Il y a du nouveau dans l’affaire Cambridge Analytica impliquant Facebook et ayant conduit Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, à témoigner devant de nombreuses institutions y compris le Congrès américain. En effet, dans l’affaire de violation des données des utilisateurs du réseau Facebook, le PDG a été appelé à témoigner des pratiques de confidentialité de son entreprise pendant 10h d’interrogation pour expliquer l’utilisation qui est faite des informations recueillies sur les utilisations de son réseau social. Au cours de cet interrogatoire, M. Zuckerberg avait promis de répondre aux questions écrites des sénateurs dans un document. Il a tenu promesse le 11 juin dernier dans un document de 500 pages, dans lequel Facebook disait avoir des partenariats de partage de données avec les fabricants de téléphones, mais seulement dans le cadre de l’amélioration de l’expérience utilisateur, tout en ignorant de nombreuses autres questions.
Aux dernières nouvelles, Facebook aurait fourni de nouveaux détails beaucoup plus riches sur la nature de ses rapports avec 52 fabricants de matériels et logiciels, dont certains sont basés en Chine, dans le cadre de l’amélioration des services aux utilisateurs sur les terminaux comme les smartphones, dans un document de plus de 700 pages. Le document atteste que les partenariats de partage des données avec des entreprises durent depuis plusieurs années, se sont poursuivis cette année et certains continuent à ce jour.
Le document fournit une liste des sociétés partenaires qui ne sont pas seulement des fabricants de téléphones, mais certains sont plutôt dans le développement de systèmes d’exploitation et de logiciels. Ce sont entre autres, de grandes marques technologiques américaines telles qu'Apple, Amazon et Microsoft, ainsi que le géant technologique sud-coréen Samsung et les sociétés chinoises Huawei et Alibaba.
Facebook a fait des aveux sur certaines questions dans le document. « Nous avons fait appel à des sociétés pour créer des intégrations pour divers périphériques, systèmes d'exploitation et autres produits, où nous et nos partenaires voulions offrir aux gens un moyen de recevoir des expériences sur Facebook », indique la société. « Ces intégrations ont été construites par nos partenaires, pour nos utilisateurs, mais approuvées par Facebook. » Il indique également avoir mis fin à 38 des 52 partenariats et prévoit bientôt en terminer sept autres.
Facebook a fait, par ailleurs, l’objet de vives critiques de la part des sénateurs à propos de son partenariat de partage des données des utilisateurs avec des sociétés étrangères en l’occurrence les partenariats avec les sociétés chinoises de fabrication de téléphone, en particulier la société Huawei que les deux partis démocrates et républicains considèrent comme trop proche du gouvernement chinois, ce qui poserait encore plus de risques pour la vie privée et la sécurité des utilisateurs.
Ce document qui vient en réponse aux questions des sénateurs posées lors du témoignage du PDG de Facebook devant le Congrès américain, en avril dernier, est la seconde série de réponses adressées aux membres du comité de l'énergie et du commerce du Congrès. Il était attendu pour le vendredi, mais Facebook ne l’a soumis qu’aux environs de minuit.
Les questions des législateurs portaient essentiellement sur le rôle joué par la société Facebook dans l’affaire de violation de données utilisateur par Cambridge Analytica, qui a eu accès aux données de 87 millions d’utilisateurs dont 71 millions d’Américains via un quiz Facebook appelé « thisisyourdigitallife », qui a recueilli des informations sur ses utilisateurs immédiats ainsi que leurs amis sur le site.
Le document révèle aussi qu’après la restriction de l’accès aux données aux développeurs tiers en 2015, Facebook a accordé des rallonges spéciales d’exploitation de données d’utilisateurs à 61 applications telles que Hing et Spotify. Facebook reconnait également qu’au moins cinq développeurs « auraient théoriquement pu avoir accès à des données d'amis limitées » dans le cadre d'un test bêta. Aussi, les partenariats de partage de données avec les fabricants de téléphones soulèvent une véritable controverse dans la mesure où l’accès aux données avait été restreint un an plutôt.
Si Facebook a fait de nombreuses révélations dans ce document publié le vendredi nuit, il a aussi, comme dans le premier document, ignoré de nombreuses questions soulevées par les sénateurs. Facebook n'a ni dit pourquoi il n'a pas audité des applications, telles que celle qui était liée à la controverse de Cambridge Analytica, des années avant de faire l'objet d'un examen international, par exemple, ni fournir les noms des employés de l'entreprise responsables de la carence de surveillance. Il n’a pas répondu, non plus à la question du sénateur du Texas, Michael C. Burgess, qui voulait savoir le nombre d'utilisateurs qui ont effectivement lu ou accédé à ses politiques sur les conditions d'utilisation. Il a refusé de répondre si l'entreprise avait déjà envisagé de facturer les utilisateurs comme contrepartie à la diffusion d'annonces ciblées. Et il n'a pas répondu aux demandes de deux législateurs qui voulaient connaître le nombre de demandes que Facebook a reçues de l'agence de l'immigration et des douanes.
Plusieurs autres questions n’ont pas été répondues par Facebook telles que celles que la sénatrice de la Californie, Anna G. Eshoo, a soumises de la part des utilisateurs de Facebook de la Californie concernant les pratiques de confidentialité, de sécurité et le traitement controversé que Facebook fait de leurs données.
La Federal Trade Commission (FTC) a, par ailleurs, initié une enquête. Elle cherche à savoir si Facebook n’a pas violé un décret de consentement sur ses pratiques de confidentialité dans le traitement de données de tiers. Les responsables de Facebook ont qualifié les fabricants d'appareils tels que Samsung ou BlackBerry des fournisseurs et non des « tiers » dans le cadre de cette enquête.
Source : Washington Post
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Le , par Stan Adkens
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