Pour ceux qui auraient manqué le commencement de l'affaire, rappelons qu'au mois de février de l'année dernière, Waymo a porté plainte contre Uber et sa filiale Otto pour vol de technologies de voiture autonome. D’après Waymo (aujourd'hui entreprise sœur de Google), cela aurait été possible grâce à Anthony Levandowski, l’un de ses anciens employés, qui a quitté l’entreprise pour créer une start-up de technologies de voiture autonome (Otto), laquelle a été rachetée quelques mois plus tard par Uber. D'après les avocats de la filiale d'Alphabet, tout était ingénieusement préparé : Uber aurait comploté avec Levandowski pour voler les secrets industriels de Waymo, ensuite créer la start-up Otto pour la racheter plus tard ; un plan mis en place pour permettre à Uber de rattraper son retard sur le marché naissant des voitures autonomes, mais qui est déjà assez compétitif.
Uber a passé toute l'année dernière à se défendre devant les tribunaux alors qu'audience après audience, les avocats de Waymo continuaient à présenter des éléments de preuve et arguments pour soutenir les accusations contre la société de transport. Après une longue année de procès, le nouveau directeur général d'Uber a décidé de mettre fin à cette bataille en justice et a trouvé un accord à l'amiable avec Waymo.
Dara Khosrowshahi, directeur général d'Uber
Uber versera à Waymo une participation de 0,34 % de son capital, ce qui équivaut à un montant d'environ 245 millions de dollars en se basant sur la récente valorisation de 72 milliards de dollars d'Uber. En plus de cela, Uber a accepté de ne pas incorporer les informations confidentielles de Waymo dans son matériel et son logiciel de voiture autonome.
Essayant de justifier cette décision, Dara Khosrowshahi explique, dans un communiqué publié aujourd'hui, que son travail en tant que CEO d'Uber est de « préparer le terrain pour l'avenir de l'entreprise : innover et grandir de manière responsable, reconnaître et corriger les erreurs du passé. » Il dit être inspiré par la passion et l'engagement des employés d'Uber à donner vie à des véhicules autonomes et reconnait que la technologie de voiture autonome est cruciale pour l'avenir du transport – un avenir dans lequel Uber entend jouer un rôle important. « De ce point de vue, l'acquisition d'Otto était sensée sur le plan des affaires », dit-il. « Mais la possibilité que certains employés de Waymo aient [...] quitté [leur entreprise] avec des fichiers de Google a soulevé quelques problèmes », a-t-il regretté.
Le directeur général d'Uber dit toutefois qu'il ne croit pas que son entreprise utilise les secrets commerciaux de la filiale d’Alphabet. « Pour être clair », dit-il, « nous ne croyons pas que des secrets commerciaux soient passés de Waymo à Uber, et nous ne croyons pas non plus qu'Uber ait utilisé des informations exclusives de Waymo dans sa technologie de voiture autonome », a-t-il précisé dans son communiqué.
Sources : CNBC, Communiqué du directeur général d'Uber
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