Pour atténuer l’impact de la chute de la livre sterling qui a suivie le vote du Brexit il y a déjà près de 7 mois, certaines entreprises comme Dell, HTC et OnePlus se sont vues contraintes de faire monter leurs tarifs au Royaume-Uni. En octobre, Microsoft a annoncé des changements qui, à partir de ce mois, prévoient que les organisations qui paient en livres sterling facturent 13 % de plus pour les logiciels Microsoft installés en local et 22 % de plus pour la plupart de ses services cloud.
Apple n’a pas échappé à cette mesure : l’éditeur d’iOS a confié qu’une hausse de prix de 25 % sera appliquée aux applications vendues sur son portail de téléchargement dans une semaine.
« Les niveaux de prix sur l'App Store sont établis à l'échelle internationale sur la base de plusieurs facteurs, y compris les taux de change, les pratiques commerciales, les taxes et le coût des affaires. Ces facteurs varient d'une région à l'autre et son tributaire du temps », a rappelé un porte-parole d’Apple. Au moment de la rédaction de ces lignes, une livre sterling vaut 1.153 EUR.
La décision d’Apple survient dans un contexte où la Première ministre britannique, Theresa May, a dévoilé son plan pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE). Dans un discours prononcé à Lancaster House, à Londres, elle a rappelé que le Brexit signifiait la sortie du marché unique, tout en réclamant un « accès le plus grand possible ». Elle souhaite ainsi la signature d’un accord de libre-échange « global, audacieux et ambitieux » avec Bruxelles, alors que 44 % des exportations britanniques sont allées vers le continent européen en 2015.
« Je ne veux pas que le Royaume-Uni soit membre de la politique commerciale commune [de l’UE] et je ne veux pas que nous soyons liés aux tarifs extérieurs communs. Ce sont des éléments de l’union douanière qui nous empêcheraient de conclure nos propres accords commerciaux avec d’autres pays. Mais je veux que nous ayons un accord douanier avec l’UE. »
Son plan ambitionne d’amorcer une procédure de séparation d’ici la fin du mois de mars, séparation qui va donner suite à des négociations avec des dirigeants européens sur une période estimée à deux ans.
Si, depuis le vote du Brexit, les dirigeants européens avaient prévenu qu’il n’y aurait pas d’accès possible au marché unique, sans respect du principe de libre circulation, May rappelle que « si nous quittons l’UE, les gens qui veulent venir devront se soumettre aux règles que nous allons définir. Nous contrôlerons le nombre de migrants qui viennent de l’UE ».
Notons que le Royaume-Uni n’est pas le seul touché par la décision d’augmentation des prix d’Apple : dans une lettre adressée aux développeurs, Apple a déclaré que « concernant les taux de change ou de la fiscalité, nous avons parfois besoin de mettre à jour les prix sur l'App Store. Le prix des achats dans les applications et dans les applications (hors abonnements) augmentera en Inde, en Turquie et au Royaume-Uni ».
La hausse en Inde et en Turquie est liée à un changement du taux de taxe sur les services, a expliqué Apple, contrairement au Royaume-Uni où la raison de la chute de la monnaie locale a été évoquée comme raison d’augmentation des prix. Étant donné l’état d’incertitude qui plane sur le territoire, il est possible que la livre britannique soit davantage dépréciée.
Source : calendrier des prix d'Apple (au format PDF), Le Monde
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Brexit : Apple va augmenter de 25 % les prix des applications au Royaume-Uni
Suite à la dépréciation de la livre sterling
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Le , par Stéphane le calme
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