Juste après le vote du Royaume-Uni pour sortir de l'UE, des inquiétudes ont été émises par de nombreux observateurs notamment de l'industrie de l'IT. Côté emplois IT en particulier, les entreprises britanniques de la technologie et les entreprises technologiques étrangères avec des bureaux au Royaume-Uni craignaient que le Brexit nuise fondamentalement à la capacité de l'industrie de la technologie de recruter des travailleurs hautement qualifiés. Une bonne partie de ces derniers venant des autres pays de l’Europe. Sans un accord entre l'UE et le Royaume-Uni pour laisser les travailleurs se déplacer librement entre les pays, les entreprises britanniques devraient faire face à une pénurie de travailleurs qualifiés.
Comme on pouvait s’y attendre, le Brexit aura des conséquences certaines sur l’emploi et cela devrait passer par la fin de la libre circulation au Royaume-Uni. Après quelques jours de rumeurs et de confusion au sein du gouvernement britannique sur la question de l’immigration post-Brexit, le Premier ministre vient de mettre fin au suspense. Le porte-parole de Theresa May a en effet annoncé ce lundi que la libre circulation des ressortissants européens sur le sol britannique prendra fin lorsque le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne, c’est-à-dire à la fin du mois de mars 2019.
« La libre circulation se terminera en mars 2019. Nous avons publié des propositions sur les droits des citoyens. La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur a déclaré qu'il y aurait un système d'enregistrement pour les migrants arrivant après mars 2019 », explique le porte-parole de Theresa May. Il ajoute que « d'autres éléments du système d'immigration post-Brexit seront présentés en temps voulu », mais « ce serait une erreur de spéculer sur ce que cela pourrait être ou de suggérer que la libre circulation puisse rester dans son état actuel. » L’objectif est visiblement de réduire les chiffres de l’immigration. Le porte-parole du Premier ministre britannique a en effet affirmé qu’il « faudra du temps pour réduire les chiffres de l'immigration », mais que le gouvernement est décidé à atteindre cet objectif.
Les conséquences de cette décision sur l’emploi IT vont certainement dépendre des mesures qui seront appliquées concrètement, mais on peut déjà s’attendre à ce que le Royaume-Uni soit bien moins ouvert aux diplômés venant des autres pays. En France par exemple, une étude publiée en juin dernier montre que le Royaume-Uni est la première destination des jeunes diplômés des grandes écoles. L’étude a été menée par l’École nationale de la statistique et de l’analyse de l’information (Ensai), en collaboration avec la Conférence des grandes écoles (CGE). Elle portait sur l’insertion des jeunes diplômés des grandes écoles et a vu la participation de près de 175 grandes écoles membres de la CGE, qui avaient la charge de collecter des données nécessaires à l'enquête.
Comme l’étude l’a montré, 16,1 % des diplômés de la promotion 2016 travaillant à l'étranger se trouvent au Royaume-Uni. Parmi les nouveaux diplômés ingénieurs travaillant à l'étranger, on note également 13, 6 % qui sont au Royaume-Uni. Le Royaume-Uni est donc le pays qui embauche le plus les nouveaux diplômés sortant des grandes écoles françaises, et en particulier les ingénieurs. Si l’on note également que 11 % des ingénieurs diplômés des grandes écoles françaises en 2016 et qui avaient déjà trouvé un emploi au premier trimestre 2017 étaient à l’étranger (comme l’indique l’étude), alors on se rend compte que le Royaume-Uni pourrait avoir contribué jusqu’ici à l’insertion de bon nombre d’ingénieurs sortant des grandes écoles de France. Mais qu’en sera-t-il après la sortie officielle du Royaume-Uni de l’Union européenne ?
Il y a un an de cela, une étude de Dice, un site de recherche d’emploi en ligne pour la communauté technologique, laissait entendre que le Brexit n’aura que peu d’impact sur le marché de l'emploi britannique dans l'industrie technologique. Mais qu’en est-il aujourd’hui et qu'en sera-t-il après la sortie officielle de l’Union européenne ?
Source : Evening Standard UK
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Considérez-vous le Royaume-Uni comme un pourvoyeur d’emplois important pour les développeurs et IT pro sortant des écoles de France ?
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Le , par Michael Guilloux
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