
« Si les grandes entreprises de technologie tournent le dos au DoD, notre pays va avoir des problèmes », a déclaré Bezos. « Nous allons continuer à soutenir le DoD, et je pense que nous devrions le faire », a-t-il ajouté. « L'une des tâches de la haute direction est de prendre la bonne décision, même lorsque c'est impopulaire. », a rapporté CNN. Amazon avait donc bel et bien l’intention de décrocher ce contrat de 10 milliards de dollars avec le ministère de la Défense et d’héberger les données du Pentagone sur le cloud, selon CNN.
Début octobre, Google a décidé de se retirer de la course, faisant valoir que le projet pourrait entrer en conflit avec ses valeurs. L’entreprise devait soumettre une offre pour ce projet, qui pourrait s’étendre sur 10 ans, au plus tard le 12 octobre 2018.
Google a publié une déclaration à propos de sa décision :
« Bien que nous travaillions pour aider le gouvernement américain avec notre cloud dans de nombreux domaines, nous n’allons pas soumettre d’offre pour obtenir le contrat JEDI car, tout d’abord, nous n’avons aucune assurance que cela correspondrait à nos principes concernant l’utilisation de l'IA, ensuite, nous avons déterminé qu'il y avait des portions du contrat qui étaient hors de portée avec nos certifications gouvernementales actuelles. Si le contrat de JEDI avait été ouvert à plusieurs fournisseurs, nous aurions présenté une solution convaincante pour certaines parties.
« Google Cloud estime qu'une approche multi-cloud est dans l'intérêt des agences gouvernementales, car elle leur permet de choisir le bon cloud pour la bonne charge de travail. À l'heure où de nouvelles technologies deviennent de plus en plus disponibles, les clients devraient pouvoir tirer parti de cette innovation. Nous poursuivrons nos travaux stratégiques pour aider les clients des États, locaux et fédéraux, à moderniser leur infrastructure et à répondre à leurs exigences essentielles ».
Microsoft
Dans un billet daté du 9 octobre 2018 et intitulé « activation du cloud intelligent et des solutions de pointes intelligentes pour le gouvernement », Julia White Corporate Vice President, Microsoft Azure, a expliqué que :
« Nous assistons à une transformation de la technologie qui ouvre de nouveaux scénarios de mission pour les agences gouvernementales, ce qui n’était tout simplement pas possible auparavant. Les capteurs intelligents et les appareils connectés modifient la façon dont les agences abordent les problèmes, de la maintenance des équipements à la mesure de la qualité de l'air, des villes intelligentes aux postes militaires, tandis que les nouveaux appareils sont de plus en plus connectés au cloud, qu'il s'agisse d'un feu de signalisation ou d'un véhicule de secours.
« En parallèle, le cloud hybride passe de l’intégration d’un datacenter au cloud public pour devenir des unités d’informatique disponibles même dans les destinations les plus éloignées du monde, fonctionnant de concert avec le cloud public. Maintenant, plus que jamais, le gouvernement peut apporter le pouvoir du cloud aux missions du monde entier.
« En associant ces deux tendances technologiques et en intégrant l'intelligence artificielle sur tous les systèmes, nous entrons dans l'ère du cloud intelligent et de l’intelligence de pointe. Et même si nous nous attendons à ce que chaque secteur profite de l'évolution de ces technologies, le travail du gouvernement, en particulier, sera modifié par la capacité de planifier plus loin, de collecter des informations plus efficacement et de fournir des informations là où elles sont le plus nécessaires ».
Même si dans le billet il n’est pas fait une mention explicite de JEDI, certains employés n’ont pas manqué de faire le lien et d’exprimer leur mécontentement dans une lettre ouverte. Néanmoins, cela n’a pas freiné les ardeurs de l’éditeur de Windows qui a proposé une offre au gouvernement.
Les deux finalistes
Le Pentagone a annoncé deux finalistes dans le processus de contrat de cloud JEDI d'un montant de 10 milliards de dollars et Oracle n'en faisait pas partie. En dépit de poursuites judiciaires, de manifestations officielles et même de reproches adressés au président, les deux finalistes sont Microsoft et Amazon.
Satya Nadella, PDG de Microsoft et Jeff Bezzos, PDG d'Amazon
« Après avoir évalué toutes les propositions reçues, le ministère de la Défense a déterminé la portée de la demande de propositions relative au Joint Enterprise Defense Infrastructure Cloud, conformément à toutes les lois et réglementations en vigueur. Les deux entreprises du groupe concurrentiel vont participer davantage au processus d’achat », a déclaré Elissa Smith, porte-parole du Département de la défense pour le Département des affaires publiques. Elle a ajouté que ces deux finalistes étaient en fait Microsoft et Amazon Web Services (AWS, la branche de cloud computing d'Amazon).
Certains pensent que le gagnant pourrait avoir la mainmise sur d’autres contrats du gouvernement. Après tout, si vous développez une infrastructure cloud pour le ministère de la Défense et que vous le préparez pour une approche moderne de l’informatique de manière hautement sécurisée, vous seriez très bien placé pour défendre d’autres contrats aux exigences similaires.
Le Pentagone a estimé que les deux finalistes ont été les plus qualifiés pour répondre aux exigences du contrat. Ils sont les deux principaux fournisseurs d’infrastructure cloud sur le marché, bien que Microsoft soit loin derrière avec une part de marché d’environ 13 ou 14%. Amazon est loin en tête, avec environ 33%, selon certains baromètres.
En occultant les parts de marché, il faut reconnaître que les deux entreprises ont une expérience des contrats gouvernementaux, et les deux apportent des forces et des faiblesses sur la table. Ce sera sans aucun doute une décision difficile.
Source : BI
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