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Le Parlement britannique a saisi des documents internes de Facebook,

Dans le cadre de l'enquête sur le scandale des données de Cambridge Analytica

Le 2018-11-26 09:27:44, par Stan Adkens, Expert éminent sénior
Un cache de documents internes de Facebook qui contiendrait des révélations sur les décisions de Fcabook concernant le contrôle des données et de vie privée ayant conduit au scandale Cambridge Analytica est tombé entre les mains du Parlement britannique suite à une procédure exceptionnelle, en utilisant les pouvoirs légaux du parlement pour contraindre un développeur d'applications qui les détenait à les remettre.

En effet, le géant des réseaux sociaux est impliqué depuis mars 2018 dans une affaire d’atteinte à la vie privée dite scandale Cambridge Analytica qui a occasionné la violation des données personnelles de plus de 87 millions d’utilisateurs de Facebook. Cette affaire a conduit le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, à témoigner devant le Congrès américain ainsi que devant le Parlement européen. Mais Zuckerberg a rejeté jusqu’ici l’invitation du Parlement britannique à venir témoigner de son implication dans la violation massive de données des utilisateurs de son réseau social.

D’abord en mai où le PGD de Facebook à décliner l’invitation du comité de régulation de l’affaire fausses informations du Parlement britannique dirigé par le député Collins et ensuite en novembre où Facebook a encore une fois refusé de se présenter devant le « grand comité international » composé des parlements britannique et canadien, arguant qu’il n’était pas possible pour Zuckerberg de comparaître devant tous les parlements. Toute fois, Mike Schroepfer, directeur technique de Facebook a déjà été auditionné par le Comité britannique du numérique, de la culture, des médias et des sports (DCMS) qui a estimé que les réponses apportées par Schroepfer concernant les publicités, la collecte de métadonnées et l'interférence des réseaux sociaux dans le monde politique étaient insatisfaisantes.

Cependant, le Parlement britannique ne renonce pas à l’affaire. Selon The Guardian, pour avoir des réponses à ses questions, le parlement a du recourir à ses pouvoirs légaux pour entrer en possession des documents internes sur Facebook après l’échec de la voie d’invitation à témoigner ignorée par Facebook à maintes reprises. Le cache de documents en possession de Ted Kramer, fondateur de la société américaine de logiciels, Six4Three, contiendrait d’importants éclaircissements sur les décisions du réseau social relatives à son implication dans le contrôle des données et de vie privée ayant conduit au scandale Cambridge Analytica, y compris des échanges de courriels confidentiels entre les cadres supérieurs et une correspondance avec Zuckerberg.


Selon The Guardian, le parlement a profité de la présence du patron de Six4Three à Londres lors d’un voyage d’affaires pour intercepter les documents. Dans une procédure rare, Damian Collins, président du comité de sélection culture, médias et sport a contraint le développeur de logiciel à remettre les documents, en envoyant un sergent d'armes du parlement à l'hôtel de l'homme d'affaires où un dernier avertissement lui a été donné ainsi qu’un délai de deux heures pour se conformer à l'ordre du parlement. Mais ceci n’a pas entamé la détermination du fondateur à ne pas libérer les documents. Selon The Guardian, il a fallu ensuite que Ted Kramer soit conduit au Parlement où il a été averti qu'il risquait des amendes et une peine d'emprisonnement si les documents n'étaient pas remis.

« Nous sommes en territoire inconnu », a déclaré Collins, le député en tête du comité de régulation du parlement concernant l’affaire des fausses actualités. « Il s’agit d’un geste sans précédent, mais c’est une situation sans précédent. Nous n'avons pas réussi à obtenir de réponses de Facebook et nous pensons que les documents contiennent des informations extrêmement intéressantes pour le public. », a-t-il ajouté.

En effet, depuis plusieurs mois, Facebook et son PDG esquivent les demandes de témoignage du Parlement britannique. L’occasion ne pouvait donc pas être plus belle pour les députés en charges de l’affaire fausses actualités et vie privée impliquant le géant des réseaux sociaux. Selon le député Collins, les réponses insatisfaisantes de Mike Schroepfer adressées au DCMS et la réticence à témoigner, avait obligé les députés à user d’une procédure exceptionnelle pour collecter des informations sur les opérations de Facebook. « Nous avons des questions très sérieuses pour Facebook. Cela nous a induits en erreur à propos de la participation russe sur la plateforme. Et il n'a pas répondu à nos questions sur qui savait quoi, à propos du scandale Cambridge Analytica », a-t-il déclaré.

