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Commission européenne : Facebook, Google et Twitter ne respectent pas le code de conduite volontaire,

Qu'ils ont signé pour combattre les fake news

Le 2019-03-01 06:53:22, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
En octobre dernier, dans le but de contrecarrer toute réglementation supplémentaire, les organisations de publicité et les principaux fournisseurs de plateforme Internet, y compris Google, Facebook et Twitter, ont signé un code de conduite volontaire visant à réduire la menace que représentent les publicités politiques de type fake news achetées et mise en ligne.

Ce code vise à atteindre les objectifs définis dans la communication de la Commission présentée en avril 2018, en fixant une série d'engagements articulés autour de cinq domaines:
  • tarir les ressources publicitaires des comptes et des sites web qui déforment les informations et fournir aux annonceurs des outils de sécurité adéquats et des informations sur les sites web propageant de la désinformation;
  • permettre la publication de la publicité à caractère politique et s'efforcer de divulguer des publicités engagées;
  • avoir une politique claire et accessible au public en ce qui concerne l'identité et les robots en ligne et prendre des mesures pour fermer les faux comptes;
  • offrir des informations et des outils pour aider les citoyens à prendre des décisions en connaissance de cause, et faciliter l'accès à une diversité de points de vue sur des sujets d'intérêt général, tout en donnant la priorité aux sources fiables;
  • fournir aux chercheurs un accès aux données qui soit respectueux de la vie privée, pour leur permettre de cerner et de mieux comprendre la propagation et l'incidence de la désinformation.


Hier, la Commission européenne a publié les rapports de Facebook, Google et Twitter sur les progrès que ces trois plateformes en ligne ont accomplis en janvier 2019 pour honorer leur engagement de lutter contre la désinformation. Lesdites plateformes, signataires du code de bonnes pratiques contre la désinformation, ont été invitées à rendre compte mensuellement de leurs actions dans la perspective des élections au Parlement européen de mai 2019.

Plus précisément, la Commission a demandé que lui soient communiquées des informations détaillées permettant de surveiller les progrès réalisés en ce qui concerne le contrôle des placements de publicité, la transparence de la publicité à caractère politique, la fermeture des faux comptes et les systèmes de marquage pour les robots informatiques automatisés.


Dans leur déclaration conjointe, Andrus Ansip, vice-président pour le marché unique numérique, Vĕra Jourová, commissaire pour la justice, les consommateurs et l'égalité des genres, Julian King, commissaire pour l'union de la sécurité, et Mariya Gabriel, commissaire pour l'économie et la société numériques, se sont exprimés en ces termes:

Envoyé par déclaration commune
Les plateformes en ligne qui ont signé le code de bonnes pratiques mettent actuellement en œuvre en Europe leurs stratégies visant à soutenir l'intégrité des élections. Ces stratégies consistent notamment en un meilleur contrôle des placements de publicité, en des outils de transparence pour la publicité à caractère politique et en des mesures visant à identifier et à bloquer les comportements non authentiques utilisant leurs services.

Néanmoins, il faudrait que les plateformes en ligne progressent davantage dans la concrétisation des engagements qu'elles ont pris pour lutter contre la désinformation. Ces dernières n'ont pas fourni suffisamment d'informations montrant qu'elles déploient en temps utile des stratégies et outils nouveaux dans tous les États membres de l'UE, en y consacrant les ressources suffisantes. Les rapports donnent trop peu d'informations sur les résultats réels des mesures déjà prises.

Enfin, les plateformes n'ont pas défini de critères de référence spécifiques permettant de suivre et de mesurer les progrès accomplis dans l'UE. La qualité des informations fournies varie d'un signataire du code à l'autre en fonction des domaines d'engagement couverts par chaque rapport. Cela montre clairement que des améliorations sont possibles pour tous les signataires.

Les campagnes électorales en amont des élections européennes commenceront réellement au mois de mars. Préoccupés par la situation, nous encourageons les plateformes à accélérer leurs efforts. Nous exhortons Facebook, Google et Twitter à en faire davantage dans tous les États membres pour contribuer à garantir l'intégrité des élections au Parlement européen en mai 2019.

