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À cause des gros salaires annoncés dans la tech, les étudiants se ruent vers les filières IT aux USA,
Vers la saturation du marché de l'emploi IT ?

Le , par Michael Guilloux

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Les emplois dans l'IT, s'ils sont parmi les mieux payés aujourd'hui, risquent de perdre tout leur prestige dans les 10 prochaines années. Il y a en effet de quoi s'inquiéter quand on voit l'affluence vers les filières et formations IT, à cause des rapports sur les perspectives de salaires dans la tech ou encore les déclarations selon lesquelles il y aurait une pénurie de talents, donc un chômage faible. Résultat, on voit se développer à une grande vitesse des formations intensives ou de courte durée, des formations qui sont censées faire naitre des développeurs capables de faire face aux défis de la programmation, afin de résoudre le supposé déficit entre les offres d’emploi en informatique et le nombre de demandeurs disponibles.

En France, la Grande École du Numérique en est un exemple parmi tant d'autres ; cette initiative d'envergure nationale visant à démocratiser la programmation et les formations en informatique pour répondre à un certain besoin de talents dans le numérique. Avec ses formations de courte durée et son dernier bilan de 23 % de CDI à la sortie, certains estiment que même si elle peut donner une chance à de grands talents de réussir, la Grande École du Numérique risque plus de contribuer à saturer le marché de l'emploi IT ; ce qui serait préjudiciable à terme pour les salaires.


Aux USA, le constat semble assez alarmant. Dans les universités, les étudiants se ruent vers les filières informatiques, d'après un rapport du New York Times. Attirés par la perspective d'emplois bien rémunérés et de haut niveau, ils se précipitent en nombre record vers l'informatique, au point où les classes sont surchargées et les professeurs débordés. Certains étudiants sans expérience en informatique se précipiteraient également vers ces filières, parce qu'elles semblent être à la mode et bien payées, et non parce qu'elles les intéressent vraiment. L’acquisition de compétences en informatique est aussi vue comme une voie rapide vers l’emploi, dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la banque et la génomique, qui intègrent des techniques informatiques plus sophistiquées.

Sur les campus à travers le pays, des principales universités d'État aux petites universités privées, la demande croissante de formation en informatique par les étudiants dépasse de loin l'offre de professeurs. Le nombre d'étudiants de premier cycle des filières informatiques a plus que doublé entre 2013 et 2017, tandis que le nombre de professeurs titulaires n'a augmenté que d'environ 17 %, selon la Computing Research Association, une organisation à but non lucratif qui rassemble des données d'environ 200 universités.

Notons au passage qu'il est difficile d'avoir des professeurs parce que des géants de la technologie et d’autres grandes entreprises recrutent non seulement les professeurs enseignants dans les universités, mais également les nouveaux PhD. Le nombre de PhD, quant à lui, n'a pas beaucoup augmenté ces dernières années. Il est passé de 11 000 à seulement 12 700 entre 2013 et 2017 : les salaires d'entrée élevés incitent en effet bon nombre d'étudiants à s'arrêter au premier cycle pour entrer dans le secteur privé au lieu de poursuivre leurs études, limitant ainsi le nombre de futurs professeurs.

« La demande [de formations en informatique] est sans limite », a déclaré Don Fussell, président du département informatique de l'Université du Texas à Austin. L'université cherche à embaucher plusieurs professeurs en informatique cette année, mais la concurrence entre les universités pour avoir les meilleurs candidats est féroce, dit-il. Autrement dit, en plus du fait que les étudiants se ruent vers les filières IT, il n'y a plus de professeurs pour les enseigner ; les professeurs et les futurs professeurs étant embauchés par le privé. La relève sera donc difficilement assurée. On risque de se retrouver les années à venir non seulement avec un marché saturé, mais également avec un niveau de compétences plus faible.

Source : The New York Times

Et vous ?

Qu'en pensez-vous ?
Les emplois bien rémunérés et de haut niveau annoncés dans le secteur de la tech ne vont-ils pas mener à la saturation du marché de l'emploi IT dans les années à venir ?
Pensez-vous que la France est à l'abri d'une telle éventualité ?
Quelles solutions face à cette ruée vers les formations IT ?

Voir aussi :

La PDG d'IBM suggère de recruter sur la base des compétences au lieu des diplômes universitaires, estimant cela essentiel pour l'avenir de la tech
La démocratisation du codage et des formations IT, quel est le but ? Remédier à une pénurie sur le marché de l'emploi ou baisser les salaires ?
Avoir un diplôme d'études supérieures restera-t-il une condition nécessaire dans le recrutement IT ? Google, Apple et IBM disent ne plus l'exiger
Tim Cook, le CEO d'Apple, pense que pour les écoliers apprendre à coder devrait être plus important qu'apprendre l'anglais, partagez-vous cet avis ?
Des écoles numériques veulent former une nouvelle génération de codeurs « made in Africa », les écoles françaises sont les pionniers de l'aventure
Que pensez-vous des formations intensives en programmation ? Sont-elles plus efficaces que les formations classiques en informatique ?

