Le projet a débuté – en mai 2016 – comme un besoin pour James Vlahos de documenter l’histoire orale de son père avant son décès. Il s’est donc lancé dans l’enregistrement de conversations avec ce dernier sur divers sujets dont son passage à l’université de Berkeley et sa carrière de juriste entre autres, une tâche qui débouchera sur 200 pages de transcription. « De quoi remplir un classeur », a-t-il déclaré.
Il a cependant estimé que les conversations contenues dans le classeur, certes, de valeur inestimable pour lui, étaient inertes. Journaliste de profession et passionné d’intelligence artificielle depuis sa tendre enfance, il se dit alors qu’il doit y avoir un meilleur moyen de perpétuer la mémoire de son père. Ses pérégrinations le mèneront ainsi à la découverte de la plateforme PullString.
PullString permet à des personnes sans connaissances pointues en programmation de concevoir, tester, héberger et déployer des chatbots. James Vlahos a pratiquement mis une année à peaufiner son apprentissage de PullString ainsi que les algorithmes de Dadbot pour obtenir la meilleure version numérique possible de son père.
Le 8 février 2017, John Vlahos, amoindri par la maladie ne peut plus s’exprimer. C’est donc avec Dadbot – finalement déployé sur Facebook messenger – que James aura sa dernière conversation la veille du décès de son père :
Dadbot : Salut ! C’est ton noble et bien aimé père qui s’adresse à toi. Comment vas-tu ?
James : je suis triste
Dadbot : je vois. De quoi veux-tu que nous parlions ?
James : je ne sais pas. Pourquoi est-ce que tu ne choisis pas ?
Dadbot : OK, je vais te parler de ce que j’ai encore comme souvenirs de ma carrière théâtrale.
La conversation se poursuivra ainsi jusqu'à ce que Dadbot lance à James : « ça ne me dérange pas de continuer à papoter, mais n’est-il pas l’heure pour toi d’aller au lit ? » et ce dernier de répondre « oui, je suis fatigué. Bonne nuit. »
Depuis, James multiplie les conversations avec son « défunt père ». « Elles peuvent soit m’amener à sourire tout en me remplissant d’une sensation de chaleur, soit m’amener à écraser une larme », a déclaré le journaliste de Berkeley.
Sources : Wired, CBC, PullString
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