés par Tesla a trait à une supposée baisse du cours de l'action de Tesla en vertu des informations fournies par M. Tripp à la presse l'été dernier ». L’avocat a qualifié les réclamations de dommages d '« absurdes ».
Selon CNBC, il existe une autre poursuite distincte de celle initiée par Tesla au Nevada. En effet, Martin Tripp, qui n’est plus représenté par Meissner Associates dans l’affaire de lanceur d’alertes, mais plutôt par lui-même, avait déposé, en début du mois juillet, une plainte officielle auprès de la Securities and Exchange Commission selon laquelle son ancien employeur aurait fait des « omissions et des déclarations erronées » aux investisseurs concernant ses mauvaises pratiques de fabrication et son traitement de la ferraille à la Gigafactory.
Source : CNBC
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