« La Silicon Valley est confrontée à un problème majeur et croissant : ses produits les plus populaires suscitent de plus en plus d'inquiétudes chez les Américains et une majorité croissante de personnes souhaite que les grandes entreprises de médias sociaux soient réglementées ». C'est les résultats d'une enquête réalisée par SurveyMonkey, un site de sondage en ligne. L'enquête a été demandée par Axios et s'est portée sur une population de plus de 3000 adultes américains. L'objectif visé est le suivant : les médias sociaux aident-ils ou nuisent-ils à la démocratie et à la liberté d’expression ?
Les résultats de cette enquête viennent appuyer les sénateurs Chris Coons (membre du Parti démocrate et sénateur représentant le Delaware) et Bob Corker (membre du Parti républicain et sénateur du Tennessee au Congrès) qui ont averti vendredi dernier que le Congrès imposerait de nouvelles règles à Facebook, à moins que la société de médias sociaux ne réponde à leurs préoccupations concernant la confidentialité et la propagation de la désinformation sur sa plateforme. Lors d'un entretien conjoint en marge d'un forum sur le développement à Wilmington, dans le Delaware, les deux sénateurs ont déclaré que Facebook n'aimerait probablement pas ce que le Congrès mijote. Pour eux, le réseau social devrait donc commencer par trouver une solution.
« S'ils ne le font pas, s'ils continuent d'agir comme s'ils étaient incapables des mesures correctives sur le réseau social, ils seront réglementés et seront désagréablement surpris de la rapidité avec laquelle cela se fera. Je pense que Facebook a beaucoup d'explications à donner », a déclaré Coons, membre du Comité judiciaire du Sénat. Les deux sénateurs et d'autres législateurs ont publié une lettre qu'ils ont écrite à Facebook pour demander à Marc Zuckerberg de répondre au New York Times et à d'autres reportages sur ses pratiques. Amy Klobuchar (sénatrice démocrate du Minnesota) et Mark Warner (membre du Parti démocrate et sénateur de la Virginie), ont également demandé à Zuckerberg de préciser dans quelle mesure Facebook aurait pu collecter et diffuser des informations négatives au sujet d'élus et d'autres critiques qui examinaient les politiques de la société.
Pour rappel, The New York Times a rapporté le 14 novembre dernier que Sheryl Sandberg, directrice des opérations chez Facebook, aurait supervisé une campagne de lobbying agressive visant à lutter contre les critiques à l'encontre de Facebook, à tourner le regard du grand public vers les entreprises rivales. Facebook aurait fait appel à un cabinet d’études républicain pour discréditer les manifestants activistes, notamment en les reliant au financier libéral George Soros.
A cela s'ajoutent les différents scandales liés à la violations des données personnelles des utilisateurs des médias sociaux. Au cours de la dernière année, selon les résultats de l'enquête, le nombre de personnes qui craignent que le gouvernement fédéral ne fasse pas assez pour réglementer les grandes entreprises de technologie a considérablement grimpé. Près de 55 % des répondants partagent cette préoccupation. Durant la même période, il y a eu une augmentation de ceux qui pensent que la technologie a porté atteinte à la démocratie et à la liberté d'expression. C'est les républicains qui ont le plus exprimé leur mécontentement vis-à-vis des réseaux sociaux, « probablement en raison de l'inquiétude grandissante suscitée par la censure perçue des voix conservatrices sur les médias sociaux », indique le rapport de l'enquête.
Pendant ce temps, « environ 40 % des Américains estiment toujours que les médias sociaux sont un net avantage pour la société. Dans l'ensemble, 65 % des personnes interrogées déclarent que les smartphones ont amélioré leur qualité de vie », précise Axios. En somme, les différents scandales récemment observés semblent avoir marqué l'esprit des Américains. Rappelons qu'en septembre dernier, un sondage réalisé par l'institut Pew Research Center, un centre de recherche américain qui fournit des statistiques et des informations sociales, a montré que des américains sont massivement en train de réviser leur position vis-à-vis du réseau social Facebook. Le sondage, réalisé du 29 mai au 11 juin dernier, sur un échantillon de 3 413 utilisateurs de Facebook, a révélé que 74 % des utilisateurs américains de Facebook ont pris des mesures pour redéfinir une nouvelle orientation de leur vie sur le réseau social.
Parmi les utilisateurs américains du réseau social âgés de 18 ans et plus qui ont été sondés, 54 % ont modifié leur paramètres de confidentialité au cours des 12 derniers mois tandis que 42 % ont même cessé de consulté Facebook pendant plusieurs semaines. Un peu plus du quart des répondants (26 %) sont allés plus loin dans leur décision de changer leur relation avec le réseau social en supprimant l’application de leur téléphone portable. 74 % des de la cible du sondage ont réalisé au moins l’une de ces actions en signe de recherche de protection de leurs données personnelles suite au scandale Cambridge Analytica et aux nombreuses révélations de contrats de partage de données faites par Facebook.
Source : Axios
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