Avec le rôle qu’il joue désormais dans la diffusion d’informations à travers le monde, Facebook a été accusé d’avoir influencé les élections présidentielles des États-Unis, en ne faisant pas le nécessaire pour bloquer les fake news qui ont circulé sur le réseau social. Après avoir banalisé l’affaire, la firme de Mark Zuckerberg a fini par travailler sur la mise en place d’une solution pour essayer de contrer ce phénomène sur sa plateforme.
Facebook a choisi de solliciter des organisations spécialisées dans le fact-checking, c’est-à-dire, qui seront chargées de vérifier la véracité des informations publiées sur le réseau social. Mais Facebook compte avant tout sur ses utilisateurs pour signaler tout article qui relèverait de la désinformation. Si un article est signalé par un certain nombre d’utilisateurs, Facebook va le soumettre aux organisations de fact-checking pour vérifier si cet article signalé relève bien de la désinformation ou s’il s’agit d’une fausse alerte. Pour les articles attestés comme étant de la désinformation, Facebook va afficher un avertissement aux utilisateurs en plus de veiller à ce qu’ils soient moins susceptibles de s’afficher dans les fils d’actualité. Le réseau social a également annoncé qu’il va bannir de son réseau publicitaire Audience Network les sites qui rapportent de fausses actualités.
Le mois dernier, Facebook a commencé à tester sa solution anti fake news aux États-Unis, en promettant de la déployer dans d’autres pays. Le choix du réseau social pour la prochaine destination pour tester son outil s’est porté sur l’Allemagne.
L’Allemagne fait partie des pays qui prennent très au sérieux le problème de la désinformation et son éventuelle influence sur ses élections. Alors que les élections générales approchent à grands pas, Berlin a accusé Moscou de vouloir s’y inviter, comme la Russie l’aurait fait pour les États-Unis.
Commentant la prétendue manipulation russe de l'élection présidentielle américaine en faveur de Donald Trump, Wolfgang Bosbach, membre du parti conservateur CDU d'Angela Merkel, a déclaré qu’il existe « un danger général - pour les élections fédérales de 2017 également - de trafic d'influence via une infiltration ciblée de l'extérieur, dans le but de manipuler des faits ou des opinions ». Allant dans le même sens que Bosbach, Rolf Muetzenich, porte-parole des affaires étrangères et membre du Parti social-démocrate (SPD), estimait également que « malheureusement nous ne pouvons exclure de telles activités [de manipulation extérieure] en Allemagne… Dans la campagne électorale, nous devrons également faire face à des distorsions et à de fausses informations », a-t-il dit.
Paranoïa ou pas, l’Allemagne et le parti d’Angela Merkel semblent convaincus de ce qu’ils avancent et prêts à sanctionner Facebook et les réseaux sociaux qu’ils accusent de ne pas faire suffisamment d’efforts pour lutter contre le phénomène des fake news. Thomas Oppermann, président du PSD au Parlement a appelé en décembre à adopter une loi qui vise à imposer une amende allant jusqu'à 500 000 euros à Facebook et ses pairs chaque fois qu’un article attesté comme étant de la désinformation n’est pas supprimé après 24 heures.
Interrogé par CNN sur les raisons d’avoir choisi l’Allemagne, un porte-parole de Facebook n’évoque toutefois rien de plus que le fait que le pays soit prêt à expérimenter sa solution. « Lorsque nous avons lancé ce programme aux États-Unis, nous avons dit que nous allions étendre le projet pilote à d'autres pays au fil du temps. Nous avons écouté notre communauté et entamé des discussions avec d'autres partenaires dans le monde », dit-il. « Le fait que les partenaires allemands soient prêts nous permet de commencer les tests en Allemagne », poursuit-il en ajoutant qu’ils comptent poursuivre le déploiement de leur solution dans d’autres pays prochainement.
Source : CNN
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Voir aussi :
Après les États-Unis, l'Allemagne accuse la Russie de vouloir perturber ses élections, la France doit-elle craindre aussi une manipulation russe ?
L'Allemagne veut faire payer jusqu'à 500 000 euros à Facebook et aux autres réseaux, si les fausses actualités ne sont pas supprimées après 24 heures
Facebook commence à tester son outil pour bloquer les fake news en Allemagne
Où les autorités craignent de la désinformation lors des élections
Facebook commence à tester son outil pour bloquer les fake news en Allemagne
Où les autorités craignent de la désinformation lors des élections
Le , par Michael Guilloux
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !