En Russie, dans le secteur du divertissement, plusieurs organisateurs ont déjà fait appel à l’expertise de NTechLab dans le domaine de la reconnaissance faciale. Pendant certains évènements, il est arrivé que soient mis en place un système qui recherche des visiteurs dans des banques d’images. Il suffit alors que ces visiteurs prennent des selfies et les envoient à un bot pour que leur soit renvoyées toutes les images sur lesquelles ils se trouvent.
La startup NTechLab n’a qu’un an d’existence et elle fait déjà beaucoup parler d’elle, notamment avec son application FindFace qui permet d’identifier un individu en s’appuyant sur la puissance d’un algorithme d’identification faciale couplée avec des bases de données de réseaux sociaux (pour le moment uniquement avec VKontakte, le Facebook russe). Niveau capacités de recherche, l’entreprise avance qu’il faut moins d’une seconde à son système pour trouver une personne dans une base de données comportant un milliard de photos. Pour Artem Kukharenko, 26 ans et co-fondateur de cette entreprise, cela confère « un avantage crucial pour résoudre des problèmes réels, comme trouver un criminel en temps réel ou identifier un client normal sur les caméras de surveillance d’un magasin ».
De plus, grâce au deep learning et à l’architecture des réseaux neuronaux, l’algorithme dispose d’un niveau de précision extrêmement élevé pour la reconnaissance : au championnat MegaFace Benchmark, le système de NTechlab a affiché une précision de 73 % avec une base de données contenant un million de photos et de 95 % avec 10 000 clichés. En ce qui concerne la vérification, c’est à dire l’étape de comparaison de deux photos, le système fonctionne parfaitement dans 99 % des cas. Pour rappel, la division Google X avait pris la seconde place du classement avec un degré de précision de 70 %.
Si ses prouesses sont admirables, des questions relatives à la vie privée ont été soulevées, notamment en avril dernier lorsqu’un photographe russe a voulu montrer au public les implications dangereuses que permet l’application. Il a photographié des dizaines de personnes inconnues dans le métro et a utilisé l’application pour les identifier. .
Dans un entretien avec le Wall Street Journal, Kukharenko et Kabakov, les co-fondateurs de l’entreprise, ont voulu balayer l’hypothèse selon laquelle cette technologie pourrait tomber entre de « mauvaises mains » Kabakov a avancé que, selon lui, le simple fait de posséder un smartphone signifie que vous ne pouvez pas échapper à la surveillance. « Il n’y a pas de vie privée », a-t-il déclaré, « votre gouvernement peut vous contrôler … vous pouvez prendre votre iPhone ou votre mobile Android et vous y verrez des informations sur votre comportement, vos déplacements, ce que vous achetez, de qui vous parlez », a-t-il continué.
Pourtant, la plateforme a fait les gros titres en Russie lorsqu’un groupe d’utilisateurs de VKontakte s’est servi de FindFace pour identifier et harceler des femmes qui ont tourné dans des films pornographiques disponibles en ligne. Ils sont allés jusqu’à envoyer des messages et des photos des scènes de ces femmes à leurs amis et connaissances. Selon NTechLab, les comptes de ces individus ont été fermés sur VKontakte et ils ont été bannis de FindFace, qui se targue d’avoir près d’un million d’utilisateurs.
NTechlab a déjà lancé un service de reconnaissance faciale basé sur le cloud afin de permettre à n’importe quelle entreprise de charger une banque d’images dans le système pour lancer des recherches mais également l’intégrer à ses propres services. L’entreprise a l’intention de proposer un SDK pour les développeurs tiers. Si la technologie de NTechlab connaît du succès en Russie, les co-fondateurs ont reconnus qu’il leur sera « plus difficile de vendre leur produit en Europe et aux Etats-Unis », même si pour le second cas il ne sera probablement pas difficile de convaincre les forces de l’ordre étant donné qu’elles se servent déjà de ce genre de système. En attendant, le Wall Streeet Journal indique que les caméras de sécurité à Moscou pourraient bientôt être connectées à cette technologie avancée de reconnaissance faciale pour scanner la foule à la recherche de potentiels suspects.
Source : Wall Street Journal
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