Nous les encourageons également à renforcer leur coopération avec les vérificateurs de faits et les chercheurs afin de détecter les campagnes de désinformation et d'accroître la visibilité et la diffusion des contenus reposant sur des faits avérés.
Principaux résultats des rapports des signataires

  • Facebook n'a pas rendu compte des résultats des activités entreprises en janvier concernant le contrôle des placements de publicité. Il avait déjà annoncé la mise à disposition, en mars 2019, d'une archive à l'échelle de l'UE de publicités à caractère politique et thématique. Le rapport fait le point sur les cas d'ingérence de la part de pays tiers dans certains États membres de l'Union, mais ne rend aucun compte du nombre de faux comptes supprimés en raison d'activités malveillantes spécifiquement dirigées contre l'Union européenne.
  • Google a fourni des données, ventilées par État membre, relatives aux mesures prises en janvier pour améliorer le contrôle des placements de publicité dans l'UE. Toutefois, les paramètres fournis ne sont pas suffisamment spécifiques et ne précisent pas la mesure dans laquelle les actions ont été menées pour lutter contre la désinformation ou pour d'autres raisons (publicité trompeuse, par exemple). Google a publié, le 29 janvier, une nouvelle politique en matière de «publicités électorales», et lancera la publication d'un rapport sur la transparence en matière de publicité électorale dès que les annonceurs auront commencé à placer des publicités de ce type. Google n'a pas fourni d'éléments prouvant la mise en œuvre concrète de ses politiques en matière d'intégrité des services pour le mois de janvier.
  • Twitter n'a pas fourni d'indicateurs permettant d'évaluer ses engagements en vue d'améliorer le contrôle des placements de publicité. Contrairement à ce qui avait été annoncé dans le rapport de mise en œuvre en janvier, Twitter a reporté jusqu'au rapport de février sa décision concernant la transparence des publicités à caractère politique. Quant à l'intégrité des services, Twitter a ajouté cinq nouvelles séries de comptes à ses archives d'opérations étrangères potentielles, accessibles au public et consultables, dont un grand nombre de comptes dans des pays tiers, mais sans communiquer sur les paramètres permettant de mesurer les progrès accomplis.


Prochaines étapes

Les rapports publiés hier portent sur les mesures prises par les entreprises de l'internet en janvier 2019. Le prochain rapport mensuel, concernant les activités menées en février, sera publié en mars 2019. La Commission pourra ainsi vérifier que des politiques efficaces pour assurer l'intégrité des processus électoraux sont en place avant les élections européennes de mai 2019.
Au plus tard fin 2019, la Commission procédera à une évaluation globale de la première période d'application de 12 mois du code. Si les résultats se révélaient insuffisants, elle pourrait proposer d'autres mesures, y compris de nature réglementaire.

Source : communiqué

Voir aussi :

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Un projet de fichage géant des citoyens non membres de l'UE prend forme en Europe pour prévenir les attaques terroristes
Les jeunes français préfèrent largement les médias traditionnels aux réseaux sociaux, ce qui les différencie des jeunes des autres pays européens
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  Discussion forum
227 commentaires
  • ormond94470
    Membre actif
    C'est quoi le problème ? En Europe on fait beaucoup de discours sur la souveraineté technologique, 3 jours après tu as le label "Cloud de confiance" pour utiliser les techno US... La semaine suivante pour être souverain sur les semi-conducteurs on quémande Intel...
    Les usa peuvent se rassurer on sera dépendant de leur technologies ad vitam
  • Ryu2000
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par Stéphane le calme
    « Les mesures protectionnistes pourraient désavantager les citoyens européens et freiner l'innovation dans les économies des États membres. De telles politiques entraveront également notre capacité à travailler ensemble pour harmoniser nos systèmes de réglementation », a-t-il déclaré.
    Ce n'est pas vraiment une mesure protectionniste, si Google était Hongrois, si Apple était Estonien, si Amazon était Grecque, ces entreprises subiraient le même traitement.
    Ce ne sont pas des lois anti USA, ce sont des lois anti trop grosses entreprises.

    Et puis bon il y a énormément d'entreprises US, l'UE n'en attaque que 5, c'est négligeable.

