Le géant du Web n’a payé que 20,5 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices en France en 2020, rapporte Capital. Un « minuscule » impôt selon le site d'actualités économique et boursière qui estime que Google aurait dû payer au moins dix fois plus s’il déclarait au fisc français ses revenus effectivement générés dans l’Hexagone.
Le site spécialisé explique cela par le montage d’optimisation fiscale mis en place par Google, comme bien d'autres géants américains de la technologie. Un système qui leur permet de déclarer en Irlande (un pays où les bénéfices des sociétés sont bien moins taxés) une très grande partie des revenus qui ont été effectivement générés d'autres pays. C'est ainsi que Google a annoncé au fisc français un chiffre d'affaires de 576 millions d’euros ; lequel correspondrait uniquement aux services rendus par la filiale française aux autres entités du groupe.
D'après les calculs de Capital, le chiffre d’affaires effectivement réalisé en France par Google s'élèverait au minimum à 2,5 milliards d’euros sur la base de plusieurs sources. Et là encore, il ne s'agirait que des revenus de la publicité dans les moteurs de recherche. Or, ce n'est pas la seule activité de Google en France. Et au niveau mondial, les revenus tirés du moteur de recherche représentent 57 % du chiffre d'affaires de Google. En appliquant ce même taux à la France, Capital déduit que le chiffre d’affaires effectivement généré par Google dans l’Hexagone pourrait aller jusqu’à 4,5 milliards d’euros.
En 2018, Google avait payé bien moins, plus précisément 17 millions d'euros. À l'époque, Le Parisien avait attiré l'attention sur ce paradoxe : géant du Web, mais petit contribuable. Un montant d'impôt très faible qui devrait interpeller vu qu'en France, Google écrase tout dans le secteur du numérique : son moteur de recherche captait 94 % des requêtes, Android (son système d'exploitation pour smartphone) équipait 80 % des mobiles vendus en France et 46 millions de Français se rendaient sur YouTube chaque mois. « Google réussit l’exploit de ne pas payer en France plus d’impôts qu’une PME », disait le site d'actualités pour s'insurger contre cette « anomalie ».
Toutefois, au regard du système fiscal international, on peut dire que c'est de manière légitime que Google a payé 20,5 millions d’euros d'impôts sur bénéfices en 2020. Contacté par Capital, un porte-parole de Google France n'a pas hésité à utiliser son droit de réponse et rappeler la nécessité d'une réforme fiscale au niveau de l'OCDE. « En tant qu'entreprise internationale, nous payons la majorité de notre impôt aux États-Unis, notre pays d'origine, ainsi que tous les impôts dus dans les pays dans lesquels nous opérons. Nous restons persuadés qu'une réforme coordonnée du système fiscal international via l’OCDE est la meilleure façon d’offrir un cadre clair aux entreprises opérant dans le monde entier. » a-t-il déclaré. Reste à savoir si la réforme attendue permettra de corriger le problème d'optimisation fiscale.
Source : Capital
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Impôts sur bénéfices : 20,5 millions d'euros payés par Google en France en 2020,
Un montant attendu pour un géant du Web ?
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Le , par Michael Guilloux
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