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Boeing va suspendre temporairement la production de son jet 737 Max en janvier 2020,
En attendant l'aval des régulateurs de l'aviation civile à l'échelle mondiale

Le , par Christian Olivier

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12  0 
L’avionneur américain Boeing a indiqué ce lundi qu’il prévoit de suspendre la production de ses 737 MAX le mois prochain, une mesure drastique après que la Federal Aviation Administration a déclaré que l’examen des avions de ce modèle se poursuivrait l’année prochaine. La décision de l’avionneur américain est tombée après des mois d’immobilisation au sol de son modèle d’avions le plus vendu qui devait concurrencer l’A320neo d’Airbus. Cette décision illustre la gravité de l’une des pires crises à laquelle cette entreprise a eu à faire face dans son histoire.


Pour rappel, suite à un problème de capteurs défectueux affectant le système de contrôle de vol du 737 MAX de Boeing, ce modèle d’avions est interdit de vol depuis le 13 mars dernier. Les régulateurs mondiaux de l’aviation civile jugent encore le jet 737 MAX trop dangereux pour reprendre du service après les deux catastrophes aériennes distinctes l’ayant impliqué qui ont couté la vie à 346 passagers au total. Pour remédier à ce problème et convaincre les régulateurs d’autoriser la commercialisation de son avion, Boeing avait effectué plusieurs annonces fortes : mise en place d’un nouveau système de contrôle de vol pour son 737 MAX dont le fonctionnement repose non plus sur un, mais sur deux ordinateurs de vol pour des besoins de redondance, mise à jour (différée) via un correctif logiciel du système de contrôle de vol du 737 MAX incluant le MCAS, atténuation de multiples vulnérabilités, etc. Malheureusement aucune de ces mesures ne s’est avérée efficace et certains experts du milieu tels que Gregory Travis, ingénieur logiciel chevronné et un pilote expérimenté, ont affirmé qu’une mise à jour logicielle ne peut pas compenser les défauts de conception de cet avion, préconisant à la place une révision complète du design de l’appareil.

Dans son rapport final, le National Transportation Safety Board (NTSB), l’agence US en charge des enquêtes sur les accidents de transports, a confirmé que le crash du vol Lion Air 610, en octobre 2018, et celui du vol 302 d’Ethiopian Airlines, en mars 2019, étaient dus au dysfonctionnement d’une fonctionnalité du 737 MAX Boeing conçue à l’origine pour éviter les décrochages. Dans les deux cas, le système automatisé de stabilisation en vol des 737 MAX qui se sont écrasés s’est activé en réponse à une lecture erronée provenant de l’unique capteur d’angle d’attaque (AOA) défectueux de l’avion. Les pilotes se sont battus tant bien que mal pour reprendre le contrôle de l’avion à un système qui provoquait et accentuait le décrochage soudain et imprévisible de l’appareil, mais ils n’y sont pas parvenus.

À la charge de l’avionneur américain, le NTSB a révélé que le fabricant américain d’avions a manqué à ses obligations étant donné qu’il n’a pas su prévoir avec précision la réaction des pilotes en cas de dysfonctionnement de certains dispositifs critiques d’aide au pilotage embarqués dans son 737 MAX - notamment le système automatisé de stabilisation en vol (MCAS) - susceptibles d’occasionner le crash des aéronefs. En outre, Boeing a procédé à une évaluation inadéquate de la sécurité du logiciel de vol embarqué des 737 MAX, ce qui n’a pas permis de déceler des lacunes de conception du MCAS qui étaient au cœur des deux catastrophes aériennes impliquant cet avion de ligne. Le NTSB a estimé que Boeing devrait construire de meilleurs 737 pour les pilotes, sachant qu’ils doivent travailler avec des ordinateurs qui gèrent une grande partie du travail dans le cockpit.

De son côté, la Federal Aviation Administration (FAA), l’autorité de réglementation de l’aviation civile aux USA, a identifié en marge de ses enquêtes une autre défaillance critique de l’ordinateur de bord du 737 Max qui a des effets similaires au dysfonctionnement du MCAS. Pour ne rien arranger à la situation, peu de temps après le deuxième accident mortel d’un 737 MAX en mars, un ingénieur de Boeing a déposé une plainte interne cinglante sur les engagements éthiques contre son employeur alléguant que la direction de Boeing, déterminée à réduire les coûts pour les compagnies aériennes clientes, avait délibérément bloqué le déploiement d’importantes améliorations en matière de sécurité destinées au 737 MAX durant le développement du jet.