    Envoyé par Stéphane le calme
    Le mois dernier, Schwab, eurodéputé allemand de centre-droit et critique de longue date de Google, a déclaré dans une interview au FT que les cinq plus grandes entreprises technologiques américaines - Google, Amazon, Apple, Facebook et Microsoft - étaient les « plus gros problèmes » pour la politique de concurrence de l’UE.
    Effectivement.
  • stardeath
    Expert confirmé
    Envoyé par Stéphane le calme
    Êtes-vous pour ou contre l'ouverture de magasins de téléchargement alternatifs sur iOS ?
    pour, on nous rabâche les oreilles à longueur de journée sur la libre concurrence, et là on devrait croire le contraire? faut arrêter les conneries 5 minutes, si la concurrence, c'est si bien, apple doit la subir aussi sur son store. c'est encore un exemple flagrant de passe-droits.

    Envoyé par Stéphane le calme
    Que pensez-vous des arguments d'Apple avancés pour s'y opposer ?
    qu'apple rétorque avec des "arguments" tous plus bidons les uns que les autres, rappelez vous, sur un iphone, apple prétends ne pas pouvoir récupérer les photos des utilisateurs pendant que des techniciens de chez lui partage le contenu d'un iphone d'une utilisatrice, bizarre, non?

    si apple arrive à interdire le side loading des applis sur son store, en quoi un store concurrent ne pourrait pas l'interdire lui aussi?
    apple semble tellement tenir à la sécurité de ses utilisateurs qu'il pourrait parfaitement autoriser les stores alternatifs tout en imposant la même sécurité que sur son store.

    mais non, la seule chose qui l'intéresse c'est son portefeuille, pas que ça soit condamnable en soit, mais cette politique à géométrie variable est inadmissible.
  • Shalien
    Membre du Club
    L'article pourrait se résumer à "Apple envisage de respecter la loi", je suis toujours autant effaré du fait que les grosses sociétés aient ce genre de réflexion ou le fait de respecter la loi c'est une concession de leurs part.
  • pierre-y
    Membre chevronné
    6% de leur chiffre d'affaire... lequel j'oserais dire? Celui réelle ou celui qui passe par l'optimisation fiscale?
  • kain_tn
    Expert éminent
    Envoyé par Bill Fassinou

    Quel est votre avis sur le sujet ?
    Que chaque jour qui passe, l'Eruope démontre d'avantage qu'elle n'est pas au service des peuples. Pire, même: elle est toxique.

    Envoyé par Bill Fassinou

    Pensez-vous que la loi a un impact sur la liberté d'expression ?
    [mode ironie activé]
    Noooooooooon... Toutes les petites structures et associations auront les moyens de modérer leur contenu dans la minute, même! Et ceux qui mettront quand même des algorithmes pour filtrer n'auront certainement aucun faux positif! Ce sera une meilleure expérience que de discuter avec le chatbot d'une banque!
    [mode ironie désactivé]

    Envoyé par Bill Fassinou

    Pensez-vous que l'on devrait simplement s'en tenir à la modération faite actuellement par les plateformes ?
    Oui, évidemment. Des contenus "terroristes" (et encore il faudra qu'ils définissent ce qu'ils appellent terroristes), il faut les chercher pour les trouver. J'utilise Internet au quotidien depuis 1998 et je n'en ai encore jamais vu. Par contre de la pub partout pour des trucs inutiles, ça...
  • coolspot
    Membre éprouvé
    C'est toujours le meme problème avec les iPhone tu a du bon hardware mais le software qu'est iOS est nul à chier
  • 23JFK
    Membre expert
    Avec cette mentalité, pour être en conformité avec la loi, Apple ne devrait pas faire de la vente de matériel mais uniquement de la location.
  • arflam
    Membre régulier
    Propos hypocrite quand on utilise ce pouvoir pour faire de la censure politique ou idéologique sur les applications, comme pour Parler
    , ou simplement maximiser son profit en limitant la concurrence.
  • OrthodoxWindows
    Membre émérite
    Envoyé par kain_tn
    C'est amusant que Tim Cook parle de "privacy", vu ce que Apple fait...
    Tu m'a devancé .