En 2015, une initiative a été lancée par le gouvernement français afin de rassembler au sein d’un même label, de nombreux organismes publics et privés pour offrir des formations liées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Au lieu de partir de zéro et créer une école pour dispenser ces formations, les autorités françaises ont préféré se tourner vers les écoles et centres de formation disponibles pour créer un réseau d’écoles pour la formation aux métiers du numérique.
Cela a donné lieu à la création du groupement d’intérêt public de la Grande École du Numérique en décembre 2016. Elle rassemble comme structures de formation les associations, les établissements publics, les établissements d’enseignement supérieur, les structures privées pour ne citer que celles-là. En tout, 410 formations composent ce réseau de formation.
L’année 2017 étant écoulée, la Grande École du Numérique a publié son rapport sur ses réalisations. Étant donné que l’ambition économique de la Grande École du Numérique est de former les talents numériques de demain, 67 % des formations délivrées concernent des métiers techniques et dédiés aux outils numériques. Parmi les formations délivrées, 128 d’entre elles concernent les métiers de développeur web/mobile et 116 formations sont spécialisées dans le développement d’applications web/mobile. Pour ce qui concerne les certifications délivrées, seulement 7,31 % de ces formations sont sanctionnées par des diplômes, contre 45 % des formations qui octroient des certifications professionnelles à la fin de la formation. À ce sujet, la Grande École du Numérique encourage les formations à s’inscrire au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP).
Dans son rapport, le réseau de formation souligne également que pour l’année qui vient de s’achever, 244 formations ont été finalisées. La durée de formations en général varie de 1 à 42 mois, mais dure en moyenne 7 mois. Pour ce qui concerne le temps moyen de ces formations, il est estimé à 1417 heures en moyenne et 75 % d’entre elles durent plus de 410 heures. En outre, 56 % de ces formations se déroulent exclusivement en présentiel et 4 % exclusivement en ligne. Enfin, 91 % des modules de formation sont fournis en présentiel et 12 % en ligne.
Parmi les apprenants, l’on a 2155 femmes, soit 24 % des apprenants. Cela représente une progression de 25 % par rapport à 2016. Mais selon le rapport du réseau de formation, ces statistiques démontrent que « ;les femmes demeurent néanmoins peu attirées vers les métiers du numérique alors que les besoins sont croissants ;». À une échelle plus globale, 4934 personnes de niveau infra Bac et Bac ont été formées, soit environ 53 % des apprenants. Par catégorie d’âge, 6143 personnes âgées de moins 30 ans (69 % des apprenants) ont été formées. Les personnes âgées de 31-49 ans préférant se former principalement aux formations au travers de reconversions professionnelles.
Pour permettre à un grand nombre d’apprenants de prendre part à ces formations, des contributions sont apportées afin de les offrir gratuitement à ces derniers. Pour l’année 2017, 77 % des apprenants ont bénéficié de la gratuité dans le cadre de leur formation. Parallèlement à ces chiffres, la Grande École Numérique a également fait l’état du nombre d’apprenants qui a été inséré professionnellement dans le système. Pour les apprenants qui ont terminé la première session de leur formation 2017, seuls 23 % (563 apprenants) sont parvenus à obtenir un CDI. Presque la moitié, 283 personnes formées ont obtenu un CDD. En termes de pourcentage, cela constitue environ 12 % des personnes formées.
Au regard de ces chiffres liés à l’insertion professionnelle, l’on est en droit de se demander si ce réseau de formation aux métiers du numérique a atteint ses objectifs. En effet, pour l’année 2017, l’état français a accordé des subventions de plus de 14 millions d’euros pour aider à la formation de ces 9582 formés en 2017. Mais pour ces dépenses, seulement 563 personnes ont eu un CDI, 283 ont eu un CDD, 207 travaillent en indépendant, etc. Selon vous l’État français devrait-il continuer à soutenir ce projet ou repenser son approche pour être plus efficace ;?
Source : La Grande École du numérique (PDF)
Et vous ?
Quels commentaires faites-vous du bilan de la Grande École du numérique ;?
Au vu des subventions concédées par l’État et du nombre de personnes insérées professionnellement, pensez-vous que cette initiative est utile ;? Ou plutôt inutile ;?
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La Grande École du Numérique : 14 millions d'euros de subvention en 2017, mais seulement 23 % de CDI à la sortie,
Initiative utile ou inutile ?
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Le , par Olivier Famien
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