Parler abandonne le procès fédéral contre Amazon pour l'avoir mis hors ligne en raison des violences au Capitole
Mais en intente un autre au tribunal d'État
Le 2021-03-03 21:03:01, par Nancy Rey, Expert éminent sénior
Parler a retiré sa plainte antitrust contre Amazon, mettant ainsi fin à ses deux mois d'efforts pour obliger légalement AWS à rétablir son compte d'hébergement. L’application de médias sociaux populaire auprès des utilisateurs de la droite américaine a abandonné sa plainte, comme le montre des documents judiciaires qui datent du 2 mars dernier. En effet, Parler accusait la filiale d’Amazon spécialisée dans l’hébergement en ligne et l’informatique à distance d’avoir coupé ses services d'hébergement web. Parallèlement, Parler vient de lancer un nouveau procès contre Amazon, alléguant la rupture de contrat, la diffamation et d'autres chefs d'accusation.
Parler a pris la décision d'abandonner le procès fédéral, dans le cadre d'une motion déposée mardi soir devant la cour fédérale du district ouest de Washington. L'entreprise n'a donné aucune explication à cette requête, mais s'est réservé le droit de la réintroduire pour des raisons similaires à l'avenir. Il est à noter que la décision de retrait est intervenue le jour même où Parler devait déposer une plainte modifiée dans cette affaire. Parler n'avait pas respecté la date limite de dépôt du 16 février et a reçu une prolongation de deux semaines du tribunal. Mais avec le retrait de l'affaire, cette date limite est maintenant sans objet.
Dans le même temps, Parler a engagé un nouveau procès contre Amazon devant le tribunal de l'État de Washington, en présentant un ensemble différent de demandes. D'abord signalée par NPR, la nouvelle action en justice allègue la diffamation et la rupture de contrat par Amazon, en citant spécifiquement une disposition qui donne aux clients 30 jours pour remédier à toute violation matérielle du contrat avant que le service ne soit interrompu. « Obtenir 30 jours pour remédier ou trouver un autre hôte est absolument essentiel… Parler n'aurait pas signé avec AWS sans cette protection », affirme la plainte.
Amazon a suspendu pour la première fois le service du Parler le 9 janvier, à la suite d'une attaque collective sans précédent contre le bâtiment de la capitale. Parler avait cherché à utiliser la loi antitrust pour forcer Amazon à rétablir le service, mais il a dû faire face à une bataille difficile devant le tribunal. La filiale d’Amazon spécialisée dans l’hébergement en ligne et l’informatique à distance a pris la décision de couper les ponts avec son client, à cause d’une absence de modération suffisante pour contenir les incitations à la violence. En effet, dans une réponse déposée, Amazon a révélé plus de 100 menaces violentes que la société avait signalées à Parler dans les semaines précédant sa fermeture, dont une qui disait à Jack Dorsey : « vous allez mourir d'une mort sanglante ». Parler avait refusé de modérer le contenu, en invoquant sa politique de liberté d'expression.
Le 21 janvier, la cour fédérale a rejeté une motion préliminaire ordonnant à Amazon de rétablir le compte d'hébergement de Parler, qualifiant les preuves présentées de "légères". Parler a rétabli le service web le 15 février, en utilisant une série de petits services d'hébergement et d'enregistrement comme alternative à Amazon. Parler a pu en effet replier chez un autre hébergeur, Epik. Compte tenu du profil de cette entreprise, cela n’a rien de surprenant : Epik est considéré comme un refuge pour l’extrême droite aux USA.
Le retour complet de Parler sur la toile aura toutefois nécessité quelques semaines de plus. Ce n’est qu’à la mi-février que la plateforme s’est remise à fonctionner normalement. « Nous ne dépendons plus des grosses plateformes, alors on peut considérer que notre futur est sécurisé », se félicitait alors le nouveau patron par intérim, puisque le PDG de Parler a été écarté par le conseil d’administration.
Le contenu publié avant l'interdiction a toutefois été perdu et l'application Parler reste indisponible sur les boutiques d'applications iOS ou Google Play. Parler a cité le succès des réseaux dans la restauration du service comme une raison de prolonger le délai de dépôt, en prédisant que cela "aurait un impact matériel sur la façon dont Parler plaide la plainte modifiée".
Sources : Documents juridiques (1, 2)
Et vous ?
