
Avec la disparition des filières S, L et ES, les élèves suivront un tronc commun et choisiront trois spécialités en première et deux en terminale. Dans le tronc commun figurent le français, la philo, l’histoire-géographie et l’enseignement moral et civique, deux langues vivantes, le sport et un enseignement scientifique. Mais pas les mathématiques qui deviennent de fait un enseignement de spécialité. Alors que les lycées doivent cette semaine dévoiler aux élèves de seconde les spécialités qu'ils proposeront dans le cadre du nouveau Bac, tous s'interrogent donc sur la place qui sera désormais accordée aux mathématiques.
Jusqu'à présent, les mathématiques étaient obligatoires jusqu'au Bac pour la très grande majorité des lycéens en filière générale. Mais avec la réforme du lycée, la discipline ne figure plus dans le tronc commun après la seconde. Comme l'a expliqué le ministère, « les maths seront toujours présentes hors spécialité » dans un enseignement scientifique global prévu pour tous les élèves. Mais ce seront des maths appliquées à la physique et à la biologie, ce qui ne satisfait pas les professeurs. Après la seconde, la discipline devient donc un enseignement de spécialité que l'élève aura la liberté de choisir ou pas.

Michel Imbert, professeur de maths à Grenoble, regrette cette situation. D'après lui, le risque en faisant des mathématiques une spécialité est « qu’il y ait beaucoup plus d’élèves qu’avant qui ne fassent plus de mathématiques en première et en terminale. » Et il pourrait avoir raison : « Je ne pense pas prendre maths parce que plus tard, je voudrais devenir avocate, donc je n’en aurais pas réellement besoin », affirme une lycéenne même si elle trouve un peu dommage qu’il n’y ait plus les maths. La crainte de Michel Imbert de voir beaucoup plus d'élèves ne plus faire de maths se renforce par le fait que le niveau de la spécialité serait trop relevé, ce qui la rendrait encore difficilement accessible à tous. « C'est quand même incroyable que des élèves qui aient besoin d’être réconciliés avec les maths au lycée n’aient de choix que d’abandonner [les maths] ou de suivre un programme [de maths] où ils risquent d’être complètement noyés », affirme l’enseignant.
Reléguer les maths en spécialité fait croire que la discipline n'est utile que lorsqu'on cible certains domaines spécifiques, par exemple les filières scientifiques et informatiques. Alors, les maths ne sont-elles nécessaires que dans ces filières ? Ou est-ce parce que les enseignants en disent parfois peu sur l'application des connaissances mathématiques dans la vie courante ?
Sources : France Info, Sud Ouest
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