
et ils ne seront pas touchés
Certaines entreprises US de la tech étant devenues trop grandes et trop puissantes, de plus en plus de voix appellent à leur démantèlement, d'une part pour favoriser la concurrence, d'autre part pour mettre fin aux violations de la vie privée des citoyens.
C'est le cas par exemple de Google. En mars 2018, la Commission européenne a brandi cette menace contre le géant de l'Internet après qu'il a été condamné à une amende record de 2,42 milliards d’euros pour abus de position dominante sur le marché des moteurs de recherche avec son comparateur de prix. Et plus récemment, les actionnaires ont demandé le démantèlement de la société mère de Google, en évoquant des préoccupations relatives aux violations des droits de l'Homme.
Le mois dernier, lors d’un événement de campagne, la sénatrice américaine Elizabeth Warren s'est également inscrite sur la liste des détracteurs des géants de la tech comme Amazon, Google et Facebook, en faisant la promesse de les démanteler si elle était élue présidente des États-Unis ; son objectif étant de promouvoir la concurrence dans le secteur technologique.
Comme Google, le géant des réseaux sociaux, sous une forte pression des régulateurs de la vie privée depuis l'éclatement du scandale Cambridge Analytica, a lui aussi été directement ciblé. La semaine passée, Chris Hughes, un Américain qui a cofondé Facebook en 2004 à Harvard avec Mark Zuckerberg et Dustin Moskovitz, a appelé au démantèlement du réseau social bleu. Hughes, qui a quitté Facebook en 2007, a, dans une tribune dans le New York Times, appelé à la dissolution de l'entreprise, car selon lui, le PDG de Facebook « s'est concentré sur la croissance, ce qui l'a poussé à sacrifier la sécurité et la civilité au profit des clics ».
Facebook a immédiatement réagi, en répondant que sa taille n'est pas le vrai problème et que son démantèlement ne règlerait pas les problèmes par lesquels les gens sont préoccupés. C'est d'ailleurs ce qu'a défendu Sheryl Sandberg, dans une interview avec CNBC. La directrice des opérations (COO) de Facebook est d'accord et souhaiterait d'ailleurs une réglementation des entreprises américaines du secteur de la technologie, mais elle plaide contre l’idée de démanteler l’entreprise de médias sociaux et les autres, estimant que cela ne résoudra rien. « Vous pouvez nous démanteler, vous pouvez également démanteler d’autres sociétés de technologie, mais vous ne répondez pas aux problèmes sous-jacents qui préoccupent les gens », a déclaré Sandberg.

Sheryl Sandberg, directrice des opérations (COO) de Facebook
Elle explique en effet que les gens sont préoccupés par la sécurité des élections, le contenu, la confidentialité et la portabilité des données. Et chez Facebook, chaque équipe d’ingénierie et de produit dispose désormais de ses propres fonctions de sécurité axées sur la protection de la vie privée. « Nous savons que sur Facebook, nous avons une réelle possibilité de faire mieux et de regagner la confiance des gens », a-t-elle déclaré.
Autrement dit, le démantèlement n'est pas la solution. Mais au contraire, cela pourrait créer d'autres problèmes. Sheryl Sandberg insinue en effet que démanteler les géants US de la technologie serait injuste, puisque pendant ce temps, la Chine regorge d'entreprises technologiques puissantes qui n'auront pas le même sort. « Tandis que les gens sont préoccupés par la taille et la puissance des entreprises de technologie [US], les États-Unis sont également préoccupés par la taille et la puissance des entreprises chinoises et réalisent que ces entreprises ne seront pas démantelées », a déclaré Sandberg. Cela dit, est-ce dangereux pour la concurrence et pour la vie privée de démanteler les entreprises technologiques US trop puissantes alors que les poids lourds chinois ne seront pas touchés ?
Source : CNBC
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