En parallèle, l’organisme européen de réglementation de l’aviation avait dressé une liste détaillée de cinq exigences majeures auxquelles Boeing doit répondre avant d’autoriser la remise en service du 737 Max. Cette liste faisait suite à l’examen général et indépendant du système de commandes de vol des avions 737 dans son intégralité, un examen diligenté par l’AESA qui s’est concentré sur les différences entre la variante MAX et l’ancien modèle. Outre les défaillances critiques mentionnées précédemment, l’AESA est préoccupée par : la difficulté potentielle des pilotes à tourner le volant de compensation manuelle de l’avion, le manque de fiabilité des capteurs d’angle d’attaque du Max, les procédures de formation inadéquates et le fait que pilote automatique du jet ne se désactive pas dans certaines situations d’urgence.

La mesure récemment annoncée par Boeing devrait se répercuter sur la chaîne d’approvisionnement du géant de l’aérospatiale et sur l’économie en général. Cela pose également d’autres problèmes aux compagnies aériennes, qui ont perdu et continuent de perdre des centaines de millions de dollars à cause de l’annulation de milliers de vols par manque d’avion ou de l’obligation de se fournir ailleurs et dans l’urgence pour compenser l’indisponibilité de leurs 737 Max. L’avionneur US basé à Chicago devra dédommager les compagnies à qui il a livré un 737 MAX avant l’interdiction mondiale de vol. Il devra aussi s’occuper de ses autres clients, notamment de ceux qui ont accusé un manque à gagner à cause du retard de livraison des 737 MAX devant être livrés depuis le 13 mars dernier.

Boeing a assuré qu’il n’a pas l’intention de licencier ou de mettre en congé les employés de son usine de Renton, à Washington, où le 737 Max était produit. Une partie des 12 000 travailleurs du groupe qui s’y trouvent seront réaffectés temporairement. La compagnie qui espérait obtenir l’approbation des régulateurs pour la levée de l’embargo sur ses 737 MAX avant la fin d’année devra entièrement revoir sa stratégie pour les prochains mois. La durée pendant laquelle Boeing maintiendra sa ligne de production du 737 Max à l’arrêt n’est pas précise parce qu’elle dépend du moment où les régulateurs autoriseront l’avion à voler à nouveau (probablement pas avant mars 2020).

Dans un communiqué, l’entreprise a déclaré : « Nous savons que le processus d’approbation pour la remise en service du 737 Max et pour la détermination des exigences de formation appropriées doit être extrêmement rigoureux et robuste afin que nos organismes de réglementation, nos clients et le public navigant aient confiance dans les mises à jour du 737 MAX. La FAA et les autres autorités de réglementation à l’échelle mondiale déterminent le calendrier de certification et de remise en service. Nous restons pleinement déterminés à soutenir ce processus. Il est de notre devoir de veiller à ce que chaque exigence soit satisfaite et à ce que chaque question de nos régulateurs soit traitée ».

Boeing avait averti à plusieurs reprises les investisseurs qu’elle pourrait encore réduire ou suspendre la production de ces avions si l’interdiction de vol se prolongeait. En avril dernier, l’entreprise a réduit sa production de 20 % pour la ramener à 42 jets un mois après que les organismes de réglementation eurent ordonné aux compagnies aériennes d’arrêter de faire voler les 737 MAX. Près de 400 737 MAX composaient la flottille mondiale des clients du groupe lorsque les régulateurs de l’aviation civile ont ordonné l’immobilisation de cet avion. Depuis lors, Boeing a produit environ 400 autres jets du même modèle qui sont stationnés dans ses installations. Malgré l’embargo sur les 737 MAX qui dure depuis dix mois maintenant, Boeing espère que l’arrêt de la production l’aidera à livrer les appareils stockés lorsque les sanctions seront levées.

Plus tôt cette année, l’avionneur américain a annoncé un fonds de 100 millions de dollars pour les familles et les collectivités des victimes des deux crashs. Il a aussi réglé les poursuites judiciaires avec les familles des victimes du premier accident, bien que de nombreuses autres aient été déposées par la suite. La société aurait prévu plus de 5 milliards de dollars pour indemniser les clients de 737 MAX.

Sources : Wall Street Journal, CNBC

Et vous ?

