
Pour information, une ICO désigne une levée de fonds en cryptomonnaies. Il peut s’agir de financer une nouvelle blockchain, mais dans la plupart des cas il s’agit d’émettre un jeton ou de créer une application décentralisée basée sur une blockchain déjà existante comme Bitcoin ou Ethereum. Ce nouveau mode de financement est donc favorisé par la croissance des monnaies cryptographiques.
Certains noms bien connus dans la Silicon Valley ont déjà utilisé les levées de fonds en cryptomonnaies pour financer leurs projets. C’est le cas par exemple de Brendan Eich, ancien CEO de Mozilla Corporation. Pour son nouveau navigateur sans publicité baptisé Brave, il a pu recueillir, en fin mai, 35 millions de dollars en seulement 30 secondes en vendant des millions de BAT (Basic Attention Tokens). Le BAT sera donc le jeton qui sera utilisé comme méthode de paiement interne pour les services qui seront proposés sur Brave. Les personnes qui utilisent le navigateur Brave pourront en effet utiliser leur BAT pour afficher des pages Web sans publicité, et les annonceurs auront besoin du jeton pour payer afin que leurs annonces soient affichées. Ainsi, plus il y aura d’utilisateurs et d’annonceurs, plus le BAT sera demandé et pourra prendre de la valeur ; ce qui sera profitable aux investisseurs qui pourraient alors recevoir des dividendes en retour. Cela peut donc avoir des effets de réseau, c’est-à-dire encourager les utilisateurs à faire en sorte que leurs amis utilisent le navigateur.
Depuis le début de l'année, 65 projets ont pu collecter 522 millions de dollars à travers les ICO, d’après Smith & Crown, une entreprise de recherche axée sur la nouvelle industrie. Le mois dernier, une petite équipe d'ingénieurs informaticiens en Lituanie a recueilli 14 millions de dollars en 45 minutes en vendant des jetons appelés Mysterium, qui visent à donner accès à un service de données en ligne chiffré qui est encore en développement. Et la semaine dernière, une autre équipe de développeurs en Suisse a recueilli environ 100 millions de dollars en vendant une monnaie qui sera utilisée sur un logiciel de chat en ligne qui n'est pas encore disponible, mais qui est connu sous le projet baptisé Status.
Dans tous ces cas, l’idée de base est qu’une fois que ces projets seront lancés, ce sont les monnaies créées qui seront utilisées comme moyen de paiement interne. Et si le succès est au rendez-vous, les investisseurs pourraient être récompensés avec les dividendes.
Cette manière de collecter des fonds en ligne rend plus facile que jamais pour les entrepreneurs de collecter d'importants fonds sans faire face aux tracas des régulateurs et contraintes relatives à la protection des investisseurs. Il faut toutefois noter que lorsque les entrepreneurs vendent de nouveaux jetons, ils demandent un paiement en bitcoins ou ethers. Les banques conventionnelles et les institutions financières sont donc essentiellement exclues, ce qui permet aux ICO de passer outre le contrôle des régulateurs. Le fait que le système soit peu régulé, sinon pas du tout, est donc un inconvénient notamment pour les investisseurs.
Source : New York Times
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