France : la DGSI s'apprête à renouveler son contrat avec la société US Palantir travaillant pour les services de renseignement américains
Faute de solutions technologiques 100 % françaises adéquates
Le 2019-11-28 00:34:09, par Michael Guilloux, Chroniqueur Actualités
Palantir Technologies est une entreprise américaine de services et de logiciels spécialisée dans le Big data. L'entreprise travaille pour la communauté du renseignement des États-Unis, notamment pour la NSA, la CIA et le FBI, pour différents acteurs du système de défense américain, comme les US Marines, l'US Air force et les Opérations spéciales, ainsi que pour plusieurs services de police comme la police municipale de New York City et celle de Los Angeles. Palantir a notamment travaillé pour le Pentagone et la CIA en Afghanistan et en Irak. Et au Pakistan, les technologies de la société US ont contribué à la localisation d’Oussama Ben Laden, tué par un commando américain en 2011 après des années de traque.
La renommée de Palantir s'étend bien au-delà du domaine du renseignement et des frontières US. En 2016 par exemple, Palantir a obtenu en France un contrat avec la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ; un contrat de trois ans qui devait prendre fin cette année au profit d'une solution 100 % française, selon la volonté d'Emmanuel Macron de permettre à la France de regagner sa souveraineté technologique. Cette indépendance technologique, elle est plus que primordiale dans les domaines stratégiques tels que le renseignement et l'armée, où une équipe mise en place par Macron a découvert que, pour ses activités, le service de renseignement intérieur utilise des logiciels provenant de Palantir Technologies.
Le choix de Palantir s'explique par le fait qu'« aucune entreprise française n’a été en mesure de faire le travail » qui était exigé, avait déclaré Laurent Nunez, ancien directeur général de la Sécurité intérieure, en marge d’une conférence visant à présenter un nouveau système antiterroriste. Toutefois, « nous travaillons à promouvoir une offre française ou européenne. Nous avons pour objectif de lancer un outil pour toutes les agences de renseignement. Et de nombreuses entreprises sont intervenues », avait-il assuré. « Nous avons l’intention de réduire notre exposition aux composants américains », avait ajouté la ministre française des Armées Florence Parly. Mais ce ne sera pas pour cette année, puisque la DGSI va renouveler son contrat avec le groupe US Palantir.
Comme le rapporte Reuters, citant le patron de la DGSI Nicolas Lerner, les services de renseignement français s'apprêtent en effet à renouveler leur contrat avec la société américaine Palantir, en attendant de mettre au point un système français à 100 %.
« Palantir nous aide, c’est-à-dire qu’on ne dépend pas de Palantir », a-t-il dit mardi soir. Pour mettre fin aux soupçons selon lesquels Palantir pourrait fournir les données récupérées par la France à des puissances étrangères, Nicolas Lerner a précisé que la France s'est fixé une ligne rouge depuis le début : c'est que toutes les données qui sont traitées par le système de Palantir sont sur le réseau interne de la DGSI, qui est « un réseau confidentiel-défense, qui est fermé ».
Le directeur général de la DGSI souligne toutefois que ce contrat n'est qu'une solution transitoire, en attendant une technologie développée main dans la main avec de grands groupes français. Citant Thales, Sopra Steria et Dassault Systèmes, il estime qu'il faut aussi permettre aux industriels français de « monter en gamme sur ces sujets ».
Source : Reuters
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La renommée de Palantir s'étend bien au-delà du domaine du renseignement et des frontières US. En 2016 par exemple, Palantir a obtenu en France un contrat avec la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ; un contrat de trois ans qui devait prendre fin cette année au profit d'une solution 100 % française, selon la volonté d'Emmanuel Macron de permettre à la France de regagner sa souveraineté technologique. Cette indépendance technologique, elle est plus que primordiale dans les domaines stratégiques tels que le renseignement et l'armée, où une équipe mise en place par Macron a découvert que, pour ses activités, le service de renseignement intérieur utilise des logiciels provenant de Palantir Technologies.
Le choix de Palantir s'explique par le fait qu'« aucune entreprise française n’a été en mesure de faire le travail » qui était exigé, avait déclaré Laurent Nunez, ancien directeur général de la Sécurité intérieure, en marge d’une conférence visant à présenter un nouveau système antiterroriste. Toutefois, « nous travaillons à promouvoir une offre française ou européenne. Nous avons pour objectif de lancer un outil pour toutes les agences de renseignement. Et de nombreuses entreprises sont intervenues », avait-il assuré. « Nous avons l’intention de réduire notre exposition aux composants américains », avait ajouté la ministre française des Armées Florence Parly. Mais ce ne sera pas pour cette année, puisque la DGSI va renouveler son contrat avec le groupe US Palantir.
Comme le rapporte Reuters, citant le patron de la DGSI Nicolas Lerner, les services de renseignement français s'apprêtent en effet à renouveler leur contrat avec la société américaine Palantir, en attendant de mettre au point un système français à 100 %.
