Seulement, Guangzhi Cao rejette les accusations de vol de secrets commerciaux. « M. Cao admet qu'au moment de sa cessation d'emploi chez Tesla, il n'a pas révélé qu'il avait déjà fait des copies de fichiers Tesla, mais il allègue que Tesla n'a jamais posé de questions sur ces documents ou sur tout autre renseignement confidentiel ou secret commercial lors de son départ. En outre, il ajoute qu’il a déployé de considérables efforts pour supprimer ces contenus avant sa séparation avec Tesla », lit-on.
Cao a reçu une offre d’emploi verbale de Xiaopeng Motors en novembre de l’année précédente. Il a fait un tour en Chine entre les 5 et 9 décembre 2018 et reconnaît avoir obtenu une offre écrite de Xiaopeng Motors autour du 12 décembre de la même année. D’après l’entreprise américaine, il ne fait plus partie de ses effectifs depuis le 3 janvier de celle en cours. Désormais, il travaille pour Xiaopeng Motors où « il exerce des fonctions similaires », d’après la plainte de l’entreprise américaine.
Il convient de préciser à nouveau ce qui constitue l’un des aspects les plus saillants de ces échanges : Cao a gardé copie du code source du pilote automatique sur ses propres appareils. À ce propos, la réponse adressée à la plainte de Tesla n’est pas pour aider puisqu’elle ouvre la porte à la possibilité qu’il garde un accès à la propriété intellectuelle de Tesla après son départ de l’entreprise. « Ce serait simplement par inadvertance si le code source ou d’autres renseignements confidentiels se retrouvaient sur les appareils de Cao après son départ », ajoutent ses avocats. D’après l’entreprise américaine, l’ingénieur chinois a multiplié les copies de sa propriété intellectuelle sur de multiples appareils et peut y accéder depuis le lieu où il se trouve. La défense de Cao quant à elle affirme que Tesla est en possession de tout le nécessaire susceptible d’établir l’innocence de son client.
« Peu après le dépôt de la plainte, Cao a volontairement offert de fournir à Tesla des copies complètes de tous les appareils électroniques personnels que Tesla souhaitait inspecter et, il y a plus de deux mois, la totalité du contenu de ces appareils électroniques (ainsi que le contenu complet non privilégié des comptes électroniques personnels de Cao) a été soit mis à la disposition de Tesla soit effectivement produit pour Tesla », lit-on. Tesla a également fait recours à Apple pour obtenir des détails susceptibles de prouver que Guangzhi Cao est bien en possession de sa propriété intellectuelle alors qu’il travaille désormais pour un concurrent.
Grosso modo, les développements liés confortent la thèse de la « fuite de propriété intellectuelle » des États-Unis vers la Chine. En effet, le cas Cao fait suite à celui de Xiaolang Zhang – un ex-employé d’Apple entre décembre 2015 et mai 2018. Dans les laboratoires de la firme de Cupertino, Zhang était chargé de concevoir et tester les circuits imprimés pour un projet de véhicule autonome. En avril de l’année précédente, il a, au cours d’une réunion de travail au sein des installations d’Apple, annoncé son intention de retourner en Chine travailler pour Xiaopeng Motors. Seulement, des soupçons de vols de secrets commerciaux (sur la base d’une vidéo de lui sortant d’un labo de véhicule autonome avec du matériel, ce, à une période où il était supposé être en Chine) pesaient déjà sur lui, ce qui a aiguisé la vigilance des équipes de la firme de Cupertino. Au cours, dudit meeting une enquête a révélé une intensification de son activité sur le réseau avec pour intention, d’après la firme de Cupertino, de s’approprier des informations contenues au sein de bases de données confidentielles auxquelles il avait accès.
Comme Cao, il avait fini par avouer s’être approprié du code source et des cartes de circuits imprimés du laboratoire de véhicule autonome d’Apple. La firme de Cupertino a alerté le FBI au mois de mai de l’année précédente. Munis d’un mandat de perquisition, des agents ont fait une descente au domicile de ce dernier en juin 2018 et ont obtenu des aveux similaires à ceux qu’il a fait aux responsables d’Apple. En juillet 2018, le Bureau fédéral d’investigations à procédé à son arrestation à l’aéroport international de San José alors qu’il tentait de quitter le pays. Il risque désormais 10 ans de prison.
Les échanges relatifs à la plainte contre Guangzhi Cao interviennent en pleine guerre commerciale entre la Chine et les USA. Ils viennent remettre de l’emphase sur les accusations d’espionnage industriel que les États-Unis formulent à l’endroit de la Chine.
Sources : Documents publiés par la Cour du district nord de Califonie (1, 2)
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