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Le Sénat rejette encore les propositions de loi contre la manipulation de l'information

Mais l'Assemblée nationale a le dernier mot

Le 2018-11-07 10:47:19, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Le mardi 6 novembre, le Sénat a encore rejeté les propositions de loi contre la manipulation de l'information en période électorale. En première lecture au mois de juillet, les membres de la chambre haute du Parlement français avaient déjà exprimé leur opposition à ces deux propositions - l'une ordinaire et l'autre organique - qu'ils ont jugées « au mieux inefficaces, au pire dangereuses » pour la liberté d'expression et celle de la presse. Les sénateurs avaient adopté des motions pour rejeter le texte en totalité, sans même l'examiner en séance.

Les propositions de loi visent à permettre à un candidat ou parti de saisir le juge des référés pour faire cesser la diffusion de « fausses informations » sous 48h durant les trois mois précédant un scrutin national. Elles touchent également à l'organisation des pouvoirs publics et donnent un pouvoir accru au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). En vertu de cette loi, le gendarme de l'audiovisuel pourra par exemple se permettre de suspendre la diffusion d'une chaîne étrangère en période électorale ou résilier sa convention, sous certaines conditions. En plus du pouvoir accru du CSA, les deux propositions de loi imposent aux plateformes numériques des obligations de transparence lorsqu'elles diffusent des contenus sponsorisés. Ces obligations incluent le fait de décliner l'identité des annonceurs et le montant de la contrepartie financière.


Après le rejet en bloc du Sénat et l'échec de la commission mixte paritaire réunie le 26 septembre dernier pour tenter de trouver un accord entre les deux chambres, l'Assemblée nationale a adopté en nouvelle lecture les propositions de loi contre les fake news, en y apportant quelques amendements. Mais les modifications apportées par la chambre basse n’ont visiblement pas convaincu les sénateurs : « L’Assemblée nationale a adopté 23 amendements sur un texte que nous n’avons pas adopté, je vous laisse juger du caractère abouti de ce texte… », ironise le sénateur (LR) Christophe-André Frassa, rapporteur.

« Se tromper est humain, persister dans son erreur par arrogance est diabolique. » C’est en citant également Cicéron que Christophe-André Frassa a voulu marquer son hostilité aux propositions de loi contre les fausses informations, émanant des députés de la majorité et soutenues par le gouvernement. « Sans rien écouter des réserves de fond émises à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement, le gouvernement a décidé de poursuivre l’examen de ce texte à la hussarde », lance le sénateur communiste Pierre Ouzoulias.

Comme en première lecture, les sénateurs ont donc estimé qu'il n'y avait « pas lieu de délibérer » sur les deux propositions de loi très controversées, en adoptant par 289 voix contre 31 des motions de rejet déposées par la commission de la Culture et la commission des Lois du Sénat. La position du Sénat ne devrait toutefois pas empêcher l'adoption de la loi dite « fake news », puisqu'aucune des deux commissions du Sénat n'a adopté de texte. En séance publique, la discussion portera donc sur les propositions de loi adoptées par l'Assemblée nationale en nouvelle lecture. Ces propositions doivent être définitivement adoptées le 20 novembre par l’Assemblée nationale qui a le dernier mot.

Sources : Sénat, Public Sénat

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  Discussion forum
261 commentaires
  • stardeath
    Expert confirmé
    Les medias ont créé les fake news, n'ont pas été punis, ont perdu leurs lecteurs.
    En retour, ils font maintenant du fact checking tout aussi mensonger, et ne seront toujours pas punis.

    Et maintenant, on a nos chers incompétents, qui ont participé et profité des points précédents qui veulent punir les «propagateurs»? Ils seront jugés coupables comment? Par qui?

    Je pense que les réponses sont déjà connus...
  • benjani13
    Membre extrêmement actif
    Perle du jour : Naima Moutchou, députée LREM et surtout rapporteure de la loi contre la manipulation de l'information, a diffusé sur son compte twitter... une fake news!

    https://twitter.com/Brevesdepresse/s...84307117219840

    https://www.francetvinfo.fr/economie...s_3053005.html
  • Jon Shannow
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par stardeath
    Et maintenant, on a nos chers incompétents, qui ont participé et profité des points précédents qui veulent punir les «propagateurs»? Ils seront jugés coupables comment? Par qui?

    Je pense que les réponses sont déjà connus...
    Mais, ça ne changera rien, car le système est fait de telle sorte que le "peuple souverain" n'est qu'un paravent démocratique qui cache une dictature ploutocratico-oligarchique des plus sournoise.

    Quand un mec comme Xavier Bertrand (qui veut devenir président de la république, excusez du peu) se félicite d'avoir recueilli la confiance des électeurs, et le résultat obtenu lui donne la légitimité pour mettre en place sa politique, alors même qu'il n'a obtenu que 55.07% des votes exprimés, ce qui représente : 19.23% des inscrits.


    Y a pas à dire, ça doit lui donner une sacré confiance, 19% !
    Ces gens ne doutent de rien.

