Brittany Kaiser est une ancienne employée du cabinet britannique Cambridge Analytica, une société spécialisée dans la communication stratégique et l’analyse de données. Elle y a occupé le poste de directrice du développement des affaires.
Dans une déclaration écrite adressée récemment au parlement britannique, elle affirme « ;qu’il est presque certain que le nombre d’utilisateurs de Facebook dont les données ont été compromises par des moyens similaires […] est beaucoup plus grand que 87 millions. ;»
Ses déclarations pointent d’un doigt accusateur les méthodes de collecte de données discutables mises en place par son ex-employeur britannique et soulignent indirectement le rôle clé joué par l’entreprise Facebook dans ce système. Elle corrobore d’une certaine manière les propos tenus par Christopher Wylie, le lanceur d’alerte (et ex-employé du même cabinet britannique) à l’origine des révélations qui ont débouché sur le scandale Cambridge Analytica, une affaire qui tient depuis plusieurs semaines déjà l’industrie technologique en haleine.
« ;Je tiens à souligner que les ensembles de données et les questionnaires [en cause] n’étaient pas les seuls à être reliés à Facebook et utilisés par Cambridge Analytica. Je suis au courant, de façon générale, qu’un large éventail d’enquêtes ont été faites par Cambridge Analytica ou ses partenaires, généralement avec une liaison Facebook ;», a-t-elle attesté.
Brittany Kaiser a pris l’exemple d’un quiz sur la sexualité lancé par Cambridge Analityca au moment où elle y travaillait encore. Bien qu’elle ait déclaré ne pas connaître « ;les spécificités de ces enquêtes ni la manière dont les données ont été acquises ou traitées ;», elle assure que les personnes affectées ne seraient pas « ;seulement ;» 87 millions comme cela a été admis, mais bien plus nombreuses. Il serait toutefois impossible de fournir à l’heure actuelle des données chiffrées plus précises, faute de pouvoir identifier les applications en cause et l'usage qui en a été fait par les utilisateurs de Facebook.
Rappelons que dans le cadre de cette affaire, la société de Mark Zuckerberg a été accusée de ne pas protéger suffisamment les données de ses utilisateurs et d’être instrumentalisée par des entités liées à des gouvernements souhaitant manipuler l’opinion publique dans d’autres pays. Le PDG du géant des réseaux sociaux, Mark Zuckerberg, a été invité à se présenter devant le parlement de l’UE afin de fournir de plus amples explications aux élus européens. Cette rencontre si elle devait avoir lieu se tiendrait quelques jours après l’audition de Zuckerberg par des comités d’investigation désignés par le Congrès US.
Un porte-parole de Cambridge Analytica a déclaré au média Business Insider qu'il collectait des données par des moyens légitimes et à une échelle beaucoup plus petite que celle suggérée par Kaiser dans son témoignage.
Source : Business Insider
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Le , par Christian Olivier
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