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Voir aussi :
L'espace Internet occupé par Parler confisqué à DdoS-Guard, son nouvel hébergeur Web, la société ne respectant pas les politiques du registre Internet régional LACNIC
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Le Sénat US adopte une mesure qui permet au FBI de collecter sans mandat l'historique de navigation des Américains, dans une mise à jour du Patriot Act de 2001
Accès aux données personnelles : Twitter a été forcé par le FBI à partager les données de ses utilisateurs, sans un mandat légal
Parler a pris la décision d'abandonner le procès fédéral, dans le cadre d'une motion déposée mardi soir devant la cour fédérale du district ouest de Washington. L'entreprise n'a donné aucune explication à cette requête, mais s'est réservé le droit de la réintroduire pour des raisons similaires à l'avenir. Il est à noter que la décision de retrait est intervenue le jour même où Parler devait déposer une plainte modifiée dans cette affaire. Parler n'avait pas respecté la date limite de dépôt du 16 février et a reçu une prolongation de deux semaines du tribunal. Mais avec le retrait de l'affaire, cette date limite est maintenant sans objet.
Dans le même temps, Parler a engagé un nouveau procès contre Amazon devant le tribunal de l'État de Washington, en présentant un ensemble différent de demandes. D'abord signalée par NPR, la nouvelle action en justice allègue la diffamation et la rupture de contrat par Amazon, en citant spécifiquement une disposition qui donne aux clients 30 jours pour remédier à toute violation matérielle du contrat avant que le service ne soit interrompu. « Obtenir 30 jours pour remédier ou trouver un autre hôte est absolument essentiel… Parler n'aurait pas signé avec AWS sans cette protection », affirme la plainte.
Amazon a suspendu pour la première fois le service du Parler le 9 janvier, à la suite d'une attaque collective sans précédent contre le bâtiment de la capitale. Parler avait cherché à utiliser la loi antitrust pour forcer Amazon à rétablir le service, mais il a dû faire face à une bataille difficile devant le tribunal. La filiale d’Amazon spécialisée dans l’hébergement en ligne et l’informatique à distance a pris la décision de couper les ponts avec son client, à cause d’une absence de modération suffisante pour contenir les incitations à la violence. En effet, dans une réponse déposée, Amazon a révélé plus de 100 menaces violentes que la société avait signalées à Parler dans les semaines précédant sa fermeture, dont une qui disait à Jack Dorsey : « vous allez mourir d'une mort sanglante ». Parler avait refusé de modérer le contenu, en invoquant sa politique de liberté d'expression.
Le 21 janvier, la cour fédérale a rejeté une motion préliminaire ordonnant à Amazon de rétablir le compte d'hébergement de Parler, qualifiant les preuves présentées de "légères". Parler a rétabli le service web le 15 février, en utilisant une série de petits services d'hébergement et d'enregistrement comme alternative à Amazon. Parler a pu en effet replier chez un autre hébergeur, Epik. Compte tenu du profil de cette entreprise, cela n’a rien de surprenant : Epik est considéré comme un refuge pour l’extrême droite aux USA.
Le retour complet de Parler sur la toile aura toutefois nécessité quelques semaines de plus. Ce n’est qu’à la mi-février que la plateforme s’est remise à fonctionner normalement. « Nous ne dépendons plus des grosses plateformes, alors on peut considérer que notre futur est sécurisé », se félicitait alors le nouveau patron par intérim, puisque le PDG de Parler a été écarté par le conseil d’administration.
Le contenu publié avant l'interdiction a toutefois été perdu et l'application Parler reste indisponible sur les boutiques d'applications iOS ou Google Play. Parler a cité le succès des réseaux dans la restauration du service comme une raison de prolonger le délai de dépôt, en prédisant que cela "aurait un impact matériel sur la façon dont Parler plaide la plainte modifiée".
Sources : Documents juridiques (1, 2)
Et vous ?
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el_slapperExpert éminent séniorJ'irais même plus loin : ils soutiennent tout ce qui leur fait du Traffic. Les émeutes du capitole ont été particulièrement juteuses en terme de Traffic. Je ne doute pas qu'un équivalent bolchévique subirait le même sort : on laisse faire parce que c'est bon pour le business.le 27/04/2021 à 16:33
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Claude40Membre actifJ’ai écrit un jour sur ce forum que les réseaux sociaux étaient « la nouvelle arme de destruction massive », et cela en a fait sourire plus d’un !
A supposer que l'entreprise ait vraiement l'intention de contrôler, même une armée de développeurs et modérateurs sera impuissante au final, car elle agira toujours après coup, avec systématiquement un ou deux temps de retard.le 01/05/2021 à 8:13 -
T3TR4Membre du ClubÇa doit être bien de vivre avec des lunettes roses comme toi, la vie doit te sembler paisible...
J'ai vécu le harcèlement, avant même les réseaux sociaux, je connais bien, et mieux je l'ai vécu aussi pendant. Je peux t'assurer que celui là est plus insidieux, parce que tu ne sais pas d'où ça vient. Pire encore, grâce à ces réseaux sociaux, on te créé un faux profil et on te fait vivre virtuellement. La sensation d'être une marionnette entre les doigts d'autres personnes te déshumanise, et c'est ce que les réseaux font, en réalité.
