Plusieurs écoles numériques françaises, mais pas que, se sont lancées dans une aventure africaine pour accompagner le continent dans sa révolution numérique qui est en train de s’opérer. Parmi les premières écoles numériques arrivées sur le continent, les françaises se sont illustrées comme les pionniers en s’implantant en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou encore en Afrique du Sud. Ces écoles prévoient de procurer à des Africains des cours en ligne couplés à une intervention d’enseignants locaux.
Les programmes proposés par ces écoles sont sur la voie d’être adoptés par les autorités locales, c’est le cas notamment de l’État ivoirien. Les responsables du développement international de Simplon, l’école numérique qui s’est implantée en Côte d’Ivoire, expliquent l’idée de la formation que leur établissement propose à ces jeunes Africains qu’ils souhaitent former au métier du développement de logiciels. Selon Niedzialkowski, il s’agit d’assurer une « formation gratuite, qui soit accessible à une diversité de parcours, sans prérequis techniques ni diplômes ». Elle ajoute que « les candidats ont passé des tests en ligne, en plusieurs étapes », ce qui leur a permis de voir leur niveau de motivation et leur capacité à apprendre en autonomie ».
Pour information, Sim plon.co est une école fondée en 2013 à Montreuil par Frédéric Bardeau qui possède à ce jour une dizaine d’écoles en France et devrait en ouvrir trente supplémentaires d’ici à la fin de l’année. Elle et d’autres écoles se tournent de plus en plus vers le continent africain et en ce qui concerne Sim plon.co, l’école de Bouaké en Côte d’Ivoire constitue la première en Afrique. D’après Johanna Niedzialkowski, « l’idée de s’implanter en Afrique est venue naturellement ». En effet, « la diaspora africaine étant très présente à Montreuil, d’anciens étudiants ont eu envie d’ouvrir des formations dans leur pays d’origine et certains sont en train de prospecter au Sénégal, au Mali, en Guinée », poursuit le responsable du développement international de Sim plon.co. L’école devrait arriver au Sénégal et au Maroc d’ici à la fin de l’année 2016.
D’autres écoles ont également pris des initiatives similaires. C’est le cas notamment de l’école 42 de Xavier Niel qui s’est implantée en Afrique du Sud, à Johannesburg. Cette école numérique qui va accueillir environ cent vingt étudiants porte le nom de We Think Code et devrait commencer ses activités au mois de mai prochain. Sur le même modèle que celle citée plus haut, cette école numérique souhaite offrir des formations gratuites d’une durée pouvant aller jusqu’à deux ans à de jeunes Africains pour leur apprendre les métiers du codage. L’information a été donnée par Camile Agon, cofondatrice de We Think Code, qui ajoute que « onze mille candidats ont passé notre test de recrutement en ligne et 500 l’ont réussi et qu’à terme, cent vingt étudiants intégreront l’école ». L’école numérique souhaite cependant augmenter ses capacités d’accueil avec un objectif de deux cent cinquante étudiants en 2017 et cinq cents en 2019. Les autres pays visés par le plan de développement de l’école sont le Gabon, le Zimbabwe, le Cameroun, le Ghana ou encore le Botswana.
À côté des françaises, il y a également des écoles de formation du continent qui sont sur la même lancée. C’est le cas de l’Institut Supérieur de Management (ISM) de Dakar qui s’est inspiré de l’école 42 pour créer l’Université des savoir-faire (USF) dans la banlieue de Dakar. Ces écoles veulent apporter des solutions à l’équation de la main-d’œuvre qualifiée rencontrée par les entreprises locales dans le domaine informatique. C’est l’avis de Thierry Barbaut, expert du numérique sur le continent et gérant du cabinet de conseil Stratégie Afrique qui affirme que « l’Afrique est en pleine révolution numérique, mais les entreprises locales peinent à trouver des développeurs qui maîtrisent les nouvelles technologies ». D’après lui, « les cycles universitaires classiques proposent des cours de web, mais le niveau est faible, car les professeurs sont issus d’une génération qui a souffert du manque d’accès aux infrastructures et donc aux technologies ».
Source : Le Monde
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Que vous inspire le concept de codeurs « made in Africa » ?
Ces écoles pourront-elles former de bons codeurs capables de rivaliser avec les étudiants issus des universités ?
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Le , par Victor Vincent
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