Six4Three est impliqué dans une action en justice contre Facebook aux États-Unis, où les documents ont été obtenus par le biais de mécanismes légaux. En effet, la startup d'apprentissage automatique de Ted Kramer, basée aux États-Unis, a développé une application pour Facebook que le réseau social a fermée après une modification des conditions de service. Six4Three a poursuivi Facebook en justice et obtenu une mine de documents internes à Facebook au cours de la procédure. « Nous avons suivi cette affaire judiciaire aux États-Unis et nous pensions que ces documents contenaient des réponses à certaines des questions que nous recherchions au sujet de l’utilisation des données, en particulier par les développeurs externes. »

Selon Six4Three, Facebook, bien que conscient des implications de sa politique de confidentialité, créait intentionnellement des brèches dont celle qu’a exploitée le cabinet Cambridge Analytica pour collecter illégalement des données personnelles, a rapporté The Guardian. Mais, un porte-parole de Facebook a déclaré que les « revendications de Six4Three ne sont pas fondées et que nous continuerons à nous défendre vigoureusement ».

Toute fois, les documents en possession des députés britanniques ne peuvent pas être partagés ni rendus publics. Facebook a déclaré à cet effet que : « Les documents obtenus par le comité DCMS sont soumis à une ordonnance de protection de la Cour supérieure de San Mateo limitant leur divulgation. Nous avons demandé au comité du DCMS de s’abstenir de les examiner et de les renvoyer à un conseil ou à Facebook. Nous n'avons pas d'autres commentaires. »

Source : The Guardian

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  Discussion forum
757 commentaires
  • sinople2000
    Nouveau membre du Club
    mais retirez tout ça, ça rendra les gens moins cons (oui je sais sauf moi diront certains) et on en aura fini avec ces trucs débiles de réseaux sociaux
  • Neckara
    Inactif
    Cela arrive à tout le monde, y'a pas de quoi en faire un drame.

    Tiens, pas plus tard que la semaine dernière, je me baladais tranquillement au centre-ville, et paf ! Je braque une banque par erreur.
    Cela m'arrive tout le temps, je suis vraiment tête en l'air.
  • totozor
    Membre expert
    Envoyé par Stéphane le calme
    Meta menace de retirer Facebook et Instagram du marché européen
    Envoyé par Stéphane le calme
    Facebook a immédiatement averti que l'arrêt des transferts de données transatlantiques pourrait avoir un impact dévastateur sur l'entreprise. La société s'appuie sur le traitement des données des utilisateurs pour fournir des publicités en ligne ciblées.
    Je trouve le contraste entre ces deux phrase très intéressant.
    Meta se croit suffisamment important pour que sa mise en danger soit une menace pour son environnement européen. Mais cette phrase souligne aussi sa fragilité. Il y a quelques années ils n'auraient pas parlé de l'impact, il auraient lancé un bras de fer en attendant que les politiques craquent avant eux.

    Envoyé par Stéphane le calme
    Et vous ?
    Cette menace est-elle crédible selon vous ?
    J'ai de gros doutes, Facebook est en perte de vitesse et l'Europe est une part importante de leur marché.
    Ces entreprises réfléchissent en bénéfices/risques, mettre cette menace a exécution montrerait pour moi à quel point facebook n'a plus rien à perdre et tenterait la charge du désespoir.
    Je pense qu'ils n'en sont pas encore là mais me réjouis qu'ils s'en rapprochent.

    Envoyé par Stéphane le calme
    Quels impacts pour les entreprises qui dépendent de Facebook pour leurs activités ?
    J'ai l'impression que c'est de moins en moins le cas.
    J'ai deux amis qui ont lancé leurs entreprises il y a quelques années, ils ont longtemps été extrêmement actifs sur Facebook qui était leur principal média de communication.
    Avec le COVID des petites boites se sont regroupées pour mutualiser leurs communications et leur dépenses.

    Je ne connais aucune entreprise dont l'activité ne dépend que de Facebook.
    Par contre c'est une autre histoire pour les associations mais de celles que je connais elles ont une existence physique suffisante pour qu'à la disparition de Facebook elles se dirigent vers un autre média.
  • Neckara
    Inactif
    Je trouve cela quand même légèrement déplacé, ils connaissaient parfaitement ce à quoi ils s'engageaient en achetant des actions de type A, plutôt que de celles de type B. Les règles du jeu ne sont pas une surprise.
    S'ils ne sont pas content, pourquoi ne vendent-ils par leurs actions ?

