Pour apporter des éléments de réponse, l’Institut Montaigne a réalisé une évaluation des compétences en numérique des députés français élus lors des élections législatives du 18 juin 2017. Les résultats de cette étude montrent que, parmi les députés, 5,37 % sont classés comme experts, 10,23 % comme connaisseurs, 12,65 % comme amateurs et 71,75 % comme non-experts. En clair, il en ressort que l'essentiel des députés n'y connait pas grand chose.
Compétences en numérique des députés (tous députés confondus - 577 au total)
Paula Forteza, députée de l'assemblée nationale, y va de son commentaire
Envoyé par Paula Forteza
La méthodologie repose sur un barème de points attribués à chaque député en fonction de son investissement dans le domaine du numérique. Le nombre d’années passées dans ce secteur ou son environnement proche, la diversité des sujets numériques traités, ou encore le nombre de travaux parlementaires ou non-parlementaires réalisés sur ces enjeux sont pris en compte. Par exemple, un député se verra attribuer 15 points par travail parlementaire réalisé sur le numérique. Le total de points de chaque député permet de les classer dans une de nos 3 catégories (« amateur », « connaisseur », et « expert »), qui correspondent à un niveau de points donné. Par exemple, un député devra cumuler au moins 110 points pour être considéré comme un « expert » du numérique.
L’on objectera toutefois que ces points reflètent avant tout l’activité parlementaire de personnes s’intéressant sans doute au numérique, plutôt qu’une réelle compétence dans ce domaine.
Cependant, les trois autres critères illustrent mieux le niveau des élus : 20 points sont donnés par année passée dans le secteur du numérique, 10 points par expérience annuelle liée au numérique (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques) et 5 points par diplôme correspondant aux domaines des sciences, des mathématiques, de l’ingénierie et des technologies.
Au-dessus de la catégorie des « non-experts », trois groupes existent : les « amateurs » (c’est-à-dire les députés ayant obtenu entre 20 et 49 points), les « connaisseurs » (entre 50 et 109 points) et les « experts » (au-delà de 110 points).
Barème de notation
Gilles Babinet, conseiller sur les questions numériques, souligne que
Envoyé par Gilles Babinet
Députés ayant obtenu plus de 110 points - voir barème
- Florian Bachelier
- Ugo Bernalicis
- Bruno Bonnell
- Éric Bothorel
- Moetai Brotherson
- Jean-René Cazeneuve
- Anthony Cellier
- Olivier Dassault
- Christophe Di Pompeo
- Virginie Duby-Muller
- Paula Forteza
- Albane Gaillot
- Thomas Gassilloud
- Philippe Gosselin
- Olivia Grégoire
- Christine Hennion
- Danièle Hérin
- Sébastien Huyghe
- Marietta Karamanli
- Amélia Lakrafi
- Jean-Luc Lagleize
- Constance Le Grip
- Sylvain Maillard
- Denis Masséglia
- Jean-Michel Mis
- Franck Riester
- Pierre-Alain Raphan
- Laure de la Raudière
- Hervé Saulignac
- Vincent Thiébaut
- Cédric Villani
Mentions
À la question de savoir s'il y a suffisamment de députés experts sur les sujets du numérique et s'il faut espérer que plus de députés aient un bagage numérique, Gilles Babinet note que cela fait maintenant sept ans qu'il est en interaction avec les pouvoirs publics pour aider ceux-ci à mieux appréhender ces sujets. « Je me souviens combien j’ai été au début frappé par le manque d’expertise évident sur ces enjeux, à tous niveaux du corps politique et de l’administration. Il me semble que c’est là une des explications du retard pris par notre pays », regrette-il.
Envoyé par Gilles Babinet
Répartition des compétences numériques par parti (cas des experts)
Il faut noter que sur ces 31 députés experts, la très grande majorité occupe en général un ou plusieurs postes à responsabilité dans les groupes d’études relatifs au numérique (présidence, vice-présidence ou secrétariat), même si leur répartition est inégale : tous les postes-clés du groupe d’études sur « la cybersécurité et la souveraineté numérique » leur sont revenus, mais pas pour celui sur « les startups, PME et ETI ».
Dans la plupart des cas, ces députés, outre des postes à responsabilité dans ces groupes d’études, peuvent aussi avoir un simple statut de membre. Attention : cela ne veut pas dire que les autres parlementaires ne sont pas qualifiés : certains d’entre eux figurent peut-être dans les catégories « amateurs » ou « connaisseurs ». Les 31 élus que l’Institut Montaigne met en avant sont juste ceux ayant eu la meilleure notation.
Seuls trois parlementaires « experts » n’apparaissent pas dans l’un de ces groupes.
Il s’agit de Moetai Brotherson, que l’on retrouve dans une mission d’information sur la blockchain et dans un groupe de travail sur la démocratie numérique et les nouvelles formes de participation citoyenne, Franck Riester, qui est entré au gouvernement à la mi-octobre et qui a un certain passif sur ces sujets, et Cédric Villani, dont l’expertise vient d’un parcours brillant en mathématiques et par un rapport sur l’IA.
Envoyé par Paula Forteza
Et vous ?
Que pensez-vous de cette méthodologie ? Vous semble-t-elle fiable ?
L’Assemblée nationale vous semble-t-elle suffisamment qualifiée pour comprendre et traiter les problématiques liées au développement du numérique ?
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