L’ère des voitures autonomes se rapproche à grands pas. C’est du moins, ce que semblent indiquer l’effervescence et les progrès notables réalisés par un nombre important d’acteurs impliqués dans ce marché. Plusieurs entreprises technologiques s’activent afin de trouver des solutions qui permettront de retirer le facteur humain derrière le volant des véhicules, trop enclin, selon eux, au manque d’attention et aux erreurs.
À l'inverse de certaines entreprises technologiques qui estiment qu’à l’avenir, l’homme devrait abandonner le volant des véhicules au profit de l’intelligence artificielle afin d’endosser le rôle de simple « ;passager passif ;», Nissan semble penser que l’avenir passe par la mise en place de « ;solutions hybrides ;». Ces solutions impliqueraient de combiner les capacités offertes par les avancées technologiques comme l’IA avec les facultés cognitives de l’homme afin que ce dernier ait toujours le sentiment d'être le véritable maître à bord lors des interactions homme-machine.
La technologie de conduite assistée mise en place par Nissan permettrait de « ;décoder ;» les pensées du conducteur pendant qu’il est au volant en anticipant certaines actions pour améliorer l’expérience de conduite. Ce système futuriste baptisé « ;B2V ou brain-to-vehicule ;» exige que le conducteur porte une calotte crânienne dont le prototype ressemble pour l’instant à celles qui sont utilisées pendant les tests médicaux.
Cette technologie se base sur la mesure des ondes cérébrales qui reflète l’activité du cerveau du conducteur pour transmettre des instructions aux systèmes d’accélération, de direction et de freinage du véhicule qui peuvent alors s’activer, comme par magie, sans que le conducteur n'ait eu le temps de déclencher physiquement l'une de ces actions auxquelles il aurait simplement pensé. Cette technologie exclusive, selon les propos mêmes de Nissan, sera incluse dans des voitures entièrement autonomes et devrait être prête d'ici cinq à dix ans, a indiqué la compagnie.
« Il ne s'agit pas de lire des pensées », c’est juste que « avant de bouger votre corps, nous pouvons déjà prédire ce que vous allez essayer de bouger », a souligné Lucian Gheorghe, le chercheur qui dirige le projet pour Nissan. Il voit cette solution comme un moyen qui permettra d'améliorer l’expérience de conduite même dans un avenir où les véhicules autonomes prendraient le relais.
Le chercheur a expliqué que dans cette interaction homme-machine, le conducteur garde toujours le contrôle du véhicule, tourne le volant et appuie sur la pédale de frein ou de l'accélérateur pour modifier la vitesse de son véhicule. Mais il a précisé que la voiture utilise en même temps d'autres ressources comme l’intelligence artificielle pour anticiper ces mouvements et initier des actions quelques secondes plus tôt (0,2 à 0,5 seconde). La réaction du système d’assistance à la conduite qui précède l'action du conducteur devrait demeurer imperceptible pour ce dernier.
« ;Vous aurez l’impression de conduire mieux ou que la voiture est devenue plus sportive et plus réactive ;», a-t-il confié avant d’ajouter que « ;même dans le domaine de la conduite autonome, nous ne construisons pas de boîtes dans lesquelles vous devriez vous endormir. Nous construisons un véhicule qui procure une expérience de conduite positive. ;»
« ;Nous imaginons un avenir où la conduite manuelle est toujours perçue comme une valeur dans la société ;», a déclaré Gheorghe qui estime également que « ;le plaisir de conduire est quelque chose que les humains ne devraient pas perdre. ;»
Le système B2V devrait être dévoilé par le géant de l’industrie automobile japonais la semaine prochaine, lors du CES 2018. Cette technologie est encore en phase de développement et devrait prendre encore cinq à dix ans afin de devenir pleinement opérationnelle.
Source : Bloomberg
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Le , par Christian Olivier
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