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Les médecins confrontés au COVID-19 utilisent les médias sociaux pour trouver des solutions en temps réel,
Même si cela amène parfois à adopter de nouvelles manières de faire dans la profession

Le , par Victor Alisson

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Jamais auparavant les médias sociaux ne se sont montrés aussi importants et utiles que maintenant pour les acteurs du monde sanitaire, au moment où la pandémie de COVID-19 continue de remplir les hôpitaux par de nouveaux patients. Ainsi, il apparaît que les informations partagées et échangées par les personnels médicaux sur les réseaux sociaux apportent des aides précieuses aux praticiens qui œuvrent désormais sur terrain. Il s’avère même que les discussions qui se réalisent en ligne et en temps réel sur ces grandes plateformes ont permis de sauver beaucoup de vies (sans cela, les patients concernés auraient probablement péri).


Un des exemples les plus marquants pouvant être cités à ce sujet concerne le processus suivi dans le traitement des problèmes respiratoires : si l’on décide de suivre la démarche classique, le patient devrait recevoir en premier lieu un masque à oxygène, mais une autre option consiste à l’intuber afin de lui fournir une certaine quantité d’oxygène supplémentaire ; cela dit, cette dernière option peut être choisie lorsque le masque à oxygène ne résout pas suffisamment le problème. C’est ensuite qu’il est recommandé de recourir à une machine « Bi-Pap » pour pousser l’air dans les poumons si ces premières étapes échouent. L’utilisation d’un respirateur pour reprendre la respiration du patient est généralement suggérée en dernier lieu. Mais avec la complication associée à la prise en charge des personnes malades porteuses du COVID-19, les expériences sur terrain ont permis de conclure à un tout autre processus qui a été alors rapidement communiqué via les réseaux sociaux.

Le Dr Hala Sabry, qui gère le groupe Facebook « Physician Moms Group COVID19 » rassemblant près de 30 000 membres, explique alors : « si quelqu’un souffre d’une insuffisance respiratoire, vous sautez l’oxygène et passez directement à l’intubation ». En effet, les échanges sur ce groupe ont mis en évidence qu’autrement, il fut souvent trop tard et le patient était déjà en train de mourir. Certes, de telles affirmations auraient besoin de faire l’objet de plus de réflexion et d’études cliniques qui exigeront du temps, des semaines ou des mois, avant de pouvoir émettre une conclusion. Néanmoins, l’urgence de la situation et (surtout) la masse d’informations partagées en ligne qui proviennent des pratiques médicales réalisées sur terrain ont considérablement accéléré les démarches vers la prise de décision.

Les fils de discussion sur des groupes similaires se rallongent, les commentaires affluent, et le nombre considérable de nouveaux adhérents fait parfois éclater le code « cliquer pour joindre », à l’instar du sous-groupe COVID-19 du groupe Physician Moms Group avec 10 000 médecins qui attendent leur adhésion. Pendant que les ingénieurs de Facebook tentent d’y remédier, les données et informations partagées en provenance de la Chine et d’autres pays ravagés par les virus affluent sans cesse et attirent l’attention de milliers de médecins utilisateurs. Il y est également diffusé des conférences vidéo réalisées par des spécialistes pulmonaires italiens.

Sur Twitter, un groupe nommé « Brief19 » a été spécialement créé le 20 mars par trois médecins urgentistes afin de publier régulièrement des informations et politiques sur la pandémie. Suivi par environ 2 500 médecins, le groupe publie quotidiennement des données sur COVID-19 qui sont structurées comme des « brouillons » élaborés pour la rédaction d’articles de recherche dans les revues médicales. Jeremy Faust (de Brigham and Women’s Hospital à Boston) et ses collaborateurs qui animent le groupe ont désormais mis en garde les followers que certaines des idées diffusées sur ce groupe pourraient ne pas suivre les approches habituellement adoptées dans le cas des patients gravement malades.

Il faut tout de même dire que ce partage rapide d’information sur les médias sociaux n’est pas à l’abri d’erreurs. En tout cas, le temps manque pour réaliser les études approfondies nécessaires afin de vérifier la pertinence des informations et des nouvelles approches évoquées sur ces plateformes. Il y a même des revues médicales, comme le New England Journal of Medicine, qui relaient certaines informations diffusées sur ces médias sociaux qu’elles jugent pertinentes, avant que ces informations aient pu faire l’objet d’examen minutieux comme l’exigent les procédures habituelles. Hala Sabry ajoute alors : « voilà comment la médecine fonctionne : vous apprenez des autres à ne pas commettre les mêmes erreurs afin que les gens ne meurent pas ».

Un autre exemple qui mérite d’être cité pour illustrer ces nouvelles pratiques dans cette situation d’urgence a été rapporté par le Dr Christina Lang, une interniste à Modesto en Californie. Cela concerne le risque constaté et partagé sur les réseaux sociaux par les praticiens dans l’utilisation de l’ibuprofène, une pilule antidouleur et anti-fièvre très utilisée par des millions de personnes par jour. En effet, cette pilule aurait le potentiel d’accroitre le nombre de récepteurs que le virus utilise pour détourner des cellules humaines saines, ce qui augmente la probabilité de propagation de la COVID-19.

Ces informations ont généré des débats houleux dans les communautés de médecins sur la toile, étant donné que ni les organismes officiels de santé ni les résultats de recherche n’apportent des preuves sur l’aggravation potentielle d’une infection à cause de l’ibuprofène. En guise d’alternative à une étude devant être menée pour évaluer la pertinence de ces informations, les discussions réalisées dans les groupes sur les médias sociaux donnent des idées permettant une réflexion sur le sujet. Le groupe COVID-19 est par exemple parvenu à la conclusion qu’il ne vaut pas la peine de prendre le risque avec l’ibuprofène, car il existe d’autres solutions, dont celle avec le Tylenol. « Vous devez comprendre que la médecine n’est pas noire ou blanche : c’est tout un monde de gris », a conclu Hala Sabry.

À l’heure actuelle, les informations évoluent très vite, et le virus n’est pas non plus statique (d’autres nouveaux symptômes ont ainsi été observés). La pandémie a sensiblement modifié la manière de faire et les réseaux sociaux semblent trouver une place centrale dans les pratiques médicales actuelles pour légitimer de nouvelles approches qui n’auraient jamais été adoptées sans cette grande crise sanitaire.

Source : Bloomberg

Et vous ?

Pensez-vous que les réseaux sociaux continueront de jouer ces mêmes rôles lorsque les menaces associées au COVID-19 seront écartées ?

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Avatar de rawsrc
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 31/03/2020 à 14:13
En parlant de solution réelle, voici ce qui est paru ce matin dans le journal :

Source : La Provence

Juste édifiant, tant de cupidité.
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Avatar de ddoumeche
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 02/04/2020 à 15:12
Le remdesivir est certainement efficace mais jamais testé à grand échelle, et avec un coût pharaonique. Si on veut une hécatombe à grande échelle, c'est un bon moyen d'y arriver.
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