Après la parution au grand public de cette affaire, le réseau social a dû faire face à des conséquences sans précédent. Au-delà des suppressions de comptes effectuées par l’entreprise pour faire le ménage sur sa plateforme, de nombreux utilisateurs ont commencé à s’éloigner peu à peu du réseau social. Steve Wozniak, le cofondateur d’Apple a annoncé l’abandon de Facebook à cause de ce scandale et Elon Musk, le propriétaire de SpaceX et de Tesla, a procédé au retrait de ses entreprises du réseau social. En plus de la désertion du réseau par un grand nombre d’utilisateurs utilisateurs, Facebook a également reçu plusieurs convocations judiciaires. À San Francisco et à San Jose, le réseau doit faire face à quatre procès. Même certains actionnaires de l’entreprise ont montré leur désaccord dans cette manière de faire en la poursuivant devant la justice.
Comme on pouvait s’y attendre, le premier responsable du réseau social, Mark Zuckerberg, a dû s’expliquer devant les autorités américaines. En plus d’avoir eu à répondre aux préoccupations du Congrès américain, la Federal Trade Commission (une agence indépendante du gouvernement des États-Unis) a également ouvert une enquête sur cette affaire. Le parlement britannique ainsi que les régulateurs du gouvernement ont également ouvert des enquêtes sur Facebook. Mais jusqu’à présent, la demande des députés britanniques de voir le PDG de Facebook répondre à leurs questions est restée lettre morte. Par contre, Mark Zuckerberg a accepté de comparaître devant le parlement européen pour répondre aux questions des députés européens.
Après plusieurs auditions dans lesquelles le patron de Facebook n’aurait certainement pas convaincu les parlementaires européens, ces derniers reviennent à nouveau à la charge et demandent des mesures à Facebook pour mieux protéger la vie privée des utilisateurs de cette plateforme. Comme mesures concrètes, les députés invitent instamment Facebook, à l’issue d’une résolution adoptée en plénière, « ;à autoriser l’Agence européenne chargée de la sécurité des réseaux et de l’information (ENISA) et le comité européen de la protection des données à mener, dans les limites de leurs mandats respectifs, un audit complet et indépendant de sa plateforme et à présenter les conclusions de cet audit à la Commission, au Parlement européen et aux parlements nationaux ;».
Par ailleurs, le Parlement européen « ;estime que les autres grandes plateformes en ligne devraient faire l’objet d’audits similaires ;». Bien que les détails concernant les autres grandes plateformes n’aient pas été nommés, Twitter et Google (YouTube, google+) qui comptent parmi les plateformes sociales les plus populaires pourraient être concernées par ces audits s’ils étaient étendus. En sus, le Parlement recommande également de « ;rendre obligatoire la réalisation d’audits par des tiers après des campagnes en vue de référendums, afin de s’assurer que les données personnelles enregistrées dans le cadre de la campagne sont supprimées ou, si ces données ont été diffusées, que cette diffusion a fait l’objet d’un consentement adapté ;». En outre, pour empêcher l’ingérence électorale via les médias sociaux, les députés européens proposent :
- l’application de garanties électorales conventionnelles « ;hors ligne ;», telles que des règles sur la transparence et des seuils en matière de dépenses, le respect de périodes de silence et le traitement égal des candidats ;;
- une reconnaissance facile des publicités politiques payées en ligne et de l’organisation qui en est à l’origine ;;
- une interdiction du profilage à des fins électorales, notamment l’utilisation de comportements en ligne qui peuvent révéler des préférences politiques ;;
- l’identification que les plateformes de médias sociaux identifient le contenu partagé par les bots, accélèrent le processus de suppression des faux comptes et coopèrent avec des vérificateurs de faits indépendants et des universitaires afin de lutter contre la désinformation ;;
- des enquêtes menées par les États membres, si nécessaire avec le soutien d’Eurojust, sur les allégations d’utilisation abusive de l’espace politique en ligne par des puissances étrangères.
Même si les intentions des députés européens sont louables, pour certains utilisateurs, il ne s’agit que d’une énième requête qui n’aboutira jamais et ne donnera jamais lieu à la réalisation d’un audit. Sur cette base, pensez-vous comme ces utilisateurs que la demande des parlementaires serait juste un coup de pub pour faire croire qu’ils travaillent à protéger les utilisateurs de l’UE, ou pensez-vous qu’ils iront encore plus loin dans leur demande si Facebook ne réagissait pas ;?
Source : Parlement européen, Parlement européen (résumé de la résolution)
Et vous ?
Quel est votre avis sur l’audit de Facebook demandé par les parlementaires européens ;? Coup de pub ou volonté manifeste de protéger les utilisateurs ;?
Pensez-vous que le parlement pourra faire réaliser ces audits souhaités ?
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