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Voir aussi

Boeing a tellement de 737 Max immobilisés et en attente de révision qu'il utilise le parking de ses employés pour stocker les avions
Le NTSB estime que Boeing devrait construire de meilleurs 737 pour les pilotes, sachant qu'ils doivent travailler avec des ordinateurs qui gèrent une grande partie du travail dans le cockpit
Le logiciel de vol du 737 Max est défectueux, car Boeing a confié le travail à des ingénieurs payés 9 $/h ? Oui, selon d'anciens employés du groupe
Boeing 737 MAX, pourquoi une mise à jour logicielle ne peut pas compenser son défaut de conception, Gregory Travis suggère une révision du design

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Avatar de Edrixal
Membre expérimenté https://www.developpez.com
Le 14/02/2020 à 14:34
Citation Envoyé par MRSizok Voir le message
Qu'il faut leur lâcher les basquettes. Boeing exerce depuis des années. Que si vraiment cette avion était si pourri et que les employées étaient si certain d'eux. Pourquoi ils ont rien fait?
Saleté d'employé ! Ils aurait pu faire un effort et court-circuité la hiérarchie et déposer une plainte au commissariat du coin quand même !
Peut être tout simplement qu'aucun employé n'avais toute les cartes en main pour pouvoir prendre une décision et ou apporter les preuves nécessaire. De plus quel est le poids d'un employé face à une multinationale, multimilliardaire ? Sans compte que c'est la boite qui leur verse un salaire et qu'ils doivent avoir signé des clauses de confidentialité de tous coter.

Non franchement, qu'attendent les employés ?
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Avatar de Fleur en plastique
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 10/03/2020 à 11:41
Citation Envoyé par Ryu2000 Voir le message
Certains pilotent savaient, des accidents ont été évités. Malheureusement l'information n'était pas parvenu à tout le monde
Justement. L'information n'était pas transmise parce que l'un des "avantages" du Boeing 737 MAX était l'absence totale de formation requise, donc économie de coût. De monstrueux pans de logiciels ont été mis en place pour autant que possible émuler l'ancien comportement, tout ça pour éviter une formation. Mais il aurait fallu aussi une formation pour le logiciel d'émulation, mais toute référence a été sciemment effacée et masquée.

Sans parler du fait de n'associer qu'un seul capteur à ce logiciel, et de ne pas prévoir de redondance, sauf à payer une option.

Tout a été fait côté Boeing pour maximiser les profits ; ceux de Boeing (plus de ventes grâce à la chimère d'un avion sans formation; tout en option, y compris la sécurité la plus élémentaire, et maximiser la présence de vieille technologie plus aux normes, notamment le fameux vérin de direction, en tirant partie de la clause du grand-père pour économiser des frais de développement et de certification), et ceux des compagnies aériennes clientes (pas de formation). Voilà où mène l'économie des coûts à l'extrême : des centaines de morts, un avion mort-né avec des centaines en stock qui n'ont jamais volé, une compagnie ruinée, une image désastreuse, le monde entier qui se moque de Boeing et de la soi-disante USA Qualität.

Il n'y a pas eu qu'une seule faute, mais des dizaines ; surtout côté Boeing, mais aussi côté FAA, on ne fait pas certifier un produit par son propre constructeur, cela paraît pourtant élémentaire. S'il n'y a pas de moyens, il n'y aurait pas dû avoir de certification. Si des politiques ont obligé la FAA à faire certifier par Boeing, ceux-là doivent être aussi traduits en justice.
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Avatar de Christ D
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 28/01/2021 à 23:35
Tous les journalistes mettent tout sur le dos du système MCAS.
Evidement oui, c'est lui qui a décidé lors des accidents de faire baissez le nez d' l'avion si brutalement que cela a aboutit à 2 crashs.
Mais le vrai problème n'est pas là.
Le vrai problème est que Boeing a eu besoin d'installer un tel système de contrôle d'incidence.
La raison est simple : le 737 , best-seller de Boeing date des années 1970.
De base, sa cellule est "basse sur patte" parce qu'à l'origine, les moteurs montés étaient des simples flux de faible puissance et fort consommateurs de pétrole dont l'encombrement est faible.
Boeing n'a cessé de modernisé le 737 pour bénéficier de la bonne image auprès des clients (comme vW le fait avec la Golf) et économiser l'argent nécessaire au développement d'un nouvel appareil.
Petit à petit, la puissance a doublé, des doubles flux ont été monté, ils avaient installé des nacelles spéciales dont la base est presque plate pour éviter que les nacelles moteurs ne trainent par terre (ça passait tout juste). Jusque là tout allait bien.
Puis ils ont voulu monter les tout derniers moteurs, les plus économes en carburant et aussi les plus puissant (comme Airbus l'a fait sur le 330 et le 350... mais pas sur le 320).
Mais la soufflante de ces moteurs est si immense, qu'il était impossible de les monter là où se trouve normalement les moteurs du 737.
Donc ils ont avancé (et pas qu'un peu) le pylône pour rehausser la fixation des moteurs, ce qui coûte bien moins cher que de modifier le train donc son logement dans le fuselage donc le fuselage et ainsi de suite jusqu'à la production d'un nouvel avion.
Ils ont donc complètement déplacer le centre de poussée , multiplié par 2 la puissance ce qui peut génèrer un couple cabreur ingérable.
On obtient un avion mal né, qui ne peut pas volé sans être contrôlé par de l'informatique. Et de là vient l'installation du système MCAS disposant de la puissance nécessaire pour contrer ce couple cabreur. Couple qu'un humain ne pourrait pas contrer tout comme il ne peut pas contrer le système MCAS lorsque celui-ci prend une décision erronée.
Si un avion est mal conçus, l'informatique n'y pourra rien.
Le 737 MAX aurait pu être un magnifique nouveau best-seller 7X7 si boeing avait voulut y mettre le prix