    C'est comme aller à une boulangerie, acheter une baguette de 100g, et se plaindre que celui qui achète une flûte de 200g a plus de pain en sortant...
  • rawsrc
    Expert éminent sénior
    Envoyé par Jonathan
    L'Italie inflige à Facebook une amende d'1,1 million de dollars

    En décembre 2018, l'agence avait condamné Facebook à une amende de 10 millions d'euros pour avoir induit en erreur ses utilisateurs en raison de ses pratiques de connexion et au mois de mars de cette année, elle a mis en cause Facebook sur l'utilisation abusive des données, mais cette fois là, le géant des réseaux sociaux avait choisi de payer un montant réduit de 52000 euros dans l'espoir de régler le problème.
    Il faut changer d'échelle pour tout remettre en perspective :
    Je vous informe que Facebook réalise un chiffre d'affaires de 1 776 $ par seconde qui passe (24/24h sur 365j), la première amende représente 619 secondes d'activité de Facebook et la deuxième : 29 secondes.

    Sous cet angle, c'est tout de suite beaucoup plus parlant, vous ne trouvez pas ?
  • philouZ
    Membre chevronné
    Perso je n'ai pas de compte facebook, pas d'instagram, de tik tok...

    Que meta se barre d'Europe ça ne peut faire que du bien. Autour de moi y'a pas mal de gens qui stoppent leur compte parce que ras le bol de tout ça. Si demain il n'ya plus de réseaux sociaux sur internet, les gens retrouveront une façon de vivre plus simple et seront certainement moins stressés dans leur vie de tous les jours.
  • escartefigue
    Modérateur
    Il y a un truc qu'on appelle "le retour à la ligne" bien pratique pour rendre l'écrit plus lisible et agréable.
    il y a un autre truc qu'on appelle "le plan dialectique", qui permet de structurer le propos pour le rendre plus intelligible

    Parce que là on vient de se prendre deux pavés dans la tronche, c'est indigeste
  • AoCannaille
    Expert confirmé
    Envoyé par BlueScreenJunky
    Alors je trouve que ça pose une bonne question : Comment finance-t-on le contenu sur internet et le fonctionnement des sites ?
    Vous semblez amalgamer tracking et publicité. On peut faire de la publicité dans tracker les gens. Dans le modèle actuel c'est moins rentable. Mais si les données de tracking disparaissent, les publicités non ciblées reprendront le dessus.

    Honnêtement cette histoire de publicité sur internet est devenue hors de contrôle, le RGPD a fait du bien; voir que le moindre site à 800 à 1000 "partenaires" qui ont besoin de mes données, on marche sur la tête, même en trackant, il doit y avoir moyen d'avoir un modèle financier fiable sans distribuer des données à 900 entreprises.

    Je pense que le pire du pire dans ce domaine, ce sont les sites communautaires avec peu de contraintes techniques, qui ont accumulé leur contenu gratuitement et qui le "revendent" au prix de milliard de pubs, et des fois pire, font des bouquins avec! Oui, marmiton, c'est à toi que je pense.
  • rawsrc
    Expert éminent sénior
    Fin 1er trimestre 2019 :

    Entreprise Trésorerie Chiffre d'affaires
    Google 113 milliards $ 137 milliards $
    Apple 245 milliards $ 265 milliards $
    Facebook 45 milliards $ 56 milliards $
    Amazon 37 milliards $ 242 milliards $
    Microsoft 131 milliards $ 110 milliards $
    Dell 15 milliards $ 90 milliards $
    Uber 8 milliards $ 11 milliards $
    Total 594 milliards $ 911 milliards $

    Total GAFAM : 571 milliards de $ de trésorerie
    Total GAFAM : 810 milliards de $ de chiffre d'affaires (Cela représente grosso modo le PIB cumulé de 90 pays de la planète sur 194)

    tu veux lutter toi ? A part la puissance de feu d'un état comme la Chine, je ne vois pas comment tout ce petit monde ne pourrait pas racheter n'importe quelle société concurrente ou qui commencerait à marcher sur leur plates bandes (d'ailleurs c'est se qui se passe, d'où l'entrevue d'un abus de position dominante)
  • pcouas
    Membre éprouvé
    Justement occupons nous de Ticktok aussi
    La chine justement a fait "plier" Facebook et pas l'europe !!,
    Que Facebook se retire, de tout façon Facebook est en perte d'utilisateurs !!!