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Avatar de smobydick
Membre averti https://www.developpez.com
Le 25/01/2019 à 8:15
Durant ma formation, il y avait souvent des gens assis à côté de moi qui étaient venus là pour les même raisons : assurance d'avoir un bon salaire et un faible taux de chômage.
Au final, beaucoup arrêtaient et changeaient carrément de filière, ou bien allaient vers la conduite de projet. La raison était souvent la même: l'informatique, au sens large, c'était pas pour eux. Même les motivations citées préalablement ne suffisaient pas à les faire aimer et envisager rester dans ce domaine.

pour résumer : pour moi, beaucoup d'étudiant dans les classes ne veut pas dire que beaucoup en sortiront diplômés, et même diplômés, ils ne vont pas systématiquement rester dqns la filière
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Avatar de xav67
Membre habitué https://www.developpez.com
Le 25/01/2019 à 9:16
Citation Envoyé par smobydick Voir le message
Durant ma formation, il y avait souvent des gens assis à côté de moi qui étaient venus là pour les même raisons : assurance d'avoir un bon salaire et un faible taux de chômage.
Au final, beaucoup arrêtaient et changeaient carrément de filière, ou bien allaient vers la conduite de projet. La raison était souvent la même: l'informatique, au sens large, c'était pas pour eux. Même les motivations citées préalablement ne suffisaient pas à les faire aimer et envisager rester dans ce domaine.

pour résumer : pour moi, beaucoup d'étudiant dans les classes ne veut pas dire que beaucoup en sortiront diplômés, et même diplômés, ils ne vont pas systématiquement rester dqns la filière
J'ai vu la même chose à la fac. Entre les étudiants qui pensaient que l'informatique c'était la même chose que les jeux vidéos, ceux qui n'avaient pas les pré-requis et ceux qui se sont rendu que ça ne leur plaisait pas, le ménage est assez vite fait. On est passé d'une promo de 200+ élèves en première année à 20-25 en troisième année.
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 25/01/2019 à 15:54
Citation Envoyé par AoSiX Voir le message
Pourquoi pensiez vous que le copain Niel a créé une école gratuite ? par altruisme ? non non, plus de main d’œuvre = prix à la baisse.
Avec un taux de pertes qui dépasse les 90%.

Mais au moins, lui, il applique des critères de sélection, et j'ose espérer que les rares survivants de 42 ont un niveau minimal. La plupart des formations diplômantes sont assez peu regardantes, et diplôment du développeur.....dont certains ne sauront jamais faire un fizzbuzz.
3  0 
Avatar de sebastiano
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 25/01/2019 à 13:51
Citation Envoyé par AoSiX Voir le message
Pourquoi pensiez vous que le copain Niel a créé une école gratuite ? par altruisme ? non non, plus de main d’œuvre = prix à la baisse.
Ok donc il a financé la création d'une école pour que toute l'industrie informatique en profite ? Si ça c'est pas de l'altruisme pour ses concurrents.
2  0 
Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 26/01/2019 à 20:15
Citation Envoyé par Mat.M Voir le message

ok mais pour un employeur je ne pense pas que la question des compétences soit la plus importante.
ça dépend des employeurs. Va donc vendre du développeur lambda au CNES.....

Citation Envoyé par Mat.M Voir le message

Le plus important à ses yeux est combien il va marger sur le taux journalier du collaborateur placé chez le client donc "vendre" un collaborateur pas trop cher mais juste ce qu'il faut..
( puisque le monde du travail de l'informatique en France c'est surtout du service informatique )
quand même pas seulement, il y a de l'édition logicielle, et quelques clients qui voient plus loin que le bout du nez de leurs concurrents. Ce que tu dis est vrai pour un segment non négligeable du marché...mais certainement pas le plus performant.

Citation Envoyé par Mat.M Voir le message

pourquoi y-a-t-il un taux de perte si élevé ?
ça commence par une piscine violente, ou tous les jours ils écartent ceux qui ne suivent pas. Puis la dureté de la formation entraine pas mal d'abandons en cours de route. Ceux qui restent ont démontré pas mal de qualités.
3  1 
Avatar de cdubet
Membre confirmé https://www.developpez.com
Le 03/02/2019 à 18:58
Vu que le marche est dominé par les SSII, pas de gros salaires (vu que plomberai la marge du commercial) et donc pas de ruee sur les ecoles d informatiques. De toute facon ca tombe bien car il n y a pas non plus de google ou facebook francais qui tireraient la demande
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Avatar de Thomasa21
Inactif https://www.developpez.com
Le 27/01/2019 à 19:08
je trouve cette ruée normale. au moins de ce côté là, les débouchées existent réellement. c'est pas comme chez nous en Afrique
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Avatar de el_slapper
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 28/01/2019 à 15:28
Citation Envoyé par Thomasa21 Voir le message
je trouve cette ruée normale. au moins de ce côté là, les débouchées existent réellement. c'est pas comme chez nous en Afrique
C'est bien triste, ces pays qui investissent dans l'éducation de leurs enfants, mais les voient ensuite partir là ou il y a des débouchés, faute d'activité sur place. Et il n'y a pas que l'Afrique. La meilleur école d'électrotechnique du monde est à Téhéran, mais 90% des diplômés partent à l'étranger pour trouver du boulot, parce-que l'économie locale ne leur donne pas leur chance. Pire qu'en France, c'est dire.....
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Avatar de adericov
Nouveau membre du Club https://www.developpez.com
Le 26/01/2019 à 17:06
Normal,si durant toute une génération les mecs les plus riches de la terre sont dant l'IT c'est que cette génération sera dans l'IT dans la génération prochaine
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Avatar de AoSiX
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 25/01/2019 à 13:31
Pourquoi pensiez vous que le copain Niel a créé une école gratuite ? par altruisme ? non non, plus de main d’œuvre = prix à la baisse.
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