1ère version du 737 avec ces simples flux :
https://static01.nyt.com/images/2019...y=90&auto=webp

version modernisée avec des SNECMA CFM 56 double flux avec nacelles spéciales :
https://i.ebayimg.com/images/g/7WQAA...54l/s-l500.jpg

737-MAX
https://www.lesuricate.org/wp-conten...06/ryanair.jpg

Airbus fait des avions disposant d'automatismes de sécurité depuis 40 ans mais pas des avions ne pouvant pas voler sans eux. Boeing si
15  0 
Avatar de rawsrc
Expert éminent sénior https://www.developpez.com
Le 10/01/2020 à 17:16
Citation Envoyé par Stan Adkens Voir le message
« cet avion est conçu par des clowns qui, à leur tour, sont supervisés par des singes »
Euh... Je ne voudrais pas la ramener mais ça ne s'applique pas forcément qu'aux avions...

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Avatar de eldran64
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 07/02/2020 à 9:07
Ça me rappel des projets que j'ai pu faire et pour lesquels on ne me laissait pas le temps de faire de vrais tests.

Bref, ça craint de voir encore une faille de sécu en plus. Ca donne vraiment l'impression que c'était des tombeaux volant.
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Avatar de edrobal
Membre averti https://www.developpez.com
Le 17/11/2023 à 20:36
La conception de l'avion n'a pas été corrigé, seul le fonctionnement du MCAS a été modifié et superficiellement. La tendance au cabrage, par exemple, n'a pas pu être supprimée puisque c'est la position des moteurs qui en est la cause. D'autre part, le Max n'est pas aussi efficient que le 320 neo car il a été impossible de mettre les mêmes moteurs. Ceux du Max ont une soufflante plus petite. Si le Max n'était pas made in US, il n'aurait jamais été autorisé à revoler.
11  0 
Avatar de pierre-y
Membre chevronné https://www.developpez.com
Le 19/01/2020 à 13:14
Il serait surtout emps d'arrêter les frais. Quand un avion a autant de soucis, il faut revoir la copies et arrêter de faire voler ce genre d'appareil.
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Avatar de calvaire
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 09/03/2020 à 12:55
quand bien même cette avion pourrais revoler, je suis pas sur que les clients ai envie de monter a bord même si c'est sans risque.

Pour moi Boeing a perdu ma confiance.... confiance qu'ils vont mettre du temps a retrouver, j'ai planifier un voyage pour le canada cette été et j'ai pris que des Airbus pour l'aller et le retour, j'ai préféré payer un peu plus cher(60€).
C'est pas juste un problème de conception que personne n'aurait pu prévoir, mais bien une escroquerie que Boeing connaissais très bien mais à préféré le profit à la sécurité.
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 17/10/2020 à 11:40
Le régulateur européen n'a absolument aucune raison de faire une fleur à Boeing compte-tenu des 15% de taxes douanières sur les Airbus aux USA. Plus longtemps le 737 max sera interndit de voler en Europe, et mieux ce sera.
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Avatar de kain_tn
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 15/10/2021 à 16:57
C'est étonnant: on a affaire à une entreprise d'où la culture de la sécurité a disparu et où la fraude semble systémique, et pourtant le discours de la justice donne l'impression que le gars a agit seul sans complices!
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