
En théorie, grâce à une intelligence artificielle, on peut prédire le risque pour un patient de mourir bientôt, d’être réadmis à l’hôpital ou sa durée d’hospitalisation entre autres ; dans le cadre de ses recherches appliquées au domaine de la santé, Google, l’une des firmes les plus avancées de la filière, a publié sur un tel système il y a quelques mois. Pour les nostalgiques, une IA peut permettre de réimplémenter le comportement d’un personne décédée dans un être artificiel. Là on fait un peu dans le manga, mais James Vlahos, un journaliste passioné d’IA, s’est prêté au jeu pour tenter de conférer une immortalité à son défunt père. À la réalité, les exemples qui permettent de justifier le bien fondé des systèmes à la sauce « intelligence artificielle » sont légion. Toutefois, avec les résultats obtenus dans des domaines précis, il semble qu’une pause s’impose.
Tenez par exemple, ce cas recensé à Ningbo – une ville de la province de Zhejiang en Chine : un bus circule sur une rue avec une photographie de Dong Minzhu (présidente de Gree Electric Appliances – le plus grand fabricant chinois de climatiseurs) plaquée sur son côté, un système de surveillance routière musclé à l’intelligence artificielle capture la scène et classe la dirigeante comme un piéton qui a grillé le feu rouge. La suite est de faire honte à l’intéressé en affichant sa photo sur un écran géant et c’est ce qui s’est passé avec celle de Dong Minzhu.
Le fait est que les faux positifs de ce type de systèmes demeurent trop importants. La police de Ningbo n’a pas publié de chiffres, mais le parallèle avec Londres permet de se faire une idée. Après l’annonce de l’introduction d’une technologie de reconnaissance faciale à Stratford au mois de juillet, des journalistes du quotidien The Independent ont rapporté que le taux s’élève à 98 %. Les associations n’ont pas manqué de souligner le manque de maturité de la technologie, mais les responsables de la police de Londres se sont défendus en arguant que l’IA est assistée par les officiers de police.
Avec l’intelligence artificielle, des questions sur la responsabilité jaillissent en cas d’erreur. Les autorités de l’empire du Milieu ont conscience de la matérialisation de la fiction orwélienne de 1984 sur leurs terres et assument. L’incident s’est produit en milieu de semaine et la police de Ningbo a retiré la photographie de la dirigeante de l’écran géant après avoir formulé des excuses pour sa bavure. Les populations aussi ont conscience du contexte et semblent s’y être accommodées. La preuve, Gree Electric Appliances a fait une sortie sur Sina Weibo pour féliciter la police pour son dur labeur et appeler les populations à se plier aux règles du trafic routier.
La Chine a fait vœu de se positionner comme leader mondial en intelligence artificielle et le pays s’en donne les moyens. Sur le terrain, le gouvernement travaille à combiner les opérations de plus de 170 millions de caméras de sécurité publique afin de renforcer la capacité de son réseau de surveillance pour son milliard et demi de citoyens. D’après la firme IHS Markit, le nombre de caméras de surveillance en Chine pourrait atteindre 450 millions d'ici 2020.
Source : South China Morning Post
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