Dans de nombreux pays touchés par la pandémie, c’est une course contre la montre étant donné qu’il faut anticiper sur d’énormes pénuries de respirateurs. L’Allemagne est à la recherche de fournisseurs pour un total de 100 000 dispositifs d’aide à la respiration au moins. Les USA sont dotés de près de 62 000 machines d’assistance respiratoire à jour et de 99 000 unités obsolètes, mais qui peuvent être tirées des décombres pour se préparer à l’éventualité d’un débordement. Même avec ces capacités, les observateurs redoutent un scénario à l’italienne pour les USA. En effet, d’après des données de l’Association américaine de médecine de soins intensifs, 960 000 personnes pourraient avoir besoin de respirateurs.
Faisant suite à la réaction d’un autre internaute qui insistait sur le fait qu’il y a bel et bien pénurie, Elon Musk a ajouté qu’il est possible de fabriquer des respirateurs. Toutefois, un problème similaire à celui qui se pose à l’échelle globale se dresse sur le chemin : fournir les équipements requis sur le court terme.
Les échanges entre Elon Musk et le public intervenaient dans un contexte de revue à la baisse des activités de l’usine de Fremont. Dans le cadre de la mise en œuvre des mesures sanitaires de prévention de la pandémie, Tesla a obtenu l’autorisation de faire tourner sa base avec seulement le quart de son effectif, ce, à la condition qu’aucun véhicule n’y soit fabriqué. Le maire de New York (Bill de Blasio) a pour sa part signifié sa faveur à l’offre d’Elon Musk.
Tesla et SpaceX devraient donc ainsi rejoindre des entreprises comme General Motors qui ont formulé des offres similaires.
En réponse à la difficulté (mise en avant par les grands groupes) de fabriquer des respirateurs dans de courts délais, la communauté des makers se mobilise autour de possibles solutions ouvertes (open source), à bas coût et réalisables en peu de temps. À date, l’un des projets autour duquel la communauté réfléchit s’appuie sur l’idée de faire usage de ventilateurs centrifuges qu’on retrouve au sein de machines utilisées contre l’apnée. L’idée est d’associer ces derniers à des contrôleurs de vitesse architecturés autour de plateformes comme Arduino. La manœuvre devrait permettre de fournir une pression d’air réglable. Le dispositif permettrait d’obtenir une fréquence respiratoire normale et une pression expiratoire positive. Toutefois, le code source actuel ne prend pas en charge la régulation de paramètres comme la fraction inspirée en oxygène (FiO2). Grosso modo, l’auteur (Johnny Lee) souligne que « le dispositif présente encore bien des tares, mais peut être d’une aide précieuse s’il n’est pas possible d’offrir de meilleurs soins, ce, malgré ses fonctionnalités limitées. » Visite guidée en vidéo…
Comme on peut le voir, le dispositif n’est en aucun cas prêt à être branché sur des malades. La convergence des efforts de pneumologues, de fournisseurs de pièces détachées, de développeurs Arduino, de concepteurs 3D, d’électroniciens et électriciens est nécessaire pour en faire quelque chose de plus abouti. Un autre projet susceptible d’aider à l’atteinte de cet objectif de raccourcissement des délais de fabrication est celui d’étudiants du MIT. C’est un système mécanique d’aide à la respiration vieux d’une dizaine d’années. Coût estimé pour la production d’un prototype : 100 dollars. D’après les derniers recoupements, celui-ci passe par un processus de validation et devrait être ouvert au public (publié en open source) sous peu.
Les spécifications pour un respirateur artificiel open source ont fait l’objet de publication il y a peu. Elles présentent les caractéristiques principales des types d’appareils utilisés pour les patients atteints de coronavirus. En sus, elles viennent avec un design de respirateur open source pour aiguiller les ingénieurs dans leurs efforts de contribuer à la mise sur pied de ces dispositifs médicaux.
« C’est un document évolutif destiné aux professionnels de domaines autres que celui de la respiration. Il donne une idée des fonctionnalités clés des respirateurs et inclut une proposition de design simplifiée. J’encourage tous les autres professionnels de la santé qui ont une bonne connaissance de ces systèmes à laisser des commentaires pour l’améliorer », écrit Julian Botta (l’auteur).
Les développements en cours sont susceptibles de mener à une victoire du mouvement « right to repair » au sein de l’industrie des appareils médicaux. Dans une publication parue il y a peu, celui-ci réclame l’ouverture (la publication en open source) de tous les manuels de réparation des respirateurs en fonction ou défectueux.
« Afin que les équipements essentiels au traitement du COVID-19 fonctionnent, avec le moins de temps d'arrêt possible, les fabricants d'appareils médicaux doivent immédiatement publier toute la documentation et les logiciels de réparation, les schémas et les manuels de ces équipements, en particulier les respirateurs. Le service de réparation le plus rapide est celui où les techniciens hospitaliers ont ce dont ils ont besoin pour effectuer les réparations en interne, ou peuvent engager des techniciens qualifiés à leur discrétion. Empêcher la réparation est généralement une mauvaise idée. C'est encore plus vrai en cas de crise, lorsque les systèmes sont sous pression », a déclaré Nathan Proctor, directeur de la campagne américaine Right to Repair,
Sources : Twitter, webmd, PIRG
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