
Et prône une économie durable
La Chine et la Corée du Sud sont considérées comme deux des plus grands marchés d’échange de monnaies cryptographiques au monde et la plupart des décisions prises à l’égard de ces monnaies dans ces pays sont susceptibles d’impacter sérieusement sur la dynamique des cours mondiaux de ces monnaies.
Les autorités de régulation de la Chine ont récemment adopté de nouvelles mesures contraignantes visant notamment à circonscrire les activités de minage des monnaies cryptographiques et réduire la marge de manœuvre et le nombre de plateformes d’échange qui les exploitent. L’introduction de ces mesures non incitatives devrait également permettre à Pékin de lutter contre le blanchiment d’argent sur les plateformes d’échange adossées à ces monnaies, d’enrayer les fuites de capitaux hors du pays et d’éviter que le phénomène des monnaies virtuelles ne prenne de l’ampleur sur le marché financier local.
De son côté, la Corée du Sud a récemment introduit de nouvelles lois qui ont conduit, dans un premier temps, au bannissement des levées de fonds en monnaies cryptographiques (ICO) et qui pourraient à l’avenir déboucher sur l’interdiction pure et simple du trading des monnaies virtuelles dans le pays.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’économie et des finances français, Bruno Le Maire, a fait part officiellement de sa volonté de mettre sur pied une mission sur les monnaies cryptographiques. Cette annonce a été effectuée par le ministre devant la presse lors de la cérémonie pendant laquelle il présentait ses vœux pour 2018. Durant son allocution, Bruno Le Maire a précisé que cette mission sera menée par un ancien sous-gouverneur de la Banque de France du nom de Jean-Pierre Landau.
La Banque de France est une institution connue pour ses critiques acerbes et renouvelées contre les monnaies virtuelles d’une manière générale et le bitcoin en particulier, via notamment l’autorité de contrôle prudentiel et de résolution. En outre, Jean-Pierre Landau a publié en 2016 une tribune dans le Financial Times afin de prévenir contre les dangers de « la folie du bitcoin » qu’il comparait à un phénomène apparu au 17e siècle plus connu sous le nom de tulipomanie, d’où sa référence à « la tulipe du 21e siècle ».
Les propos de cet ancien sous-gouverneur de la Banque de France ne sont pas sans rappeler ceux du PDG de JP Morgan qui, il n’y a pas si longtemps, affirmait que les cryptomonnaies c’est du vent et une fraude, avant de déclarer qu’il regrette ses propos : « Cette monnaie ne va pas marcher. On ne peut pas avoir un système où des gens créent une monnaie avec du vent et penser que les gens qui l’achètent sont vraiment malins. »
Matignon, comme la plupart des autres gouvernements à l’échelle mondiale, ne semble pas, pour le moment du moins, favorable à l’adoption des devises électroniques qui sont créées à partir de la technologie des « blockchains » et qui s’échangent en ligne sans être régulées par une juridiction clairement définie.
« Nous voulons une économie stable : nous refusons les risques de spéculation et les possibles détournements financiers liés au bitcoin », a lancé Bruno Le Maire pendant son discours avant d’ajouter :
« Cette mission me proposera des orientations sur l’évolution de la réglementation pour mieux en maîtriser le développement et empêcher leur utilisation à des fins d’évasion fiscale, de blanchiment ou de financement d’activités criminelles ou de terrorisme. »
En attendant le rapport final de Jean-Pierre Landau, le chargé de mission désigné pour les questions ayant trait aux devises cryptographiques, Bruno Le Maire envisagerait de porter le sujet devant le G20 à l'occasion du prochain sommet d'avril 2018 pour des concertations élargies autour de la régulation du bitcoin.
Le ministre de l’Économie et des Finances français a également rappelé que « la France a relancé le projet de taxation des géants du numérique » en affirmant que « nous ne lâcherons rien dans ce domaine. La définition des nouvelles règles fiscales internationales est décisive pour la justice et pour l’efficacité de l’économie mondiale. »
« Nous voulons une économie durable : développer les énergies renouvelables, promouvoir une consommation plus sobre en énergie, financer la recherche sur le stockage des énergies renouvelables, ce ne sont pas des contraintes, ce sont des opportunités », a conclu Bruno Le Maire.
Source : Discours de Bruno Le Maire (PDF)
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