
pour financer le piratage du DNC
Pour rappel, le vendredi dernier, le Département de la Justice a annoncé qu' « un grand jury du district de Columbia a renvoyé un acte d'accusation présenté par le bureau du conseiller spécial. L'acte accuse douze ressortissants russes d'avoir commis des crimes fédéraux qui étaient destinés à interférer avec l'élection présidentielle américaine de 2016. Les douze accusés sont membres du GRU, une agence de renseignements de la Fédération de Russie au sein de la Direction des renseignements de l'armée russe. Ces officiers du GRU, dans leurs fonctions officielles, se sont engagés dans un effort soutenu pour pirater les réseaux informatiques du Comité de la campagne du Congrès démocratique, du Comité national démocrate et de la campagne présidentielle de Hillary Clinton et ont publié ces informations sur Internet sous les noms "DCLeaks" et "Guccifer 2.0" ».
L'un des chefs d'accusation indique que les accusés auraient utilisé le bitcoin pour financer cette opération de piratage. « Pour faciliter l'achat d'infrastructures utilisées pour leur activité de piratage, y compris le piratage informatique des personnes et entités américaines impliquées dans l'élection présidentielle américaine de 2016 et la diffusion des documents volés, les accusés ont conspiré pour blanchir l'équivalent de plus de 95 000 dollars des transactions structurées pour capitaliser sur l'anonymat perçu des cryptomonnaies telles que le bitcoin », selon l'acte d'accusation.
Cette somme aurait servi pour l'achat des serveurs, l'enregistrement des noms de domaine et « bon nombre de ces paiements ont été traités par des sociétés situées aux États-Unis, fournissant des services de traitement des paiements aux sociétés d'hébergement, d'enregistrement de domaines et à d'autres fournisseurs, tant nationaux qu'internationaux », précise l'acte d'accusation. La cryptomonnaie aurait permis aux conspirateurs d'éviter les relations directes avec les institutions financières traditionnelles et d'échapper ainsi à un examen plus minutieux de leurs identités et de leurs sources de financement.
« Pour éviter de laisser de traces de tous leurs achats, les conspirateurs ont acheté les infrastructures en utilisant des centaines de comptes de messagerie différents, en utilisant dans certains cas un nouveau compte pour chaque achat. Les conspirateurs ont utilisé des noms et des adresses fictifs afin d'obscurcir leurs identités et leurs liens avec la Russie et le gouvernement russe », selon l'acte d'accusation. Cependant, les enquêteurs auraient réussi à lier les messages de « plusieurs comptes email dédiés » aux transactions correspondantes sur la blockchain Bitcoin. Selon l'acte d'accusation, les accusés faisaient parfois les paiements en bitcoin sur les mêmes ordinateurs qu'ils utilisaient pour mener leur attaque.
Voilà qui peut relancer le débat sur la régulation de la cryptomonnaie. Ce n'est pas la première fois que les personnes malintentionnées se servent de la monnaie cryptographique pour mener des attaques. Plusieurs personnes associent le bitcoin aux activités criminelles surtout à cause de ces actes-là. En 2017, lorsque les ransomwares WannaCry et Petya ont fait parler d’eux, les malfaiteurs cachés derrière ces maliciels ont réclamé des paiements en bitcoin à leurs victimes pour déverrouiller les ordinateurs qu'ils ont infectés.
Le bitcoin est utilisé de différentes façons à des fins criminelles. Cette monnaie est utilisée par certains pour acheter sur internet des articles prohibés en toute quiétude. D'autres l'utilisent aussi, du fait de l’anonymisation des transactions, pour introduire dans le circuit légal, de l’argent obtenu frauduleusement. Les fraudeurs utiliseraient le système de paiement en bitcoin pour cacher des fonds sur la toile afin de payer moins d’impôts. À tout cela s'ajoute son influence sur les indices boursiers. Cela inquiète les autorités et gouvernements qui sonnent l'alerte pour la régulation des cryptomonnaies notamment le bitcoin.
En février dernier, la France et l'Allemagne ont officiellement appelé le G20 à se saisir du dossier des cryptomonnaies et de leur impact économique et monétaire. Depuis l'année passée déjà, les gouvernements britannique et américain envisageaient d’adopter de nouvelles règles afin de réprimer les utilisateurs qui feraient usage du bitcoin à des fins frauduleuses. Les autorités britanniques pensaient même « mettre à jour la réglementation afin d’intégrer les plateformes virtuelles d’échange de devises dans la lutte contre le blanchiment d’argent et la réglementation du financement du terrorisme ».

Source : MIT Technology Review
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