
la crainte de se retrouver au chômage serait à la base de ces incidents
Depuis le mois d’octobre dernier, Waymo, la filiale d’Alphabet (l’entreprise mère de Google), a reçu les agréments pour mettre ses voitures autonomes en circulation sans la présence obligatoire d’un conducteur sur le siège avant et sans le recours à un conducteur de secours. Waymo a déclaré qu’il commencerait les tests sans conducteur dans les rues de la Silicon Valley et allait en faire dans d’autres régions après avoir averti les communautés locales. Quelques semaines après avoir reçu cette autorisation, Bloomberg a annoncé que l’entreprise entend déployer sa flotte de voitures autonomes commerciales destinées au grand public dans un proche délai. Pour l’entreprise et aussi les consommateurs, cela marque un tournant décisif dans les habitudes de vie.
Alors que l’entreprise avance pas après pas dans son projet de changer les habitudes de voyager en voitures, il est rapporté que les choses pour Waymo ne se font pas sans coup férir en Arizona. En effet, depuis 2016, Waymo effectue des tests avec ses voitures autonomes EN Arizona. Après avoir atteint un niveau de sécurité excellent avec ces véhicules dans cet État, Waymo est passé à la phase supérieure en effectuant des tests sans chauffeur suppléant dans ses véhicules autonomes. Et depuis le mois d’octobre, la chef des finances d’Alphabet, Ruth Porat, a déclaré que les clients commençaient à payer pour effectuer des trajets en Arizona et que la société testait des modèles de tarification.
Même si les choses semblent bien aller pour Waymo, plusieurs incidents rappellent que le projet de véhicules autonomes n’est pas favorablement accueilli par tout le monde. Selon le rapport de la police locale en Arizona, pas moins de 21 incidents ont été consignés par les agents de police au sujet des interactions entre les résidents d’Arizona et les véhicules autonomes de Waymo. Comme faits signalés, nous avons par exemple Michael Palos, un conducteur suppléant d’une voiture autonome de Waymo, qui rapporte que le 1er août dernier, alors qu’il était au volant d’une voiture autonome, un homme barbu sur le trottoir a dirigé une arme de poing vers son allée. Après l’arrestation de Roy Leonard Haselton, celui qui a pointé l’arme sur la voiture, ce dernier aurait déclaré « qu’il avait l’intention de faire peur au conducteur ». Selon le détective Cameron Jacobs, Haselton aurait ajouté « qu’il méprisait et détestait ces voitures (Waymo) et a raconté comment Uber avait tué quelqu’un ». Mais sa femme aurait précisé à la police que son époux était atteint de démence.
Un autre rapport de la police soutient que le 19 août dernier, un homme de 37 ans « fortement en état d’ébriété » se tenait devant un véhicule Waymo et empêchait la voiture d’avancer. L’agent Richard Rimbach qui a consigné les faits explique que l’homme a déclaré « qu’il en avait marre des véhicules Waymo qui circulaient dans son quartier et qu’il pensait apparemment que la meilleure idée pour résoudre ce problème était de se tenir devant l’un de ces véhicules ». D’autres chauffeurs rapportent que lorsqu’ils conduisaient ces voitures, des personnes ont hué et même jeté des pierres contre ces véhicules. Un autre encore rapporte également que le pneu de son véhicule a été tranché alors qu’il était dans la circulation. En outre, une Jeep aurait forcé les véhicules autonomes à quitter la route à six reprises. Selon le quotidien USA Today, de nombreuses personnes harcelant les chauffeurs de véhicules de Waymo semblent en vouloir à la société.
Pour ce qui concerne ces incidents, le nombre d’incidents rapporté n’est qu’une fraction du nombre total des incidents survenus, soulignent les rapports de police. En effet, en général, au lieu d’appeler la police, les conducteurs de Waymo contactent directement leur entreprise lorsqu’ils sont menacés ou harcelés en utilisant un système de communication embarqué qui leur permet de parler sans tenir le téléphone. Du côté de Waymo, les responsables auraient déclaré que les chauffeurs sont formés pour gérer les menaces. Ils ajoutent que « la sécurité est au cœur de tout ce que nous faisons, ce qui signifie que la sécurité de nos conducteurs, de nos cyclistes et du public est notre priorité numéro un ».
Il faut souligner que même si ces incidents sont assez répétés, les responsables précisent qu’au cours des deux dernières années, ils ont constaté que « les habitants de l’Arizona étaient accueillants et enthousiastes à l’idée du potentiel de cette technologie pour rendre nos routes plus sûres ». Mais pour Phil Simon, conférencier en systèmes d’information à l’Arizona State University, si cet enthousiasme a changé, cela ne serait pas dû à la conduite des chauffeurs, mais plutôt à ce que l’entreprise représente. Il avance que « beaucoup de gens craignent que la technologie leur fasse perdre leur emploi ». « Ce sont probablement des personnes qui ont peur et c’est un moyen pour eux de se défendre de manière petite et futile », ajoute-t-il.
Source : USA Today
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