« Palantir nous aide, c’est-à-dire qu’on ne dépend pas de Palantir », a-t-il dit mardi soir. Pour mettre fin aux soupçons selon lesquels Palantir pourrait fournir les données récupérées par la France à des puissances étrangères, Nicolas Lerner a précisé que la France s'est fixé une ligne rouge depuis le début : c'est que toutes les données qui sont traitées par le système de Palantir sont sur le réseau interne de la DGSI, qui est « un réseau confidentiel-défense, qui est fermé ».
Le directeur général de la DGSI souligne toutefois que ce contrat n'est qu'une solution transitoire, en attendant une technologie développée main dans la main avec de grands groupes français. Citant Thales, Sopra Steria et Dassault Systèmes, il estime qu'il faut aussi permettre aux industriels français de « monter en gamme sur ces sujets ».
Source : Reuters
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marsupialExpert éminentQuand Palantir a commencé, subventionnée par la CIA, il y a 15 ans, ils ne devaient pas avoir trouvé la solution immédiatement. En France, 3 ESN obscures travaillent à une solution pour la DGSI (source lesechos.fr). Palantir a pu poncer la question durant 15 ans au point d'être utilisée dans les logiciels financiers à l'heure actuelle. Le savoir-faire en la matière est américain aujourd'hui. Il faudrait voir le cahier des charges de la DGSI et ce que fait Palantir pour pouvoir travailler à une solution et faire taire les critiques.
Mais je pense que les américains ont une longueur d'avance. Voire deux. Et donc que ce ne sera pas simple de les égaler.le 28/11/2019 à 13:40 -
icloMembre régulierCa me fait un peu rire ce genre d'article parlant de protectionnisme : quand une mobilisation US a forcé l'abandon d'un contrat de défense pour le renouvellement d'avions ravitailleurs qui avait sélectionné un consortium mené par Airbus, les Français ont hurlé au scandale protectionniste.
Quand pour un besoin applicatif il s'avère qu'aucune boite française ne peut fournir de solution, je ne vois pas l'intérêt de polémiquer.le 28/11/2019 à 10:18 -
strato35Membre éclairéS'il te plaît, dit moi que tu génère tes réponses avec talktotransformer car autant souvent tu part en hors sujet, mais là ...le 28/11/2019 à 18:04
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FagusMembre expertJustement, la technique américaine, c'est d'imposer la libre-concurrence (pour les autres, c'est à dire les marchés où vendre des produits américains), et le protectionnisme chez eux. Les américains sont les 1ers à subventionner leur industrie et à imposer des vétos lorsqu'une entreprise étrangère emporte un marché face à une société américaine.
Si Palantir a en effet été financé par des fonds publics avant d'être commercialisé, faut pas s'étonner qu'il ait tué la concurrence non subventionnée. C'est comme space x, le beau fleuron privé, qui en fait bénéficie de commandes d'état à prix spécial (et demande de bannir ariane de l'espace américain pour respect de la libre concurrence...).
https://www.lefigaro.fr/societes/201...e-deloyale.php
Le libéralisme j'y ai cru, jusqu'à ce que je comprenne que le concept c'était de l'imposer aux autres tout en se protégeant...le 30/11/2019 à 18:40 -
JefGDevMembre du ClubCe n'est pas de la polémique, mais il faut s'interroger sur l'utilité ou la nécessité de développer une solution française ou européenne pour répondre à ce besoin. Pour mémoire, lorsque les US ont envahi l'Irak sur la base de pseudos informations sur leur détention d'armes de destruction massive, il était bon que la France et l'Europe aient leurs propres sources pour découvrir que c'était bidon. Pour les renseignements concernant les terroristes, c'est pareil, il vaut mieux savoir exactement quelle est la situation avant d'envoyer un commando des forces spéciales au charbon...le 06/12/2019 à 9:32
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JefGDevMembre du ClubLinux n'est pas spécifiquement américain, des contributeurs de tous pays participent et le code de nombreuses distributions peut être validé indépendamment si on s'en donne les moyens, donc ce n'est pas un soucis à part financier (pas un problème de de compétences). Par contre, on peut se demander pourquoi Microsoft est favorisé lors de nombreux appels d'offres militaires !le 06/12/2019 à 15:34
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Ryu2000Membre extrêmement actifOuais mais la NSA et la CIA ont essayé des trucs :
La NSA aurait demandé l'intégration d'un backdoor dans Linux
La CIA s'est servie de VLC et de plusieurs autres logiciels portés par la communauté du libre pour mener ses opérations d'espionnagele 06/12/2019 à 15:49 -
matthius, ce master-trollle 28/11/2019 à 13:02
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JefGDevMembre du Cluble 06/12/2019 à 9:27
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gerard093Membre actifS'il faut exclure les américains de la sécurité des systèmes d'information, il faudrait d'abord commencer par casser l'hégémonie des systèmes d'exploitation.
remplacer windows, linux, unix, mvs , z-os, mac os par ... euh ? quoi au juste ?
la russie et la chine, le Brésil ... ont créé des distributions spécifiques pour leur pays, basées sur un clonage Linux. Chez nous ? Des tuyaux ?le 06/12/2019 à 11:22