
Poutine aurait même donné des instructions spéciales ordonnant de pirater les élections américaines, selon la CIA qui dit avoir intercepté lesdites instructions. Ayant donc identifié les raisons exogènes, les USA s’intéressent désormais aux raisons endogènes. Il faut comprendre ce qui n’a pas fonctionné à l’intérieur du pays pour s’assurer que même si l’envie prenait à un autre pays de réessayer d’influencer les élections US, il n’y arriverait pas. Et pour ce faire, Facebook, Google, Twitter et d’autres géants de la tech doivent être en mesure de garantir leur capacité à empêcher toute tentative d’influence électorale sur leurs plateformes.
C’est donc dans cette optique que le Sénat a envoyé une invitation à Facebook, Twitter et Google pour que les responsables de ces trois titans viennent s’exprimer sur ce qui s’est passé en 2016 et sur ce qu’ils comptent faire pour que cela ne se reproduise pas. A cette invitation, Facebook et Twitter ont répondu en décidant d’envoyer respectivement Sheryl Sandberg (COO de Facebook) et Jack Dorsey (CEO de Twitter). Le CEO de Google, quant à lui, a décliné l’invitation et proposé d’envoyer Kent Walker, avocat et vice-président des affaires mondiales chez Google.
« Il y a des chances pour qu'il y ait une chaise vide là-bas. Et je pense que beaucoup plus de questions auraient pu être traitées s’ils envoyaient un décideur supérieur et pas simplement leurs avocats », a déclaré le sénateur démocrate de Virginie Mark Warner qui est également vice-président du comité sénatorial. Aucune précision n’a été donnée quant à la raison pour laquelle ni Sundar Pichai (CEO de Google) ni Larry Page (CEO d’Alphabet Inc.) ne se présenteront au Sénat.
Il faut préciser qu’en ces temps troubles où les leaders de la tech font face à controverse sur controverse, Google s’est toujours arrangé pour contourner les zones de turbulences. Google Search est le moteur de recherche dominant, YouTube est le site de diffusion vidéo le plus populaire, Google Chrome est le navigateur le plus populaire et Android est le système d'exploitation sous lequel est livrée la majeure partie des mobiles qui ne viennent pas de chez Apple. Par ses services, Google est l'une des entreprises de tech les plus lucratives au monde.
Et ce sont les données personnelles d’utilisateur qui génèrent la flopée de milliards qui font le chiffre d’affaires de Google, puisque grâce à sa kyrielle de services, l'entreprise utilise les données que vous fournissez pour cibler les annonces en fonction de votre emplacement, de vos vidéos, de vos requêtes et de vos achats avec votre carte de crédit. Et il est encore plus indiscutable pour le Wall Street Journal que Google ne prend pas de réelles mesures efficaces sur ses services pour contrôler l’accès de tiers aux comptes utilisateurs.
Et pourtant, Google est bien moins inquiété que Facebook, par exemple, qui a pourtant pris ses responsabilités, reconnu ses erreurs et pris l’engagement de ne pas les laisser se reproduire. Pis encore, exactement comme l’an dernier, les responsables de Google se préparent à envoyer leur avocat débiter un bon vieux laïus juridique plutôt que de prendre leurs responsabilités devant le Sénat.
La position de Google au sommet de la chaîne alimentaire de son domaine ne fait donc absolument aucun doute. Et, c’est pour cette raison que l’entreprise devrait réellement songer à envoyer un vrai responsable décisionnaire au Sénat. L’entreprise doit convaincre les USA qu’elle fera tout pour empêcher que ses plateformes soient employées à des fins visant à porter atteinte au pays. Elle doit également expliquer comment elle compte s’y prendre. Il faut donc que Google prenne ses responsabilités au sérieux et voie le bien-fondé d’envoyer son leader répondre aux questions qui taraudent les esprits depuis 2016, exactement comme Facebook l’a fait avec Mark Zuckerberg qui a déjà été entendu par le Sénat ou encore comme Twitter l’a fait avec Jack Dorsey pour l’affaire du théoricien du complot Alex Jones.
De nombreux internautes se sont prononcés sur la question et la tendance générale se dégageant de leurs interventions est assez surprenante. Globalement, ils trouvent que les sénateurs sont si « analphabètes » en matière de technologie qu’ils ne savent même pas quelle question poser pour obtenir les réponses dont le peuple a besoin. Un autre avis intéressant explique le refus du CEO de Google de se présenter au Sénat en disant qu’il vaut mieux envoyer une personne familière avec le sujet plutôt que le premier responsable qui ne l’est pas forcement, puisqu’il doit piloter toutes les activités et n’a donc pas le temps de s’appesantir sur un seul sujet, aussi important soit-il.
Source : CNBC
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