Facebook dont l’effectif des employés a augmenté à environ 50 % sur une période d’une seule année – de 23 200 employés en septembre 2017 à plus de 33 600 un an plus tard – selon des rapports financiers, connait depuis cette année des difficultés a n’en point finir qui ont impacté négativement, non seulement, la fréquentation du plus prestigieux des réseaux sociaux, mais également, son stock qui a chuté de près de 40 % par rapport au mois de juillet.
En effet, depuis mars derniers, à la suite du lancement de l’alerte de violation massive des données par Christopher Wylie, l’ancien directeur de recherche à Cambridge Analytica, Facebook fait l’objet de sévères critiques de la part des utilisateurs, des organisations de défense des droits humains, des institutions juridiques ainsi que des organismes étatiques de régulation. Facebook, accusé d’être incapable de protéger les données des utilisateurs, a été emmené à témoigner de son implication dans le scandale Cambridge Analytica, devant le Congrès des Etats-Unis et le Parlement européen.
Facebook s’est fait aussi illustré par sa mauvaise politique d’utilisation des données utilisateur par des tiers. La société a révélé en juin dernier qu’elle donnait accès aux données utilisateur à plusieurs dizaines d’entreprises, dans un rapport qu’elle a remis au Congrès des Etats-Unis. La société continue également à lutter contre les faux comptes ou les bots sociaux sur sa plateforme afin de la débarrasser de la diffusion des actualités aux sources peu fiables qui ont entachées le processus démocratique aux Etats-Unis lors des élections présidentielles 2016.
Facebook a fait aussi l’objet d’importants piratages cette année, dont celui qui a affecté 30 millions de compte en septembre et qui a exposé les données sensibles des utilisateurs telles que le nom d'utilisateur, le statut de la relation, la religion, la date de naissance, niveau d'éducation, travail, les 10 derniers lieux dans lesquels ils ont ouvert ou ajouté des tags et les 15 recherches les plus récentes. L’attaque avait été menée à partir d’une fonctionnalité de Facebook conçue pour améliorer la confidentialité sur le réseau social.
Toute cette succession d’événements qui implique le manque de sécurité des données sur le réseau social a poussé un quart des utilisateurs américains de Facebook à supprimer l'application en 12 mois, tandis que 74 % ont changé leur relation avec le réseau social. Facebook ne ferait plus rêver les jeunes, ces derniers représentent 64 % de ceux qui ont modifié leur relation avec le réseau social. Facebook vit également une crise interne depuis 2017. Plusieurs actionnaires veulent voir partir Mark Zuckerberg de son poste de PDG.
En revenant à l’actualité, CNBC rapporte que les anciens employés partis de Facebook lui ont confié qu’ils ont été beaucoup appelés, ces derniers mois par leurs anciens collègues restés à Facebook pour s’informer des offres d’emploi ou rechercher une référence. Ceci arrive dans toutes les entreprises, cependant, le cas de Facebook mérite qu’on y regarde de près. En effet, selon 6 anciens employés partis de Facebook au cours de ces 2 dernières années, c’est une situation exceptionnelle que le réseau social n’avait pas vécu avant, Facebook étant connu à la Silicon Valley comme la société que personne ne quitte, selon CNBC.
Cependant, ce rapport des anciens employés de Facebook n’est pas soutenu par des preuves palpables qui étayent le fait que des employés tendent à partir de chez Facebook, même si les anciens employés qui ont parlé à CNBC estiment que la vague de scandales et la chute du cours des actions, qui sont des faits réels, incitent de plus en plus de personnes à envisager de partir pour la première fois. « Chaque jour de nouvelles choses sortent », a déclaré un ancien dirigeant de la société. « C'est une atmosphère plutôt sombre en ce moment dans l'entreprise ».
Toute fois, sur le site Glassdor, un moyen pour les travailleurs de noter leurs employeurs, Facebook conserve une bonne image avec un taux de satisfaction de 4,3 sur 5, même si cette note a sensiblement baissé cette année. Par ailleurs, la recherche de nouvelles opportunités par les employés n’est pas inhabituelle à mesure que les entreprises de haute technologie évoluent, selon CNBC.
