
Et la société a également pris le temps de mettre en exergue les « amendes de la Commission européenne » dans ses comptes consolidés de résultat. Celles-ci sont passées de 2,7 milliards USD en 2017 à 5,1 milliards USD en 2018, et 50 millions d'euros supplémentaires devraient déjà être ajoutés à la facture pour ses comptes du premier trimestre et 2019, suite à une action de la CNIL, l'autorité française de la protection des données.
En effet, quelques mois après l’entrée en vigueur du RGPD, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) a infligé une amende record de 50 millions d’euros à l’encontre de Google, devenant ainsi la première instance européenne à sanctionner un géant du numérique dans le cadre du règlement. Les faits remontent à mai 2018, le mois durant lequel la Quadrature du Net et 12 000 internautes ont déposé des plaintes à la CNIL pour attaquer les GAFAM en recours collectif. Cette plainte est survenue après que Google et Facebook ont été accusés dans quatre pays d’avoir enfreint le RGPD, quelques heures seulement après son entrée en vigueur.
Après ce recours collectif, la CNIL a commencé l’instruction des plaintes. La CNIL a constaté que des informations essentielles (traitement des données, durée de conservation, utilisation pour la personnalisation de la publicité) sont dispersées sur plusieurs documents. Cette architecture générale de l’information choisie par Google rend difficile l’accès à ces informations par les utilisateurs. Parfois, pour disposer d’une information pertinente, l’utilisateur est contraint de passer par plusieurs étapes, impliquant parfois jusqu’à cinq ou six actions. De plus, l’information fournie n’est pas toujours claire et compréhensible, a conclu la formation restreinte. Selon la CNIL, ce manquement à la transparence ne permet pas aux utilisateurs de saisir l’ampleur des traitements de Google auxquels leurs données sont soumises.
Cette amende se compare à une provision pour impôts sur les bénéfices de seulement 4,2 milliards de dollars pour 2018, soit 12% de son revenu avant impôt.
Le bénéfice net pour l’année entière a augmenté de 143%, passant de 12,67 milliards de dollars à 30,74 milliards de dollars, en grande partie grâce à une provision pour impôts sur le revenu radicalement réduite - de 14,5 milliards de dollars à seulement 4,2 milliards de dollars.
La société a attribué cette augmentation d'impôt à la loi fiscale américaine de 2017, qui avait fait diminuer le bénéfice net en 2017. Cela avait « entraîné une charge d'impôt supplémentaire de 9,9 milliards de dollars au quatrième trimestre de 2017, principalement en raison de l'impôt transitoire unique sur le bénéfice accumulé des filiales étrangères et les effets de l'impôt différé », a déclaré la société dans son communiqué sur les résultats.
Les États-Unis restent le plus grand marché de la société, représentant 47% de son chiffre d'affaires total, tandis que l'EMEA est le deuxième marché en importance d'Alphabet, représentant 31,4% des revenus du quatrième trimestre.
Et malgré d’importantes dépenses en « Moon Shots » et d’autres efforts de recherche et développement, la société reste extrêmement dépendante de Google et du marché de la publicité en ligne pour la majeure partie de ses revenus. En effet, Google a généré presque la totalité des revenus annuels de la société.
Ce sont les «autres paris», décrivant des activités autres que celles de Google, qui ont vu leurs pertes augmenter en 2018, passant de 2,7 milliards de dollars à 3,36 milliards de dollars.
L'augmentation continue des revenus de Google est imputable à la suppression d'emplois par d'autres entreprises dont les revenus dépendent de la publicité sur Internet. Buzzfeed, Vice Media et d'autres ont tous perdu des emplois au cours de la nouvelle année en raison de la lutte incessante pour atteindre la rentabilité.
Cependant, malgré la hausse des revenus et du bénéfice net, les actions de la société ont chuté à la suite de l'annonce, les investisseurs étant inquiets de l'augmentation des lignes de « coût des revenus » dans les comptes consolidés de Alphabet, passant de 45,6 milliards de dollars en 2017 à 59,5 milliards de dollars en 2018. .
La recherche et le développement ont également augmenté d’un peu moins du tiers, passant de 16,63 milliards de dollars à 21,42 milliards de dollars.
Source : Alphabet
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