    Et le système est très bien fait pour les protéger.
    En 2007 : Vous ne voulez plus des vieux de la vieille, vous voulez du renouveau ? Bon, on vous donne Sarkozy.
    En 2012 : OK Sarkozy a fait la même chose que les vieux de la vieille (en pire) ? Bon, on vous donne Hollande.
    En 2017 : OK, Hollande a fait comme Sarko. Vous allez voir le changement, ni droite, ni gauche, on vous donne Macron.
    Et en 2022, re-belote et dix de der. Le suivant sera exactement comme les précédents, à moins qu'on nous resserve du rab de Macron, qui sait. Des fois qu'il n'y ait personne d'autre.
    Mais, même avec 80% d'abstention, le prochain Président de la République sera investi par la confiance obtenu par la victoire des urnes !
  • TheLastShot
    Membre extrêmement actif
    Et en dehors des périodes électorales on s'en fout c'est ça ?
    Non parce que l'impression que ça donne c'est osef que le peuple soit manipulé du moment qu'il vote pour les bonnes personnes....
  • benjani13
    Membre extrêmement actif
    Allez, une nouvelle Fake News diffusée par un député LREM, c'est au tour de Cédric Villani:



    Premièrement ce n'est pas le bâtiment du Parisien qui a pris feu, mais une rangée de voiture devant. Deuxièmement, à l'heure ou j'ai vu ce tweet (20 minutes après), l'histoire était déjà tout autre. Les premiers éléments (et témoins) tendent vers une cause accidentel. Une voiture aurait eu une surchauffe moteur, a prit feu, feu qui s'est propagé aux véhicules adjacents. En tout cas, rien à l'heure du tweet ne permettait de conclure à un acte criminel. Mais M. le député nous vend l'histoire de journalistes pris aux pièges des flammes à cause des vilains gilets jaunes. Bravo...

    EDIT:

    Et Richard Ferrand:


    Et la député LREM Olivia Grégoire:


    Et je ne compte pas le nombre effrayant de journalistes ayant écrit/partagé le même genre de message. Ces mêmes journalistes qui s'offusque d'être détesté par les gilets jaunes, mais qui les accusent de tous les maux sans même vérifier les informations. C'est pas comme ça que ça va s'arranger...
  • Ecthelion2
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par pierre-y
    Ou c'est ironique, c'est que macron a lui même menti sur la part des gros dons qu'il a reçut pendant la présidentielle, en laissant sosu entendre qu'il était surtout soutenu par les classes moyenne et populaire. D'ailleurs est ce qu'une promesse non tenu peut être considéré comme une fake news...
    Non mais tout ce qu'ils disent va à contre-sens de ce qu'ils font.

    Ils prônent la fin de l'anonymat sur Internet et la lutte contre les fakenews, alors que plus des 3/4 des comptes macronistes sur Twitter et autres sont des fakes / des comptes anonymes, qui sont félicités pour leur travail par Griveau et compagnie.

    On ne peut pas plus se foutre de la gueule des français que ces gens-là...
  • Neckara
    Inactif
    Envoyé par Malick 
    La mise en place d’un dispositif de signalement accessible et visible

    1. Les opérateurs de plateforme en ligne ont l'obligation de mettre en place un dispositif facilement accessible et visible et qui permettra aux utilisateurs de signaler les fausses informations qui pourraient troubler l'ordre public ou altérer la sincérité du scrutin, surtout lorsque ces informations proviennent de contenus promus pour le compte d’un tiers.


    S'ils conseillent un dispositif de signalement, il faut aussi qu'ils précisent un mécanisme de recours pour le signalé, sinon c'est juste irresponsable.

    Envoyé par Malick 
    La promotion des contenus issus d'entreprises et d'agences de presse et de services de communication audiovisuelle

    Ah ? Je croyais que le but était de lutter contre les fake news ?

    Balayer devant leur porte ne ferait pas de mal non plus, et aurait, je pense, un très fort impact dans la lutte contre les fake news.
  • olaxius
    Membre éclairé
    Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse

    Article 27
    Version en vigueur depuis le 01 janvier 2002
    Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
    La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d'une amende de 45 000 euros.

    Les mêmes faits seront punis de 135 000 euros d'amende, lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver l'effort de guerre de la Nation.
    Je viens de leur trouver la solution .
    Le plus dur est fait . Maintenant ils peuvent aller se gaver de petits fours ...
    Quand on voit les personnes , que l'on classe parmi l'élite intellectuelle qui se fourvoient dans ce genre de commissions , c'est à vomir .
    A quand une loi pour interdire les commissions qui ne servent à rien ??
  • halaster08
    Expert confirmé
    Envoyé par Ryu2000
    Je n'ai jamais dis que Walter Hallstein avait choisi de bosser pour eux, j'ai dis qu'il avait été officier dans la Wehrmacht et qu'il avait participé au projet "Das Neue Europa", ce qui est totalement vrai.
    Et du coup c'est quoi le problème ? En quoi ç'est une mauvaise chose ?
  • TotoParis
    Membre expérimenté