
et de ses conséquences sur l'emploi IT, l'investissement et le partage de données
Après avoir longuement nourri le projet, les Britanniques ont voté en juin 2016 pour leur sortie de l’Union européenne. Ce choix a été décrié par les entreprises technologiques basées au Royaume-Uni, dont près de 90 % étaient contre Brexit, d'après Tech London Advocates, une coalition de leaders, experts et investisseurs du secteur de la technologie. C'est également le groupe indépendant du secteur privé le plus influent de Londres.
Les firmes technologiques craignent en effet d'être vivement touchées par ce divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne de différentes manières. L'on s'attend à ce que la sortie du Royaume-Uni laisse une incertitude sur l’évolution des règlements au sein de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les accords sur les échanges transfrontaliers des données, la réglementation des technologies au sein de l’UE, entre autres. De manière générale, on pourrait assister à une réglementation fragmentée qui ne serait probablement pas favorable au développement des entreprises de technologie au Royaume-Uni.
Côté emplois IT, les entreprises britanniques de la technologie et les entreprises technologiques étrangères avec des bureaux au Royaume-Uni ont exprimé une inquiétude selon laquelle Brexit va fondamentalement nuire à la capacité de l'industrie à recruter des travailleurs hautement qualifiés. Une bonne partie de ces derniers vient des autres pays de l’Europe. Ainsi, sans un accord qui permet aux travailleurs de se déplacer librement entre les pays, les entreprises britanniques pourraient être confrontées à une pénurie de travailleurs qualifiés.
Cette dernière crainte pourrait devenir une réalité, car l'année dernière, au moment des discussions sur l'immigration post-Brexit au sein du gouvernement britannique, le Premier ministre a annoncé que la libre circulation des ressortissants européens sur le sol britannique prendra fin lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne, c’est-à-dire à la fin du mois de mars 2019. « La libre circulation se terminera en mars 2019... Ce serait une erreur de [...] suggérer que la libre circulation puisse rester dans son état actuel », avait déclaré le porte-parole de Theresa May.
Brexit pourrait encore rendre plus difficile pour les startups britanniques de trouver des financements. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’industrie britannique de la technologie a exprimé son désaccord avec ce mouvement. Microsoft avait d’ailleurs averti que Brexit allait décourager les investissements au Royaume-Uni. Une enquête a également montré que 40 % des entreprises britanniques de jeux vidéo envisagent de délocaliser une partie ou toutes leurs activités.

Face à tout ce qui se profile à l'horizon post-Brexit, les géants du numérique ont de quoi s'inquiéter d'un Brexit sans accord convenable. Les directeurs des filiales britanniques de Microsoft, Facebook et Google ont donc rencontré mercredi à Londres des membres du gouvernement afin d’obtenir des garanties sur l’impact qu'aurait un Brexit sans accord sur les emplois et l'investissement.
Selon le Telegraph, les dirigeants ont fait part lors de cette réunion de leurs inquiétudes sur les conséquences que pourrait avoir un divorce sans accord entre le Royaume-Uni et l'UE sur les visas de leurs employés, la réglementation en matière de partage de données, ainsi que sur la recherche et l'éducation au Royaume-Uni.
Le responsable britannique de Google aurait notamment interrogé les ministres sur l’impact potentiel du Brexit sur les lois relatives au transfert de données. Comme nous le savons, les activités publicitaires de Google reposent largement sur la conservation des données des utilisateurs, et le Brexit obligera le gouvernement à conclure un nouvel accord de partage de données avec l'UE. Les entreprises de la tech ont également évoqué le Privacy Shield, l'accord de transfert de données entre les USA et l'Union européenne, et ont interrogé les membres du gouvernement sur le projet voire l'avancement de négociations similaires entre le Royaume-Uni et les USA.
À propos de l'immigration qui était un sujet capital de la réunion, les géants de la technologie ont aussi exprimé leur volonté d'être toujours en mesure de recruter du personnel de l’UE après le Brexit. En somme, ils craignent que la séparation entre le Royaume-Uni et l'UE ne se fassent pas en de bons termes, c'est-à-dire sans accord. Les membres du gouvernement britannique n'excluent pas cette possibilité, mais ils ont affirmé que c'était peu probable.
Sources : Reuters, The Telegraph
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