Les responsables des géants technologiques américains d’Internet et des réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Google) ont récemment été convoqués par les deux chambres du Congrès des États-Unis où les républicains sont pour le moment majoritaires. Cette audition visait à prendre connaissance des avancées réalisées en matière de cybersécurité et de lutte contre les fausses informations par chacun de ces acteurs afin de limiter les risques liés à la survenue d’éventuelles nouvelles ingérences étrangères dans le processus électoral du pays.
Signalons au passage que Google est la seule entreprise du trio à avoir poliment décliné l’invitation des politiques US qui réclamaient la comparution du directeur général d’Alphabet, Larry Page, ou du CEO de Google, Sundar Pichai. À la place de Page, la firme de Mountain View a proposé Kent Walker, le directeur juridique d’Alphabet. La Chambre des représentants a refusé de recevoir Walker, ce qui n’a malgré tout pas dissuadé la filiale d’Alphabet de publier mardi la déposition écrite de Kent Walker dans laquelle il affirme que la société prend très au sérieux la question des ingérences étrangères.
Facebook, par la voix de sa directrice générale adjointe, Sheryl Sandberg, et Twitter, par la voix de son directeur général, Jack Dorsey, ont donc été les seuls à se présenter mercredi devant le Congrès US pour défendre les initiatives engagées par leur groupe respectif afin de limiter les risques liés à la survenue d’éventuelles nouvelles ingérences étrangères dans le processus électoral américain.
Sheryl Sandberg et Jack Dorsey ont reconnu devant la commission du Renseignement du Sénat que leurs sociétés n’avaient pas été suffisamment promptes à réagir après la supposée ingérence russe, lors de la campagne électorale américaine de 2016, tout en assurant que des efforts importants ont été faits depuis afin d’éviter qu’une pareille situation ne se représente à l’avenir.
« ;Nous avons supprimé des centaines de pages et de comptes impliqués dans un comportement trompeur coordonné, ce qui signifie qu’ils ont induit les autres en erreur sur leur identité et sur ce qu’ils faisaient ;», a déclaré Sandberg devant les sénateurs, avant d’ajouter : « ;Lorsque de mauvais acteurs essaient d’utiliser notre site, nous les bloquons ;».
Assurant dans sa déposition écrite rendue publique mardi que Twitter « ;ne prend aucune décision dictée par une idéologie politique ;», Jack Dorsey a quant à lui insisté, lors de son audition, sur le fait que son entreprise avait considérablement renforcé la surveillance des opérations de manipulation sa plateforme. À cet effet, il a rappelé que le mois dernier, Twitter a signalé aux autorités l’existence de comptes soupçonnés d’être basés en Iran et procédé à la suppression de 770 comptes qui avaient vraisemblablement enfreint les règles de la plateforme.
Il semble, malgré tout, que les plaidoyers des représentants de Facebook et Twitter n’aient pas réussi à satisfaire les attentes des élus américains. S'exprimant à ce propos, le président républicain de la commission sénatoriale, Richard Burr a déploré : « ;Malheureusement, rien n’a été fait pour résoudre ce que j’avais décrit en novembre (2017) comme une “vulnérabilité en matière de sécurité nationale” et un “risque inacceptable” ;». D’après lui, « ;ce problème ne va de toute évidence pas disparaitre. Je ne suis même pas sûr que l’on aille dans la bonne direction ;».
À la suite de cet interrogatoire des responsables de Facebook et Twitter, le Nasdaq a reculé de 1,4 %, contre - 1,74 % pour l’indice des valeurs technologiques du S&P, mercredi en fin de matinée. Les titres Facebook et Twitter ont respectivement perdu 1,8 % et plus de 5 % de leur valeur en bourse.
La semaine dernière, Donald Trump a ciblé le moteur de recherche de Google, l’accusant de mettre davantage en valeur les articles critiquant sa personne au détriment de ceux qui assurent une « ;couverture honnête ;». Plus tard, le président américain a fustigé les géants américains des réseaux sociaux en les accusant d’interférer dans la campagne électorale de mi-mandat au Congrès dans le but selon lui de favoriser une victoire démocrate. Il n’a d’ailleurs pas hésité à qualifier Facebook et Twitter de « ;super libéraux ;» au sens politique du terme.
Source : Reuters
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Le , par Christian Olivier
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