L’industrie des véhicules autonomes est en pleine croissance et les différents acteurs impliqués dans cette industrie (constructeurs, gouvernements, régulateurs…) mettent tout en œuvre afin de ne pas passer à côté d’une technologie qui pourrait, à l’avenir, représenter un maillon incontournable de la croissance économique, de la sécurité (routière en particulier) et de la transition écologique.
Il y a actuellement une compétition acharnée pour attirer les investissements en R&D et les meilleurs ingénieurs dans le domaine des voitures autonomes et des pays comme les États-Unis, l’Allemagne, le Japon ou le Royaume-Uni ont pris de l’avance dans la course aux voitures autonomes.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré dimanche au quotidien Le Parisien que l’administration Macron va demander aux constructeurs automobiles de contribuer au financement d’un programme d’échange élargi qui devrait permettre de retirer de la circulation les voitures plus anciennes et polluantes, tout en encourageant les Français à acheter des voitures plus écologiques (hybrides, électriques ou autonomes).
L’actuel programme de mise à la casse financé par le gouvernement français, qui vise principalement les vieilles voitures diésel, est déjà sursouscrit et Le Maire a déclaré qu’il allait maintenant rencontrer le ministre de l’Environnement, François de Rugy, et des constructeurs automobiles comme Renault et le Groupe PSA, afin de discuter ensemble « ;des mesures visant à accélérer la transition écologique du parc automobile ;» français. Il sera notamment question d’inciter les constructeurs automobiles à contribuer davantage pour soutenir cette transition écologique au travers, par exemple, d’une prime de reconversion des vieux véhicules renégocier, comme c’est déjà le cas en Allemagne.
L’élargissement de cette incitation devrait en partie financée par le durcissement de la taxe sur les véhicules polluants, adopté mardi dernier par les autorités françaises, qui devrait augmenter de 40 millions d’euros pour atteindre un total de 610 millions d’euros l’an prochain afin de financer des contributions pour l’achat de voitures plus écologiques et par la même occasion peut-être stimuler les investissements en R&D dans le secteur des voitures autonomes en France.
Il faut rappeler qu’en aout 2017, Emmanuel Macron avait annoncé que l’intelligence artificielle et les voitures autonomes font partie de ses priorités, dans le domaine du numérique. Le Président français a exprimé son souhait de voir son pays s’imposer dans ces domaines en contribuant à la définition de la règlementation et des normes du secteur numérique à l’échelle européenne.
Faisant écho à l’appel du Président de la République, le Premier ministre Édouard Philippe a réaffirmé le caractère prioritaire accordé par l’administration Macron à l’industrie des véhicules autonomes et désigné, en novembre 2017, Anne-Marie Idrac, ancienne secrétaire d’État aux transports et patronne de la RATP, comme haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes. Cette dernière a publié à la mi-mai 2018 un rapport sur le développement des voitures autonomes qui prévoit d’autoriser la mise en circulation des véhicules autonomes de niveau 3 (sur une échelle de 5) dès 2020 et ceux de niveau 4 dès 2022.
Bruno Le Maire a, par ailleurs, souhaité l’adoption de la Loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) avant la fin de l’année 2018, une disposition règlementaire qui prévoit que les expérimentations des véhicules autonomes sur routes ouvertes soient possibles sur tout le territoire français en l’absence de tout conducteur (niveau 5 d’autonomie).
Le gouvernement français semble avoir perçu les doléances des constructeurs automobiles qui d’une manière générale, que ce soit en France ou en Allemagne, estiment que l’accent devrait être mis sur l’encouragement des propriétaires de voitures à échanger leurs anciens modèles classiques, diésel notamment, contre des véhicules plus propres hybrides, électriques ou autonomes afin de redonner un coup de fouet aux ventes et de booster la transition écologique.
Source : Reuters
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Le , par Christian Olivier
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