Depuis 2016, les rumeurs selon lesquelles les pirates russes auraient influencé les élections présidentielles américaines par des attaques informatiques ne cessent de s’amplifier. Hillary Clinton aurait même perdu les élections à cause de ces attaques informatiques et du piratage de ses mails, d'après les démocrates US. Et c'est la Russie qui a été le plus souvent pointée du doigt par les autorités américaines pour ces attaques observées lors des élections présidentielles américaines de 2016.
Le directeur du renseignement américain, James Clapper, dans un communiqué commun avec le département de la sécurité intérieure avait en effet déclaré en 2016 que « L’USIC (U.S. Intelligence Community) est certaine que le gouvernement russe a dirigé les récentes fuites d’emails de citoyens et institutions américains, incluant des organisations politiques. Les publications récentes des emails piratés sur des sites comme DCLeaks.com et Wikileaks et par Guccifer 2.0 sont conformes aux méthodes et aux motivations d’efforts russes. Ces vols et ces piratages ont pour but d’interférer dans le processus électoral américain ».
La CIA aurait même intercepté les « instructions spécifiques » de Poutine pour pirater les élections présidentielles de 2016. Il y a quelques mois, le Procureur général des États-Unis Jeff Sessions a mis en place une équipe pour enquêter sur les cyberingérences suite à ces inquiétudes. Et comme on pouvait s'y attendre, le département américain de la Justice a déposé ce vendredi, des accusations criminelles qui accusent 12 officiers des renseignements russes d'avoir exécuté les attaques de 2016 contre le Comité national démocrate et la campagne d'Hillary Clinton.
Le Département de la Justice a annoncé qu' « un grand jury du district de Columbia a renvoyé un acte d'accusation présenté par le bureau du conseiller spécial. L'acte d'accusation accuse douze ressortissants russes pour avoir commis des crimes fédéraux qui étaient destinés à interférer avec l'élection présidentielle américaine de 2016. Les douze accusés sont membres du GRU, une agence de renseignements de la Fédération de Russie au sein de la Direction des renseignements de l'armée russe. Ces officiers du GRU, dans leurs fonctions officielles, se sont engagés dans un effort soutenu pour pirater les réseaux informatiques du Comité de la campagne du Congrès démocratique, du Comité national démocrate et de la campagne présidentielle de Hillary Clinton et ont publié ces informations sur Internet sous les noms "DCLeaks" et "Guccifer 2.0" et à travers une autre entité ».
Les actes d'accusation ont été déposés par le procureur spécial Robert Mueller et divulgués par le sous-procureur général Rod Rosenstein lors d'une conférence de presse à Washington DC. À travers ces actes, les États-Unis d’Amérique déclarent la guerre à tous les pirates et acteurs impliqués dans la cyberingérence de 2016. « Ensemble avec nos partenaires de l'application de la loi, le Département de la Justice est résolu à trouver, identifier et à traduire en justice toute personne qui interfère avec les élections américaines », a déclaré Rosenstein.
Selon l'acte d'accusation, « l'objectif de la conspiration était de pirater les ordinateurs des personnes et des entités américaines impliquées dans l'élection présidentielle américaine de 2016, voler des documents à partir de ces ordinateurs et mettre en scène les documents volés pour interférer avec l'élection présidentielle américaine de 2016 ». L'équipe de Mueller aurait déterminé qu'une personne s'appellant Guccifer 2.0 et qui a divulgué des documents DNC sensibles dans les mois qui ont précédé les élections de 2016 est un officier de renseignement russe. Mais Guccifer 2.0 aurait nié cela et a indiqué avoir piraté la DNC de manière indépendante sans aucune implication de la Russie.
Cependant, les procureurs disent avoir la preuve du contraire. Car, Guccifer 2.0 aurait oublié d'utiliser un réseau privé virtuel pour accéder à une plateforme de médias sociaux basée aux États-Unis et son adresse IP serait située à Moscou. « Les membres de l'unité 74455 ont également conspiré pour pirater les ordinateurs des conseils d'État des élections, les secrétaires d'État et les entreprises américaines qui fournissaient des logiciels et d'autres technologies liées à l'administration des élections pour voler les données des électeurs stockées sur ces ordinateurs », selon la Justice américaine.
L'acte d'accusation
Source : Département de la justice, The Daily Beast
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Voir aussi
USA : la CIA avait intercepté les « instructions spécifiques » de Poutine pour pirater les élections présidentielles de 2016 selon le Washington Post
Russie et USA s'accusent mutuellement d'ingérence dans les élections mais ce sont leurs entreprises technologiques qui en font les frais
L'ingérence russe dans l'élection américaine sous-estimée par Facebook, Twitter et Google ? Les entreprises seront entendues au Sénat
États-Unis : la Russie est responsable du piratage du DNC et les cyberattaques liées à la campagne présidentielle américaine
La Russie serait à l'origine d'attaques informatiques contre des organismes du parti des Démocrates visant à influencer les élections aux États-Unis
Ingérence étrangère dans les élections US de 2016 : 12 officiers russes accusés
D'avoir piraté le Comité national démocrate et la campagne Clinton
Ingérence étrangère dans les élections US de 2016 : 12 officiers russes accusés
D'avoir piraté le Comité national démocrate et la campagne Clinton
Le , par Bill Fassinou
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !