Même Bill Gates qui veut offrir tout son argent ne fait qu'en accumuler plus
Il est étonnamment difficile de se débarrasser de milliards de dollars
Le 2018-12-19 11:45:22, par Christian Olivier, Expert éminent sénior
The Giving Pledge (promesse de don en français) est une campagne lancée par Warren Buffett et Bill Gates en 2010 qui a pour but d’encourager les plus fortunées des États-Unis à s’engager en donnant la majeure partie de leur fortune à des fins philanthropiques. Cette campagne devait permettre aux milliardaires et donateurs américains de soutenir « ;des causes nobles ;» et de se délester par la même occasion de leur excédent de liquidités.
Récemment, David Callahan du site étasunien Inside Philanthropy a attiré l’attention sur le fait que les personnes les plus riches dans le monde sont assises sur une fortune de 4 ;000 milliards USD et que la vitesse à laquelle elles font gonfler leur fortune est largement supérieure à la vitesse et aux montants des dons qu’elles consacrent à leurs œuvres philanthropiques.
Pour certains milliardaires, l’explication la plus simple serait qu’ils réduisent le montant de leurs dons « ;pour faire des économies ;» : il y aurait souvent une différence entre le montant réel des dons qu’ils consacrent et leurs déclarations publiques. Toutefois, pour d’autres philanthropes tels que Bill Gates, cette justification semble quelque peu caduque vu les sommes qu’ils consacrent depuis de longues années à leurs projets philanthropiques et l’engagement qu’ils ont pris de redistribuer leur richesse avant de mourir.
Le paradoxe semble venir du fait que certains donateurs consacreraient des fonds conséquents, mais insuffisants, pour soutenir des projets philanthropiques sans qu’il y ait forcément une concrétisation de leurs annonces sur le terrain ou de résultats positifs, alors qu’en retour ils engrangent toujours plus d’argent. D’après Callahan, Gates, par exemple, détiendrait encore environ 100 milliards USD dans des investissements privés et aurait gagné plus de 40 milliards USD net depuis 2010.
Au rythme où vont les choses, tous ces généreux donateurs ne parviendront probablement jamais à atteindre leurs objectifs en matière de philanthropie s’ils ne consacrent pas beaucoup plus d’argent à leurs œuvres sociales et s’ils ne s’efforcent pas de transformer plus rapidement ces dons en projets concrets.
« ;[Bill] Gates valait 54 milliards USD en 2010, l’année au cours de laquelle a débuté la promesse de don ;; il pèse aujourd’hui 97 milliards USD. La fortune de [Warren] Buffett a également pratiquement doublé, à 90 milliards USD, en dépit des transferts annuels des actions de Berkshire Hathaway à la Fondation Gates ainsi qu’aux quatre fondations contrôlées par ses trois enfants ;», a écrit Callahan.
Citant les résultats d'une étude publiée par le groupe Bridgespan, Callahan a rappelé que si les américains les plus riches doublaient leur don à 2,4 % de leurs actifs, cela représenterait 45 milliards USD supplémentaires dans le total annuel des dons de bienfaisance, soit une augmentation de 11 %.
Il a ajouté qu'il est important pour une organisation souhaitant se lancer dans la philanthropie de faire évoluer son personnel, sa supervision et ses procédures, tout en précisant que la Fondation Gates a de sérieux atouts, au vu son expérience dans le domaine, et serait de ce fait un interlocuteur de choix pour tout milliardaire qui voudrait faire le bien autour de lui.
Rappelons au passage qu’en octobre dernier, à La Haye, aux Pays-Bas, une nouvelle Commission mondiale sur l’adaptation qui se penchera sur les risques liés au changement climatique (inondations, sècheresses, tempêtes, hausse du niveau des mers, etc.) a été officiellement lancée. Elle est le fruit d’une initiative internationale sans précédent et opportune sur l’adaptation placée sous la direction de 28 commissaires incluant le fondateur de Microsoft Bill Gates, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon et l’actuel PDG de la Banque mondiale Kristalina Georgieva.
Source : Inside Philantropy, Vox
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Pour certains milliardaires, l’explication la plus simple serait qu’ils réduisent le montant de leurs dons « ;pour faire des économies ;» : il y aurait souvent une différence entre le montant réel des dons qu’ils consacrent et leurs déclarations publiques. Toutefois, pour d’autres philanthropes tels que Bill Gates, cette justification semble quelque peu caduque vu les sommes qu’ils consacrent depuis de longues années à leurs projets philanthropiques et l’engagement qu’ils ont pris de redistribuer leur richesse avant de mourir.
Le paradoxe semble venir du fait que certains donateurs consacreraient des fonds conséquents, mais insuffisants, pour soutenir des projets philanthropiques sans qu’il y ait forcément une concrétisation de leurs annonces sur le terrain ou de résultats positifs, alors qu’en retour ils engrangent toujours plus d’argent. D’après Callahan, Gates, par exemple, détiendrait encore environ 100 milliards USD dans des investissements privés et aurait gagné plus de 40 milliards USD net depuis 2010.
Au rythme où vont les choses, tous ces généreux donateurs ne parviendront probablement jamais à atteindre leurs objectifs en matière de philanthropie s’ils ne consacrent pas beaucoup plus d’argent à leurs œuvres sociales et s’ils ne s’efforcent pas de transformer plus rapidement ces dons en projets concrets.
« ;[Bill] Gates valait 54 milliards USD en 2010, l’année au cours de laquelle a débuté la promesse de don ;; il pèse aujourd’hui 97 milliards USD. La fortune de [Warren] Buffett a également pratiquement doublé, à 90 milliards USD, en dépit des transferts annuels des actions de Berkshire Hathaway à la Fondation Gates ainsi qu’aux quatre fondations contrôlées par ses trois enfants ;», a écrit Callahan.
Citant les résultats d'une étude publiée par le groupe Bridgespan, Callahan a rappelé que si les américains les plus riches doublaient leur don à 2,4 % de leurs actifs, cela représenterait 45 milliards USD supplémentaires dans le total annuel des dons de bienfaisance, soit une augmentation de 11 %.
Il a ajouté qu'il est important pour une organisation souhaitant se lancer dans la philanthropie de faire évoluer son personnel, sa supervision et ses procédures, tout en précisant que la Fondation Gates a de sérieux atouts, au vu son expérience dans le domaine, et serait de ce fait un interlocuteur de choix pour tout milliardaire qui voudrait faire le bien autour de lui.
Rappelons au passage qu’en octobre dernier, à La Haye, aux Pays-Bas, une nouvelle Commission mondiale sur l’adaptation qui se penchera sur les risques liés au changement climatique (inondations, sècheresses, tempêtes, hausse du niveau des mers, etc.) a été officiellement lancée. Elle est le fruit d’une initiative internationale sans précédent et opportune sur l’adaptation placée sous la direction de 28 commissaires incluant le fondateur de Microsoft Bill Gates, l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon et l’actuel PDG de la Banque mondiale Kristalina Georgieva.
Source : Inside Philantropy, Vox
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SofEvansMembre émériteLe mot que tu cherches est "escient" (faire des dons à bon escient).
Bah écoute, si un milliardaire qui veut faire de la philanthropie n'arrive pas à se débarrasser de son argent, j'ai un RIB de mon compte sous le coude, je serais ravi de lui venir en aide.
Bon, demi-troll à part, certaines personnes ont des revenues tellement solide (style rente) que même en faisant dons le bilan sortie/rentré est positif.
C'est déjà très bien que ces personnes fassent des dons massif pour des causes philanthropique, car au fond ils ne sont obligé à rien.
Par contre c'est vrai que si les dons sont détournées ne serait-ce que même partiellement de leurs but, ça fait mal au cœurle 19/12/2018 à 12:25 -
sirthieMembre éprouvéC'est clair qu'il vaut mieux les laisser s'enrichir au delà de toute décence jusqu'à l'obscénité en faisant des milliards de pauvres.
Si tu souscris à la théorie du ruissellement, mauvaise nouvelle : elle n'a aucun fondement.le 19/12/2018 à 15:32 -
Paul TOTHExpert éminent sénioril y a une grosse différence entre des gens qui ont faim, et des gens qui fuient la guerre (même s'ils ont faim également).
tu peux demander à des affamés de rester chez eux et leur apporter une aide humanitaire, les aider à rendre leur terre cultivable, aménager l'irrigation, faire des pièges à vent pour que leur terre ne devienne pas Arakis...
par contre quand un pays est en guerre, tu peux avoir une action politique contre le phénomène (et arrêter de leur vendre des armes) mais tu peux difficilement demander aux gens de rester sous les bombes.le 20/12/2018 à 12:56 -
Mr.AnimeMembre du ClubBonjour Forum,
Ce sujet me semble simple et compliqué à la fois.
Le questions qui me vient a l'esprit quand j'ai finis de lire le sujet c'est :
- Quel est le montant que ces milliardaires versent en dons aux associations ?
- Et comment est géré cette argent avant d'arrivé dans les mains de ces associations ?
Les dons sont quelques choses de merveilleux quand ils sont utilisés à bonne hessiens (peut être mauvaise orthographe) mais cela ne se passent pas souvent comme on l'aimerai.
Faire des dons dans notre société actuelle (Pardonnez si je généralises un peu) c'est devenu un signe de "bonne conscience" et plus représenté comme un réel besoin pour les gens qui en auraient besoin.
Ceci est mon points de vue bien-sûr
Maintenant que la valeurs de la fortunes de ces milliardaires continue d'augmenter et que les dons perçus, eux, restes constants, c'est un problème de "bonne foi" qui malheureusement ne concernent que ces gens riches.
Là ou l'état pourrait joué un rôle c'est d'imposé, à partir d'un certain gais, un montant qui serait obligatoirement distribué/versé aux associations ?!
Qu'en pensez vous ?
Je vous salue,
ProVillardle 19/12/2018 à 12:13 -
Paul TOTHExpert éminent séniorBill a vraiment des problèmes de riches...mince, j'ai doublé ma fortune en 5 ans, mais comment vais-je réussir à dépenser tout cet argent !
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Comment Google et Microsoft optimisent leurs taxes.le 19/12/2018 à 14:21 -
ymoreauMembre éméritePour revenir au sujet, je pense que le véritable problème est qu'une personne puisse gagner autant d'argent. Pas la façon dont elle le dépense (même si on peut aussi agir là dessus, ce sera toujours partiel).
Si Bill Gates a pu amasser 40 milliards avec ses investissements, c'est autant d'employés qui ont été moins payés que ce qu'ils auraient pu, c'est autant moins d'argent investi dans la R&D ou des solutions plus écologiques, c'est surtout généralement autant de délocalisation, d'exploitation d'enfants dans le tiers-monde et d'optimisation/évasion fiscale. Pour moi il faut agir à la source, là où les grosses fortunes ont installé un barrage du fameux ruissèlement.
C'est Audrey Vernon je crois qui disais : tous les milliardaires ont du sang sur les mains.
L'argent ne sort pas de nulle part.le 21/12/2018 à 9:48 -
Paul TOTHExpert éminent séniorje suis bien d'accord avec toi, et bon nombre de gilets jaunes aussi, au lieu de faire des primes et des baisses de charges et des machins, il serait tout de même plus simple de rendre les gens autonomes avec un salaire suffisant.
ah mais ils ne se contenteront pas de 100€ attribués à une partie d'entre eux...quand à ton pays, Le coût de la vie en Algérie est l'un des plus bas au monde mais le pouvoir d'achat y est faible, si je comprend bien, en effet avec 100€ tu peux faire vivre toute une famille pendant 1 bon mois, mais elle ne les gagnes pas.
la notion d'argent est très relative en fait, le pouvoir d'achat est bien plus significatif, gagner 1500€ en France ne te fait pas vivre 15 mois, tu as plutôt du mal à finir le mois, et si c'est une notion qui échappe à la classe politique, le français qui n'a pas la moyens de son pays le réalise bien je crois.
J'ai un bon copain algérien qui a quitté son pays il y a de nombreuses années car il trouvait qu'il devenait impossible d'y vivre, il est venu en France car à l'école il a apprit le français et l'histoire de France (qu'il connait mieux que moi), et il avait un peu se discours aussi "vous ne vous rendez-pas compte de la chance que vous avez"...au bout de quelques années il a lui aussi oublié cette chance.
Par ailleurs, je ne connais pas ce pays, mais ce que j'en lis semble dire que c'est pas tout rose non plus.
C'est une tendance assez naturelle de la classe dirigeante de pousser les comparaisons - souvent foireuses - avec d'autres pays. Comme la dépense publique France/Allemagne en omettant de préciser qu'il n'y a pas de fonction publique hospitalière en Allemagne, ou éviter de prendre le Japon pour comparer la dette, car si nous frôlons les 100% de PIB, les japonais sont à 250% et semble bien le vivrele 19/12/2018 à 21:19 -
Paul TOTHExpert éminent séniorje trouve précieux de pouvoir échanger respectueusement avec des personnes avec qui tu n'es pas d'accord...nos politiciens devraient l'apprendre.
je suis tout à fait d'accord, je ne comprend pas que tous les HLM ne soient pas équipés de récupérateurs d'eau de pluie (par exemple), qu'on impose pas des normes de constructions plus orientée sur économie d'énergie alors qu'on sait faire.
je suis certain qui si tu demandais l'avis des français, ils seraient tous près à manger des produits bios issus de l'agriculture locale...sauf que le faible pouvoir d'achat leur fait acheter des carottes qui viennent de Chine qui sont deux fois moins cher. Est-ce qu'il faut augmenter les salaires ou baisser les coûts de production local ? le débat est ouvert.
c'est possible, je ne sais pas en fait, est-ce que l'avion qui emmène le cadre en vacances pollue autant que les carottes du smicard, je n'en sais rien. Mais dans les deux cas la dimension écologique est sous-estimée.
rassures-toi, on a plus en plus de français qui se nourrissent dans les poubelles. En 2010 je suis parti vivre 4 ans à la Réunion, quand je suis revenu en métropole après cette coupure, l'accroissement de la misère urbaine m'a sauté au visage - ce qu'on ne réalise pas forcément quand cela se produit petit à petit.
je ne sais pas, mais la France n'est pas bon élève ça c'est certain. Ce qui est certain aussi, c'est qu'augmenter le prix de l'essence n'est pas un programme écologique quand on offre pas d'alternative aux conducteurs.
je ne te suivrais pas sur ce terrain, mais j'aimerai comprendre ce que tu dis, quelle relation fais-tu entre pollution et la migration des pays pauvres vers les pays riches ?le 20/12/2018 à 9:34 -
Détrompe-toi... Il se jette énormément de nourriture dans de nombreux pays musulmans, lors du mois de ramadan.
D'autre part le faible cout de la farine pratiqué en Algérie (du fait d'une subvention d'état) serait même "à l'origine" d'un gâchis annuel de pain chiffré à 40 millions de dollars.
C'est cette vidéo qui m'avait fait prendre conscience du phénomène:le 20/12/2018 à 5:45 -
FrosT74Candidat au ClubC'est vrai mais en même temps attention, ce n’est pas du cash pur mais du patrimoine global.
En clair, Bill Gates ou Jeff Bezos ne possèdent pas "réellement" ce qui est déclaré par les classements habituels (forbes, bloomberg etc.)
Dans le cas de Jeff Bezos c'est surtout lié à la valeur de l'action Amazon qui a pris 1000% en quelques années....
Ce n'est pas du cash sur un compte en banque.le 21/12/2018 à 14:52