Prend un cas simple : discute avec une personne dans la rue, puis discute avec une autre personne (avec le même ressenti affectif, donc prend un inconnu dans la rue pour avoir deux bases neutres) sur internet. Tu t'apercevras vite qu'à la fin de la journée, le ressenti n'est pas le même. L'un est déshumanisé, pas de visage, pas de nom, et tout aussi intéressante que soit la conversation, tu resteras sur une sorte de mysticisme cérébrale, alors qu'avec la personne dans la rue, ton coté social aura repris le dessus, et à la fin de ta journée, cette expérience sociale s'infusera en toi, justement en tant qu'expérience vécue.
Oui, la satyre est importante, ce n'est pas mon propos encore une fois, oui, le rassemblement et l'union, la conscience politique émergente (puisque disparue après 1980, peu ou proue quand les français se sont rendu compte que Mitterrand, c'était la droite de la gauche..), tout ça c'est hyper important, mais il faut impérativement faire comprendre aux gens que le virtuel, c'est pas une extension du monde. C'est un peu une sorte de multivers, un univers parallèle ou tout peut être dupliqué, et presque à l'infini (tant qu'on peut produire de l'électricité)...
En parlant d'électricité...
A gauche, tu as le monde réel et internet comme les gens le voient habituellement. C'est à dire qu'Internet est une continuité du monde et que dans l'esprit des gens, Internet ne fonctionne pas sans eux.
A droite, tu as le monde réel et internet comme il est actuellement, c'est à dire que tant qu'il y a une source d'alimentation, Internet peut vivre sans le monde réel.
Et ça, c'est un vrai problème éthique, moral et un domaine sur lequel il faut se pencher d'urgence.
Oui, je suis d'accord avec toi, et en même temps, s'il n'y avait pas ces vecteurs-poisons, probablement que cela n'aurait jamais existé...le 02/04/2021 à 16:25 -
lololapileMembre régulierJe suis bien sûr opposé à l'incitation à la violence ou à la haine. Ce qui m'inquiète beaucoup plus c'est la censure que les réseaux sociaux (Youtube par exemple) mettent en place. Si vous voulez critiquer l'action gouvernementale sur la pandémie ou livrer votre propre analyse sur les traitements anti-covid vous êtes immédiatement censurés. Je trouve cela complètement anti-démocratique et très inquiétant pour l'avenir de notre société. Nous nous acheminons progressivement vers une dictature où seul le gouvernement peut s'exprimer.le 01/05/2021 à 21:34
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OrthodoxWindowsMembre émériteLe retour de Trump vu par ses sympathisant :
Et par ses adversaires :le 20/03/2023 à 23:18 -
OrthodoxWindowsMembre émériteEn fait c'est simple de détecter un deepfake de Joe Biden ; s'il ne fait pas d'erreur ou de confusion de son discours, c'est que c'est un deepfake
. le 12/02/2024 à 18:11 -
virginiehMembre expérimentéle 13/02/2024 à 13:38
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T3TR4Membre du ClubTu sais, essaie de porter plainte pour harcèlement sur internet, ou pour n'importe quoi qui s'est passé sur internet. Les plaintes n'aboutissent que très rarement. (et là encore, j'en ai posé deux, la première pour harcèlement, les flics m'ont dissuadé de poursuivre parce que le procureur était mal formé sur le sujet et que c'était finalement pas si grave parce que y'avait déjà plusieurs années, et la seconde c'était il y a quelques mois pour une usurpation d'identité, avec les preuves, communications, bref c'était vraiment facile à voir. On a pris ma déposition mais on a refusé les communications que j'ai eu avec la personne qui a usurpé mon identité alors que tout ça le prouvait.)
Les lois ne protègent rien du tout, au mieux, elles sont là pour condamner, trop tard, parce que nos magistrats ne sont pas formés à l'informatique. Ils ignorent un bon nombre de procédés techniques, par exemple, et quand on leur sert une bonne histoire, ils finissent par s'y plier.le 03/04/2021 à 12:51 -
byrautorMembre éclairéQue faire de cet embrouillamini "d'informations" ; c'est la pagaille mentale.le 30/04/2021 à 18:29
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SteinvikelMembre expert+1
..c'est pas la fonction qui définit son emploi, c'est l'inventivité du cerveau de l'utilisateur qui en détermine ses contextes et ses limites, en fonction des caractéristiques que présente l'objet. Les évolutions /corrections ont toujours au moins un cycle de retard quand il s'agit de contrer l'utilisateur.
ex : un crayon de papier c'est pour écrire ...certain l'utiliseront comme poignard, d'autres comme enrouleur à cassette (oui, je suis vieux), d'autres encore, l'utiliseront comme anti-stress dans la main.le 01/05/2021 à 14:44