Elles sont encensées par certains, dénigrées par d’autres : le chemin qui doit mener les monnaies virtuelles vers la gloire ou la déchéance n’est pas de tout repos. Il est difficile actuellement d’évoquer le sujet de ces monnaies électroniques sans penser d’abord à la plus célèbre d’entre elles, le bitcoin, qui a vu son cours s’envoler et atteindre le niveau record de 19 ;000 USD en décembre 2017, alors qu’elle plafonnait aux alentours de 1000 USD encore en janvier 2017. On estime d’ailleurs que toutes les secondes, trente personnes supplémentaires investissent dans un portefeuille en bitcoins.
L’évolution fulgurante des cours des monnaies cryptographiques sur les places de marché et l’attitude des gouvernements et de certains dirigeants de grandes institutions financières vis-à-vis de ces cryptomonnaies alimentent bon nombre de débats sur la toile depuis plusieurs mois déjà.
En septembre 2017, Jamie Dimon, le PDG de la banque JP Morgan Chase & Co n’avait pas mâché ses mots lorsqu’il a qualifié le bitcoin de « ;fraude ;», assurant que la monnaie n’était pas viable et allait « ;exploser en vol ;». Le banquier réputé pour son franc-parler était même allé jusqu’à menacer de licenciement les traders de son entreprise qui se hasarderaient à flirter avec les monnaies cryptographiques.
« ;Cette monnaie ne va pas marcher. On ne peut pas avoir un système où des gens créent une monnaie avec du vent et penser que les gens qui l’achètent sont vraiment malins ;», avait-il lancé lors d’une conférence qui se déroulait à New York.
L’intervention de Jamie Dimon coïncidait avec l’annonce par les autorités de régulation chinoises de nouvelles mesures contraignantes visant à circonscrire les activités de minage des cryptomonnaies ainsi qu’à réduire la marge de manœuvre et le nombre de plateformes d’échanges qui exploitaient ces monnaies. Le tour de vis de Pékin avait eu un impact négatif très prononcé sur la dynamique des cours mondiaux des monnaies cryptographiques en général et du bitcoin en particulier, provoquant la chute brutale des cours de ce dernier de près de 10 % en l’espace de 24 heures seulement.
Tous ces évènements se sont produits dans un contexte tendu alimenté par d’intenses spéculations autour du devenir de la monnaie virtuelle phare du moment (le bitcoin) à l’échelle mondiale. Les investisseurs étaient à l’affût du moindre signe pouvant annoncer le début de l’éclatement de la bulle financière ou au contraire la poursuite de son expansion.
Dans une interview diffusée récemment par le média Fox, Jamie Dimon déclare maintenant regretter les propos qu’il a tenus à ce moment-là. Le « ;buzz ;» suscité par ses mots aurait servi les intérêts du bitcoin, dont les cours ont continué d’augmenter, au lieu de produire l’effet inverse.
Bien qu’il ait assuré n’éprouver aucune forme d’intérêt pour la monnaie virtuelle qu’il a auparavant vivement critiquée, il n’a pas tari d’éloges envers la « ;blockchain ;», la technologie qui sous-tend le fonctionnement des monnaies électroniques.
« ;La blockchain est réelle. On peut avoir des cryptoyens et des cryptodollars ;», a affirmé le PDG de JP Morgan pendant l’émission.
En octobre, la directrice financière de JP Morgan, Marianne Lake, a tenté de limiter les dégâts occasionnés par la sortie médiatique de son patron en affirmant que la banque était « ;très ouverte d’esprit à la possible utilisation future de devises digitales qui sont correctement contrôlées et régulées. ;»
Malgré les critiques de Dimon, plusieurs banques, opérateurs boursiers et entreprises se sont alignés derrière la nouvelle tendance des monnaies cryptographiques, déclenchant une forte augmentation de leur valeur sur les places boursières.
Source : Reuters
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