Notation de Facebook selon le site Glassdor
La recherche de nouvelles opportunités par les employés n’est pas inhabituelle à mesure que les entreprises de haute technologie évoluent
Selon CNBC, la tendance à rechercher de nouvelles opportunités par les employés des technologies n’est pas inhabituelle et n’a pas commencé avec Facebook. Google et Microsoft ont connu cela bien avant. Vers 2010, Google a vu une vague d'ingénieurs et de cadres partir pour des horizons plus verts, y compris Facebook. Au début des années 2000, Microsoft était confronté à un exode similaire, selon CNBC.
« Notre taux de rétention reste très élevé », a déclaré Anthony Harrison, porte-parole de Facebook. « Tout le monde à Facebook cherche à avoir un impact positif dans le monde et à travailler sur des défis difficiles qui comptent. »
L’épuisement et le besoin de faire quelque chose de différent, des potentielles raisons de départ
Un ancien directeur de Facebook a dit avoir entendu parler de quelques employés de Facebook dont un qui travaille pour la société depuis 7 ans, qui a déclaré être finalement épuisé. « Beaucoup de gens veulent faire quelque chose de différent », a-t-il déclaré. « Ils sont juste brûlés. »
Un ancien recruteur de Facebook dit avoir entendu 30 actuels employés au cours de la dernière année, dont 15 au cours des deux derniers mois qui disent pour la plupart, « Mon directeur est nul, et je dois chercher quelque chose de nouveau. Connaissez-vous de nouvelles opportunités ? », a rapporté CNBC. « Que voyez-vous sur le marché de la Silicon Valley ? », viennent-ils demander au recruteur.
Un changement plus général de la culture, une autre raison de départ
En effet, l’effectif des employés de Facebook qui était de 23 200 employés en septembre 2017 est passé à plus de 33 600 employés un an plus tard. Selon un ancien directeur de Facebook, cette croissance entraînait une bureaucratie accrue et un style de gestion descendant, avec plus de politique et plus de prestige. Ceci s’oppose à un environnement de start-up qu’offrait la société auparavant, où tous les employés pensaient qu’il y avait un soutien mutuel entre employés. « Beaucoup de gens réussissent plus par leur apparence que par leur travail, et il y a des gens qui ont été relâchés qui étaient incroyablement bien respectés et c'était parce qu'ils ne jouaient pas le jeu de la politique », a déclaré un des anciens gestionnaires.
Une douzaine d’autres employés qui envisageaient partir de Facebook ont contacté un ancien ingénieur de Facebook depuis son départ pour se renseigner sur son expérience personnelle depuis son départ. Un autre a demandé conseil sur l'autorisation de créer une start-up tout en restant chez Facebook, a ajouté l’ingénieur. « Globalement, j'ai constaté une légère hausse chez les personnes recherchant d'autres activités ou plongeant leurs pieds en dehors du pool Facebook », a-t-il déclaré.
Cependant, les employés de Facebook voudraient partir de la bonne façon
Les employés actuels de Facebook qui appellent les premiers partis ne demandent pas que de nouvelles opportunités, ils demandent également conseils aux anciens sur la meilleure façon de partir de Facebook, car selon CNBC, tout départ de chez Facebook implique l’inscription sur l’un des registres : attrition, c'est-à-dire « regrettable » ou « non regrettable ». Et être marqué « non regrettable » annule les chances futures de travailler à nouveau à Facebook tout en diminuant considérablement les possibilités d'emploi dans l’une des entreprises de premier plan de la Silicon Valley.
« La façon dont vous le faites et le timing comptent beaucoup, et cela nécessite une connaissance du jeu », a déclaré l'ancien ingénieur de Facebook.
« Une fois que quelqu'un a eu l'une de ces choses ... c'est comme Voldemort », a déclaré l'un des anciens responsables de Facebook. « C'est un nom que tu ne peux pas dire. »
Selon l’un des anciens responsables de Facebook, auparavant, le taux d'attrition était inférieur à 5 %, mais il pense que ce taux a augmenté cette année. « Personne n’a vraiment quitté Facebook. Il n’y avait pas beaucoup d’emplois de meilleure qualité », a déclaré l’ancien de Facebook. « Maintenant ? Je pense que c'est normalisé. Les gens ne voient plus Facebook comme un job de rêve. Ils sont prêts à partir et peuvent envisager des endroits meilleurs. »
Source : CNBC
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