Enquêtes TIMSS, PISA, et bien d'autres études, tous les baromètres internationaux de l'éducation s'accordent sur le fait que le niveau général des Français et en sciences en particulier est en baisse ces dernières années. Et cela a encore été confirmé avec une étude publiée au mois d’octobre par l'Académie française des sciences.
Dans sa note, l’Académie des sciences a tiré la sonnette d’alarme sur le niveau en sciences des élèves de la filière S en France. Elle explique que l’enseignement des mathématiques et de la physique a été complètement dénaturé, et que la filière S a été progressivement transformée en une filière généraliste dotée d’une légère connotation scientifique. Comme conséquence, les nouveaux bacheliers S arrivent désormais dans l'enseignement supérieur scientifique sans y avoir été véritablement préparés, alors même que les besoins du pays en scientifiques et ingénieurs ne cessent de croître. Et d’après l'Académie des sciences, ce problème serait le résultat des réformes successives du lycée (2000 et 2010 en seconde).
Pendant ce temps une nouvelle réforme du bac vient d’être lancée en France. Le lundi 13 novembre, la consultation des acteurs de l’enseignement secondaire et supérieur a en effet démarré au ministère de l’Éducation nationale. On parle par exemple de la possibilité la suppression des séries S, L et ES ou la mise en place d’un lycée modulaire, entre autres idées. Mais c’est en tout cas l’occasion pour l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques, d’alerter une nouvelle fois sur le faible niveau en sciences du bac S.
« Le constat est clair. Nos décideurs ont été interpellés, et c’est une chance de voir qu’une véritable concertation est ouverte pour que chacun puisse exprimer son point de vue sur la finalité du lycée », a déclaré Mickaël Prost, président de cette union, dans un entretien accordé au média Le Figaro. « Il y a un diagnostic établi depuis longtemps. La filière S ne remplit plus son rôle de formation en sciences au lycée », dit-il. Citant la note de l'Académie des sciences, il explique que c'est le caractère généraliste de la filière S, le fait qu’elle ouvre les portes à l’ensemble des formations de l’enseignement supérieur, qui en fait la filière la plus prisée aujourd’hui. « Mais cela se fait au détriment du bagage scientifique, car on peut aller moins loin sur ces sujets », regrette-t-il.
Concrètement, il estime que le problème réside dans le fait qu'on a coupé dans les derniers programmes tous liens entre les disciplines. Il affirme par exemple que la physique a été « démathisée » pour éviter de confronter les élèves aux difficultés... « On pousse les élèves à développer une seule compétence, c’est-à-dire extraire des informations d’un document, sans leur donner les moyens de comprendre les enjeux scientifiques et les liens avec les maths. Cette rupture a des conséquences importantes avec l’enseignement de la physique dans le supérieur », dit-il.
Il a donc appelé à la refondation d’une véritable filière scientifique au lycée. On parle en effet d'une réforme du bac, mais pour lui, il s'agit avant tout de réformer le lycée et une réforme du lycée ne peut se faire sans une réforme des contenus ; ce sur quoi il dit avoir beaucoup réfléchi.
Source : Le Figaro
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Le , par Michael Guilloux
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