Il y a quelques jours, le conseil d’administration d’Uber Technologies s’est réuni à San Francisco afin de faire un état des lieux de l’entreprise et d’aborder très sérieusement le cas de Travis Kalanick, le directeur général de sa plateforme de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). Il était également question d’évoquer la révision complète des stratégies de l’entreprise qui traverse une période assez trouble avec des scandales qui s'enchaînent les uns après les autres.
Travis Kalanick, l’un des sept membres du conseil d’administration, était, jusqu’à lors, le directeur général de la plateforme VTC d’Uber. Sa mauvaise réputation au sein de l’entreprise et les scandales à répétition de ces derniers mois ont porté sérieusement atteinte à l’image de la société Uber. Travis Kalanick a annoncé qu’il se mettrait en congé de l’entreprise pour des raisons familiales. Il semblerait que ce soit le moment opportun pour lui de faire le deuil de sa mère récemment décédée dans un accident de bateau. Cependant, il n’a pas précisé la durée exacte de son congé.
« Si l’entreprise doit évoluer et passer en mode Uber 2.0, il en va de même pour moi. Je dois devenir le dirigeant Travis version 2.0 dont cette entreprise a besoin et qu’elle mérite », a écrit Travis Kalanick dans un courrier électronique adressé aux salariés. Ces propos sont sans rappeler ceux de Arianna Huffington, un membre du conseil d’administration, qui suggérait à Travis Kalanick d’abandonner son style de management « d’entrepreneur brouillon » pour adopter celui d’un « dirigeant d’une grande entreprise internationale ».
Uber a fait appel, depuis le mois de février 2017, à un cabinet juridique extérieur (celui de l’ancien ministre américain de la Justice Eric Holder) qui devait se pencher sur la politique, la culture et la méthode de gestion interne de l’entreprise. Après l’annonce de Travis Kalanick, la société a publié les recommandations avancées par ce cabinet juridique qui ont été adoptées à l’unanimité par le conseil d’administration du groupe.
Le cabinet juridique de l’ancien ministre américain de la Justice Eric Holder suggère entre autres : la limitation des pouvoirs de l’actuel directeur général de l’entreprise, la nomination d’administrateurs indépendants au sein du conseil ainsi que la mise en place de plus d’outils de contrôle des dépenses, des ressources humaines et du comportement des cadres dirigeants. Leurs recommandations prescrivent aussi l’interdiction de toute liaison entre des cadres et leurs subordonné(e)s, de même que l’établissement de règles plus strictes au sujet de la consommation de drogues et d’alcool au sein de l'entreprise.
Source : Reuters
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Le , par Christian Olivier
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