D’après des sources proches de ce dossier, l’enquête de la FTC porte sur la politique commerciale d’Uber et des pratiques liées à la manipulation des données de navigation permettant d'établir le prix des courses et la rémunération des chauffeurs. Le FTC recherche aussi des éléments qui pourraient impliquer Uber dans une affaire de négligence en matière de protection des données personnelles de ses utilisateurs. Pour l’heure, l’agence américaine se refuse à tout commentaire officiel.
Il est important de signaler que le personnel de la FTC mène régulièrement des enquêtes sur les entreprises en rapport avec la protection des consommateurs. L’agence dispose de divers moyens de pression lui permettant de contraindre les entreprises à modifier leurs pratiques commerciales selon ses recommandations. Souvent, il arrive qu’au terme de ses investigations, la FTC choisisse de ne pas sanctionner l’entreprise fautive ou mette un terme à ses enquêtes, aussi vite qu’elles avaient commencé.
Il peut aussi arriver que la Federal Trade Commission dépose une plainte légale si elle constate qu’une entreprise trompe ses consommateurs, les traite injustement ou se rend coupable de pratique anticoncurrentielle. Au cours des dernières années, la FTC a réussi à faire plier des entreprises comme Facebook, Google et Twitter pour des incidents liés à un usage inapproprié des données de leurs utilisateurs.
En janvier déjà, l’agence avait sanctionné Uber à cause d’une affaire en rapport avec de fausses déclarations sur les gains potentiels de ses conducteurs et du programme de financement des véhicules de l’entreprise. Au terme de cette procédure, la société Uber s’était vue dans l’obligation de verser 20 millions USD aux conducteurs concernés à titre de dommage.
Il se pourrait qu’Uber ou du moins certains de ses employés aient une nouvelle fois utilisé de manière inappropriée un outil baptisé « god view (ou god mode) » permettant d’accéder en temps réel à toutes les données personnelles d’un utilisateur (coordonnées de localisation, trajets, adresses pros et privées, horaires des déplacements…) ayant eu recours au service de VTC de l’entreprise. L’usage inapproprié du « god mode » autorise n’importe quel employé de la société à espionner des célébrités, des personnages politiques et toute autre personne utilisant l’application de la société de transport.
Il faut dire que cette procédure de la FTC tombe très mal pour Uber qui a déjà fort à faire avec plusieurs dossiers brûlants :
- les allégations de sexisme et de harcèlement sur le lieu de travail rapportées par certains employés (ou ex-employés) ;
- le cas de son directeur général, Travis Kalanick, qui a révélé mardi qu’il prendrait un congé pour une durée indéterminée ;
- la procédure judiciaire émise à son encontre par Google qui l’accuse ouvertement d’avoir volé sa technologie de voiture autonome ;
- la procédure judiciaire émise à son encontre par le ministère de la Justice des USA à cause de l’utilisation de son logiciel « Greyball ».
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