Vous n'êtes plus sans savoir maintenant que le géant américain Google a mis au point un prototype de moteur de recherche censuré pour la Chine, qui relie les recherches des utilisateurs à leurs numéros de téléphone personnels, facilitant ainsi la surveillance par le gouvernement chinois des requêtes des internautes. Le moteur de recherche, baptisé Dragonfly, a été conçu pour les appareils Android et supprimerait les contenus jugés sensibles par le régime du Parti communiste chinois, tels que les informations sur les dissidents politiques, la liberté d’expression, la démocratie, les droits de l’homme et même sur les manifestations pacifiques.
Des voix se sont levées contre ce projet de Google. Les principaux groupes de défense des droits de l’homme ont critiqué Dragonfly, car pour eux, cela pourrait avoir pour conséquence que l'entreprise « contribue directement aux violations des droits de l'homme ou en devienne complice ». Et même le vice-président américain a demandé à Google de renoncer au projet Dragonfly. Mi-septembre, le quotidien The Intercept a affirmé avoir obtenus des détails qui montrent que Google a compilé une liste noire de censure comprenant des termes tels que « droits de l'homme », « protestation des étudiants » et « prix Nobel » en mandarin.
un ancien chercheur principal de Google, a déclaré qu’il était l’un des cinq employés à avoir démissionné de la société en raison de Dragonfly. Jack Poulson, a avertit dans une lettre les législateurs américains contre les « projets inquiétants » que Google serait en train d’envisager de mettre en place en Chine. Le vice-président américain, Mike Pence, qui s’en est pris avec virulence au vol de technologies américaines par la Chine, a exhorté Google à renoncer sans attendre à poursuivre la mise au point de Dragonfly.
Les voix se sont levées disais-je, que ce soit de la part des employés de Google que des autorités américaines, contre le projet Dragonfly de la firme de Mountain View qui a nié à maintes occasions la création d’un moteur de recherche censuré dédié au marché chinois. Pour exemple, Keith Enright, le responsable de la confidentialité chez Google, a déclaré que Google n’était pas près de lancer un produit en Chine. « Si nous devions, en fait, finaliser un plan pour lancer un produit de recherche en Chine, mon équipe serait activement engagée. Nos contrôles de confidentialité et de sécurité seraient respectés et tout projet ou produit de ce type suivrait et serait cohérent avec nos valeurs en matière de confidentialité et de protection des données », avait-il déclaré.
Ben Gomes, le responsable du moteur de recherche chez Google, disait aussi qu’aucun projet du genre (Dragonfly) n’est en cours. « Nous ne sommes pas près de lancer un produit de recherche en Chine », disait-il. Et pourtant, le quotidien The Intercept vient d'obtenir une retranscription écrite d’une réunion organisée par Ben Gomes, avec une poignée d’employés travaillant sur la plateforme Dragonfly, où il remerciait ses collègues pour le travail abattu tout en précisant quelques détails sur la nature du projet concerné. « Vous avez mené à bien quelque chose d’extrêmement important pour l’entreprise - notre mission fondamentale de servir tous les utilisateurs du monde », dit-il.
« Je dois admettre que le voyage a été difficile. Mais je pense aussi qu’il a été très important et digne d’intérêt. Et je nous souhaite bonne chance pour atteindre notre destination le plus rapidement possible », continua-t-il dans les propos retranscrits avant de faire allusion à la date de lancement de la plateforme censurée qui aurait lieu dans six à neuf mois environ. « Sur le chemin je pense qu’il y a de nombreux avantages auxiliaires dont nous bénéficieront, non pas de notre travail direct mais des choses auxiliaires que nous ferons en Chine… C'est clairement la plus grande opportunité de servir plus de gens que ceux que nous servons déjà », précise-t-il.
« Je pense que la Chine fait partie des marchés les plus intéressants pour ne pas dire le plus intéressant dans le monde contemporain. Juste en étant là bas et en faisant attention au marché chinois, nous apprendrons beaucoup de choses car la Chine dirige maintenant le monde dans le domaine de certaines innovations », des propos qui en disent long sur les intentions de Google en Chine.
Source : The Intercept
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Qui pourrait être lancé bientôt
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Le , par Bill Fassinou
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